Vous devriez peut être définir concrètement ce que signifie l’égalité matérielle [...]
Dans un système égalitaire parfait, on travaille pour la communauté qui partage et redistribue égalitairement. Pour les points positifs d’un tel système : chacun chercherait à ce que son voisin soit le mieux formé possible pour produire efficacement des choses de qualités. Personne n’aurait intérêt à voir quelqu’un inactif (aucun chômeur). La solidarité serait très naturelle et il n’y aurait plus aucun concurrent mais que des collaborateurs.
Pour les points négatifs, c’est lié à l’esprit humain. Pourquoi travailler si mon revenu ne change pas ? Il faudrait donc donner le minimum vital à ceux qui ne jouent pas le jeu en refusant de travailler. Sans refuser de travailler, il y aurait aussi beaucoup de personnes démotivées par l’absence de risques (et aussi l’absence de récompenses individuelles) : je travaillote uniquement pour bénéficier du travail des autres. A vrai dire, sommes-nous faits pour travailler sans relâche ? Qui a raison ? Si certains sont passionnés par leur travail, le fait qu’ils s’y donnent à fond avec un revenu identique aux autres n’est pas injuste (car c’est une passion). Si pour d’autres, le travail est uniquement alimentaire, que peut-on leur reprocher s’ils s’en acquittent ?
D’où les minimas sociaux, la redistribution, l’impôt progressif...
Je suis contre toutes les formes d’assistance. Elles dévalorisent les personnes qui en bénéficient. Demander à tout le monde de travailler avec ses possibilités est bien plus social, bien plus humain. C’est cet effort de bonne volonté qui devrait permettre de récupérer le revenu égalitaire et qui rend toute assistance sans fondement. Est-ce bien valorisant et juste d’être ingénieur au chômage et de toucher le RMI, ou le RSA ? Dans un système inégalitaire, des gens de très bonne volonté sont laissés sur le carreau.
C’est bien au contraire l’impossibilité de dépasser un seuil, celui qui serait fixé par un système strictement égalitaire, par exemple, qui serait démotivant.
Donc un système inégalitaire ne peut pas fixer de seuil, car ce serait démotivant. Si la différence de capital entre les personnes ne peut pas excéder un rapport de 1 à 10 (inégalités avec seuil), ceux qui sont à 10 n’ont plus aucune motivation. Même problème qu’avec un système égalitaire. Donc pas de seuil et des écarts aberrants qui mettent en danger la démocratie elle-même (je peux m’acheter les décideurs, une armée privée (Xe), ...).
séparation des « égalitaires » et des « inégalitaires »
Il n’y a rien de concret : c’est juste une hypothèse où l’on aurait la possibilité de vivre dans le monde où on le souhaite : égalitaire ou inégalitaire. Ces 2 mondes pourraient coexister sur un même territoire, éventuellement échanger des marchandises mais en aucun cas échanger des services. Je pense que le monde inégalitaire se viderait peu à peu de tous ses hommes car il n’y aurait personne pour faire les « sales boulots mal payés ».