Cher Paul Villach
Je me souviens avec effroi de mes assommants cours de français au collège et au lycée. Seules deux choses m’intéressaient : les exercices de grammaire et les rédactions, qui portaient sur des sujets d’intérêt général ou la création de petites histoires imaginaires . Le reste des cours de français était, à mon sens, une entreprise concertée pour dégoûter à tout jamais tout élève de la lecture d’un chef d’oeuvre ( ou non ) de la littérature française !
Le pire était évidemment le fastidieux exercice constitué par « l’explication de texte » ou bien certaines rédactions dans lesquelles on demandait l’analyse du caractère de tel personnage, et en quoi il était cornélien, par exemple. Ennui mortel et prise de tête pendant des heures garantis dès la lecture de l’énoncé !
En ce qui me concerne , cette entreprise a malheureusement parfaitement atteint son objectif ...
Lorsque je vois ce sujet de brevet, je suis sûr au moins d’une chose, c’est que l’ensemble des élèves ayant eu à résoudre cet indigeste pensum seront à tout jamais vaccinés contre la lecture d’un roman de Colette, ce qui serait regrettable : certains de ceux-ci sont bons !
Je ne pense pas que l’on puisse réellement enseigner la littérature au collège , ni même au lycée : tout au plus peut-on donner aux élèves une liste de livres recommandés, avec comme exercice pour les élèves de les résumer et de dire honnêtement et de façon argumentée ce qu’ils en pensent.
Ce qui peut s’enseigner, en revanche, c’est l’utilisation correcte de la langue française pour exprimer ses opinions.
Coïncidence amusante, le jeune rédacteur d’Agoravox Alex Joubert, 15 ans, raconte aujourd’hui ce qu’il a pensé du passage de son brevet . Je suis prêt à parier que
son article est bien meilleur que la copie de français qu’il a du rendre sur ce texte de Colette !