Le Crépuscule d’une idole - Michel Onfray
page 585
La publication du Livre noir de la psychanalyse en 2005 avec sous-titre Vivre, penser et aller mieux sans Freud aux Editions Les Arènes, a généré une avalanche d’articles dans la presse. J’avais lu quelques recensions, notamment dans les journaux que je lis habituellement, et tous présentaient l’ouvrage comme : un pamphlet rédigé contre Freud et la psychanalyse pour faire l’article et la promotioin des fameuses TCC (thérapies comportementales cognitives) ; un ramassis de contributions dont certaines émanaient de gens compromis avec des antisémites ; un tissu de haine personnelle à l’endroit de Freud ; un conglomérat d’approximatios, d’erreurs factuelles. Ce que j’avais lu dans la presse ne m’avait pas donné envie d’acheter ce livre et encore moins de le lire : vérifier le bien-fondé du passage à tabac de cette publication de 832 pages en le lisant aurait été d’un masochisme qui n’est pas dans mon genre.
J’avais par exemple lu pis que pendre de ce livre sous la plume d’Elisabeth Roudinesco. Elle écrivait par exemple : « Freud y est traité de menteur, faussaire, plagiaire, dissimulateur, propagandiste, père incestueux ». (L’Express, 5-14 septembre 2005). Dit comme ça, en effet, les coups pleuvent et c’est tellement gros qu’on écarte de la main cette publication - sans la lire. Je fus sollicité en fin d’émissions, sur une radio, pour je ne sais quel livre et l’on me demanda ce que je pensais de « l’affaire du Livre noir » qui présentait Freud comme menteur, propagandiste, obsédé par le sexe, les honneurs, l’argent, etc. Je fis une phrase pour conclure que pareil procès était ridicule... (Je regrette cette phrase) ; car ce qui est reproché à Freud l’est légitimement. Et ceux qui affirment cela ont des arguments et des preuves - que n’ont pas ceux qui les refusent. La haine nefut pas dans le camps des anti-freudiens mais dans celui des défenseurs de la psychanalyse.
Sous la direction de Jacques-Alain Miller, ils publièrent un Anti-Livre noir de la psychanalyse, un coup médiatique qui montre leurs procédés : car ce livre paru en février 2006 prétend répondere collectivement au Livre noir. En toute bonne logique, un texte publié en février 2006 sur un livre paru en septembre 2005 doit avoir été écrit entre ces deux dates. Or la plupart de ces 47 textes recyclent des exposés présentés au « Forum Anti-FCC » le 9 avril 2005... Soit cinq mois avant l’existence du Livre noir de la psychanalyse !
L’école de la Cause freudienne, auquel on doit ce colloque, s’est donc contentée de recycler un travail militant contre les thérapies comportementales en prenant prétexte d’un livre qu’elle n’a donc pas lu... Le Livre noir n’y est presque jamais cité, quatre fois seulement en 300 pages, et pour cause.
Les psychanalistes, vexés par le rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale qui montrait en février 2004 qu’ils arrivaient bons derniers dans les succès thérapeutiques en matière de psychotérapie alors que les TCC occupent la première place, trouvaient ici l’occasion de faire la publicité de leur colloque confidentiel d’août 2005 : leur Anti-Livre noir obéit ainsi aux règles élémentaires de la publicité si l’on veut être poli - de la propagande si l’on veut parler vrai.
Or sur les 47 auteurs du Livre noir, neuf se réclament des thérapies comportementales cognitives seulement - dont mon ami Didier Pleux... Pas de quoi transformer ce livre en machine de guerre pour défendre les TCC. Mais en attirant l’attention sur ce point, en focalisant le débat sur ce sujet, on évitait le véritable débat qui aurait permis aux freudiens de démontrer, en apportant leurs preuves, que Freud n’a pas été menteur, faussaire, plagiaire, dissimulateur, propagandiste, père incestueux - ce qu’il était bel et bien.
Si ces assertions relevaient de la calomnie, du mensonge, il suffisait de prendre ces affirmations les unes après les autres et d’en montrer la fausseté de façon argumentée, sans haine, sans mépris. Or nulle part ces sujets ne sont abordés dans l’Anti-livre noir de la psychanalyse... Et pour cause. Le Livre noir proposait un débat sain, utile : les adversaires ont décidé qu’il n’aurait pas lieu.
l’auteur de cet article DIOGENE TONNEAU a t-il lu ce livre ? j’ai un gros doute en lisant son article
surtout quand on lit :
... mais vu qu’il vient de « prouver » dans son dernier pamphlet combien cette théorie freudienne est à jeter à la poubelle - comme tout le reste de son travail
(on souhaiterait que Diogène Tonneau nous indique les pages où Onfray écrit cela)
24/09 08:30 - MojoBok
Il ne faut pas perdre de vue le « big merde » adressé à Michel Onfray par la quasi totalité de (...)
24/08 01:42 - DIOGENE TONNEAU
Ce qui implique aussi de lire Nietzsche, bien entendu, et précisément la préface au « Gai (...)
24/08 01:36 - DIOGENE TONNEAU
20 ans pour une « prise de conscience », pour un soit-disant « nietzschéen » (soit un (...)
18/08 00:28 - bluebeer
Juste pour le plaisir d’un peu d’antipsychanalisme primaire... Une description que (...)
17/08 16:48 - Petitou
L’élément comique c’est qu’il vaut mieux en rire que de se suicider de dépit (...)
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