Charasse et l’amnésie fiscale : PAS DE TRACE DE LETTRE DANS LE DOSSIER
Péan-Cohen affirment que vous avez été sollicité du temps où vous étiez ministre du Budget par Jean-Marie Colombani pour un dossier fiscal…
Charasse :Franchement, je ne me souviens pas de la nature de cette intervention. Je revois encore mon chef de cabinet me dire qu’il avait été approché par Colombani sur un problème fiscal. Je ne me souviens pas lui avoir donné la moindre instruction. Je ne sais pas ce qui s’est passé, et je n’en ai plus entendu parler jusqu’au livre. J’ai donc fait faire des recherches récemment aux archives de mon cabinet, à Fontainebleau, et on m’a dit qu’il y avait bien un « dossier Colombani ». C’est la preuve que mon cabinet a été saisi d’une demande d’intervention.
Que contient ce dossier ?
Charasse : C’est assez curieux : il est vide. Il ne reste dans la chemise « Colombani » qu’un papier sans importance. J’ignore qui aurait pu mettre la main sur son contenu, et pourquoi. Je m’étonne : c’est tout. S’il ne s’agissait pas de son directeur, je vois déjà le titre du « Monde » : « Le mystère des archives de Fontainebleau ». Vous voyez, pour moi, la leçon de toute cette histoire est simple : si l’on veut donner des leçons de morale, il faut d’abord être irréprochable soi-même. On ne peut pas mélanger l’éthique et le petit commerce.
Propos recueillis par Laurent Valdiguié, Le Parisien, mercredi 05 mars 2003, p. 6