Putain, c’est du lourd, j’apprends ce matin que DSK a fait une incroyable remise fiscale au couturier Karl Lagerfeld.
L’ancien chef de la « cellule fiscale » de Bercy a ainsi affirmé avoir lui-même « fait passer au ministre une note proposant le principe d’une transaction » qui fut « approuvée »par M. Strauss-Kahn. L’ancien chef du service chargé du dossier Lagerfeld à la direction générale des impôts (DGI) a, pour sa part, évoqué les divergences d’appréciation entre les services fiscaux et le cabinet du ministre, apparues sous le ministère d’Alain Lamassoure (UDF), prédécesseur de M. Strauss-Kahn (1995-1997). Evoquant les « risques juridiques »des procédures contentieuses entreprises contre M. Lagerfeld, ce fonctionnaire a assuré avoir « considéré que seul un règlement transactionnel -...- était susceptible de garantir les intérêts de l’Etat », certifiant que l’accord final, contraire aux propositions initiales de la DGI, avait été « rigoureusement conforme » à l’avis finalement exprimé par lui devant les conseillers du ministre.
Archives et témoignages attestent par ailleurs que M. Lamassoure était intervenu, dès 1995 et « à la demande de la présidence de la République », pour diminuer les montants réclamés au couturier de 60,2 à 10 millions de francs. Dans son ordonnance, le juge Brisset-Foucault évoque d’ailleurs des « décisions ministérielles » susceptibles d’avoir été entachées de « concussion », sans plus de précision. Le réquisitoire du parquet, lui, ne mentionne que le nom de M. Strauss-Kahn. « Je constate qu’à chaque fois que la pression des »affaires« monte sur M. Chirac, on me fait revenir en première ligne, nous a déclaré l’ancien ministre. Je commence à en avoir ras le bol. » Si le procureur général entérine l’avis du parquet, la première victime judiciaire des accusations posthumes de Jean-Claude Méry sera socialiste.