Tout à fait d’accord avec peachy carnehan. C’est là, pour moi, l’aspect le plus scandaleux de cette affaire, parce que pris isolément, ni le reportage en caméra cachée/infiltration, ni la dénonciation ne me choquent vraiment. En revanche, jouer sur les deux tableaux est inadmissible ! Car la dénonciation est faite de manière tout à fait officielle, revendiquée par ses auteurs qui se clament dans le même temps journalistes et tirent à la fois gloriole et profit de leur dénonciation, tout en mettant à mal l’ensemble de la profession. Le message est clair : rien ne garantit désormais qu’un journaliste ne change pas d’avis et ne se positionne dans une attitude de « citoyen responsable » pour dénoncer sa source auprès de la police. La protection des sources n’empêche en rien la police de faire son travail, mener sa propre enquête et arrêter des coupables... Pas de protection, pas de sources, et un bon nombre de scandales ne pourront plus être dénoncés.
Le plus choquant est de voir ces « journalistes » se pavaner en se drapant dans une cape de « bon citoyen modèle » qui a dénoncé à la police des monstres, alors qu’il est évident qu’il y a un conflit d’intérêt , une chasse à l’audimat et au scoop qui laissent planer un très gros soupçon sur la probité et la réelle volonté des journalistes en cause. Ont-il agi d’abord par intérêt personnel et vénal, pour se faire « mousser » et se poser comme « héros » plutôt que pour sauver de futures victimes ? Il n’y a aucun moyen de le savoir ou de l’affirmer. Mais je remarque que le plus généralement, les vrais héros ne considèrent pas leurs actes comme « extraordinaires », mais comme tout à fait ordinaires et naturels ; ils ne se mettent pas en avant comme ceux-là.