Excellente critique pour l’un de mes films préférés (avec 2001, quel hasard). Je rajouterais une anecdote significative concernant le personnage de Frank. À l’époque de son engagement, Fonda n’avait incarné à l’écran que des types positifs, des héros, des bons pères de familles, le gendre idéal quoi. Léone l’a justement engagé pour jouer avec son image, la désacraliser. Lors de la séquence du massacre de la famille McBain, il devait y avoir un gros plan sur le visage de Fonda. Le jour du tournage de cette séquence, Fonda, qui avait des problèmes de vue, portait des verres de contact marron. Léone les lui a fait enlever séance tenante. Il tenait absolument à ce gros plan sur ces yeux bleus, archétype de la pureté, qui allaient flinguer l’innocence. Fonda a dit, parlant de ce moment : « il avait acheté mse yeux bleus pour ce premier gros plan, juste après que j’ai tué la famille ». Ce n’est pas un hasard, si même maintenant, c’est cette séquence qui est coupée lors des diffusions américaines. Outre Atlantique, on n’a jamais vraiment compris le film, allant carrément jusqu’à reprocher à Léone d’avoir oser filmer des séquences à Monument Valley, cet endroit naturel si typiquement fordien.
D’ailleurs, je me hérisse à la seule appellation de western spaghetti qui sent le dédain, l’allusion péjorative. Pourquoi ne parle t-on pas dans ce cas de westerns hamburger ?
Brèfle, j’envie ceux qui auront la chance de voir ce film au ciné, qui ne saurait s’apprécier dignement que sur un grand écran. J’ai pu vivre cette expérience plusieurs fois, c’est peut-être ça, une idée du bonheur...