Blasphème relatif.
Le blasphème, c’est ne pas respecter la superstition de l’autre, ne pas respecter la légende fondatrice de sa culture, ne pas respecter le dieu qu’il a inventé pour l’expansion de cette culture.
Le blasphème est donc le droit à l’esprit critique mais il n’est pas nécessaire d’être véhément pour dire au croyant que son dieu est le fruit de l’imagination de son peuple.
Le « croyant » en question, s’il était si sûr de l’existence de son dieu, ne répéterait pas son nom comme un leitmotiv afin de se persuader qu’il existe, sorte de méthode Coué.
La répétition n’est pas pour conforter la foi mais la religion, le groupe mimétique et tribal.
Imaginons qu’un dieu unique existe, comme aurait dit Blaise Pascal. En ce cas, lui donner un nom est un non sens. On donne un nom aux hommes pour les distinguer les uns des autres. Si on donne un nom au dieu « unique » en qui l’on croit et que l’on répète toujours son nom, on commet un blasphème permanent, on se l’approprie.
Imaginons encore une fois qu’un dieu existe : serait-il dans le cœur de l’homme, en secret, ou dans un groupe humain qui veut en découdre avec un autre ?
La confusion entre foi et religion est la malédiction des hommes qui conduit à la guerre. C’est la confusion au gré de la guerre, issue de l’instinct grégaire.
Une religion motivée par cet instinct grégaire ne peut être qu’une idolâtrie du groupe auquel on appartient mais surtout pas une pensée universelle.
La foi sauve, à ce que l’on dit, mais le prosélytisme tue. On est prosélyte quand on se donne une identité de sa religion plus que de sa foi. On veut que l’autre se rallie car on voit une preuve de sa croyance dans le nombre. Ceci prouve que l’instinct grégaire est inquiet et que seule la foi est forte, individuelle, laïque.
N.B : Il n’est pas interdit de croire mais croire sans intelligence, ça ne s’appelle pas spiritualité mais obscurantisme. Je parle de l’intelligence du cœur, bien sûr.
Un groupe religieux qui n’est pas foutu d’œuvrer pour le paradis sur terre peut toujours en inventer un dans l’au-delà. Je me permets de rire de son imagination. Je suis terriblement blasphématoire de ce qui est sacré par convention. Seule la vie est sacrée en notre connaissance des choses. Tu ne tueras point : les droits de l’homme ont commencé là. Honte à ceux qui ne tiennent pas compte de cette loi absolue !
A.C