Je ne suis pas d’accord avec votre interprétation de la phrase :
« la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».
L’auteur explique par ailleurs :
"si la liberté d’autrui restreint la mienne, alors j’ai tout intérêt à la
réduire au maximum !«
Cette phrase fait appel, d’une certaine façon, à la conscience et au respect de l’autre. Elle veut dire que je ne dois pas me sentir libre à l’infini mais que je dois regarder si mes actes ne nuisent pas à d’autres. La liberté est un droit qui comporte des devoirs (envers les autres), d’où l’utilisation du verbe »arrêter« et du verbe »commencer« . Elle n’insinue pas de réduire la liberté des autres, ou d’augmenter la mienne (ou vice-versa), bien au contraire (ne me sortez pas la phrase du »ni pour, ni contre" de Coluche, c’est possible ici : à 2 inégalités possibles, il faut opposer l’égalité) : elle explique que les autres ont autant droit que moi à la liberté (principe d’égalité) et par conséquent, je ne peux pas leur marcher dessus.
C’est cela la société : vivre ensemble suppose que l’on respecte les autres (ce qui n’est pas le cas dans une société inégalitaire). Donc cette phrase est on ne peut plus juste pour une personne qui revendique l’égalité.
La liberté d’embaucher des gens au SMIC est une fausse liberté, c’est un abus de pouvoir. Comme personne ne voudrait librement être SMICard subalterne, la liberté d’embaucher des SMICards est contraire à la notion de liberté telle qu’expliquée par la phrase. Cette phrase prône donc l’égalitarisme. (On arrive toutefois à faire que des personnes, privées de leur dignité et donc de leur liberté, puissent vouloir le SMIC : SDF, RSA,... L’inégalitarisme se nourrit de la misère et de la peur des gens : pourquoi croyez-vous que l’on est en crise et que notre niveau de vie va chuter alors que nous sommes en surcapacité de production ? N’est-ce pas complètement aberrant en soi ?).