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Accueil du site > Tribune Libre > Quand Onfray offrait « Totem et tabou » de S.Freud à ... Nicolas Sarkozy (...)

Quand Onfray offrait « Totem et tabou » de S.Freud à ... Nicolas Sarkozy !

Quand Onfray offrait "Totem et tabou" de S.Freud à ... Nicolas Sarkozy !

En Avril 2007, Monsieur Onfray accomplissait un exploit remarquable : accoler son nom à celui du ministre de l’intérieur de l’époque - Nicolas Sarkozy, qui revenait de serrer la main de W.Bush aux Etats-Unis - pour un dialogue publié dans une revue de philosophie (Philomag n°8). M.Onfray est le seul "philosophe" ayant réussi à tomber dans le piège tendu par le futur président, dont les ficelles étaient pourtant énaurmes : profiter de l’aura d’un intellectuel médiatique pour s’en donner l’air (qu’importent les paroles), et surtout montrer à son électorat combien il était capable de séduire la "Gauche" (il a montré ensuite combien c’était pour lui une sorte de sport). Notre prof de philo a-t-il un seul instant imaginé les sourires gauguenards et les commentaires salaces qui allaient saluer cette aventure, le soir où notre ministre est allé raconter sa dernière conquête à ses potes du Fouquet’s ? Politiquement parlant, monsieur Onfray est un nietzschéen bigrement naïf, pour un nietzschéen...

Il a donc offert au ministre quatre ouvrages, que l’on peut légitimement considérer comme représentatifs de sa pensée, et qu’il juge en tous cas dignes d’enseigner un homme politique se destinant aux plus hautes fonctions de l’état. On ne sera pas surpris d’y découvrir les noms de Nietzsche et Proudhon - dont Onfray se réclame de façon régulière - ainsi que celui de Foucault, mais on sera plus surpris d’y découvrir celui de... Freud !!! Il précise son intention ainsi : "Totem et Tabou, je vous l’offre parce que Sigmund Freud y traite du meurtre du père et de l’exercice du pouvoir dans la horde". La place de Freud dans ce quatuor philosophique de pointe montre clairement la valeur qu’Onfray lui accordait alors, mais vu qu’il vient de "prouver" dans son dernier pamphlet combien cette théorie freudienne est à jeter à la poubelle - comme tout le reste de son travail - on peut rester un instant perplexe sur ce volte-face, et sur la valeur d’un tel cadeau. Pourquoi tient-il donc tant à ce que N.Sarkozy soit bien au fait du "Meurtre du père" si trois ans plus tard il affirme que cette théorie n’a pas la moindre consistance ? Un psychanalyste sourirait probablement de "l’acte manqué". On peut évidemment le croire sur parole, lorsqu’il affirme avoir enseigné Freud pendant 20 ans sans se rendre compte de qui il avait affaire - trompé par les "cartes postales universitaires" - puis avoir été soudain "déniaisé". Mais enfin, vingt ans de niaiserie, ça fait quand même beaucoup pour un type qui ne cesse de se légitimer de la grande lucidité nietzschéenne, non ?

Comment, du statut d’argument propre a enseigner un homme d’état, la théorie de la horde primitive passe-t-elle soudainement au statut de fumisterie ? N’’était-il donc pas possible de s’en rendre compte il y a vingt ans ? Le texte n’a pourtant pas changé d’une virgule pendant tout ce temps là, et le travail critique était déjà fort avancé. Si Monsieur Onfray est, comme il le prétend, un philosophe, pourrait-il nous en faire la démonstration aujourd’hui, en revenant d’une part sur cette consternante bévue politique, ainsi que sur le sens - s’il y a lieu - de cette volte-face philosophique : cela nous aiderait à ne pas confondre les fumistes avec les fumeux, et savoir enfin de qui monsieur Onfray se moque vraiment : de Freud lui-même, du ministre à qui il offre une oeuvre de Freud, ou encore de son public, à qui il enseigne - sans rire - que l’esprit de Freud est "Une chambre obscure, pleine de rats crevés, de serpents vindicatifs, de vermines affamés… » ?

- Diogène Tonneau -


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39 réactions à cet article    


  • SEPH SEPH 16 août 2010 10:41

    ONFRAY c’est une P........points de suspension.


    • anti-oligarchie anti-oligarchie 16 août 2010 10:46

      Un pseudo-philosophe à la solde du pouvoir...


    • OuVaton OuVaton 17 août 2010 07:29

      J’offre parfois « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie. En fait je n’aime pas vraiment ce livre mais le titre véhicule bien mon message. Après la trahison de Chirac, le message d’Onfray est plutôt clair.

      En plus, il a dà» se taper tout Freud alors celui là, après l’avoir épluché, il l’a offert. Un manière de se débarasser du charlatan de Vienne dans les mains d’un autre charlatan.


    • OuVaton OuVaton 17 août 2010 07:32

      J’offre parfois « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie. En fait je n’aime pas vraiment ce livre mais le titre véhicule bien mon message. Suite à la trahison de Chirac, le message d’Onfray était plutôt clair.

      En plus, il a dû se taper tout Freud alors ce livre là, après l’avoir épluché, il l’a offert. Un manière de se débarasser du charlatan de Vienne dans les mains d’un autre charlatan.

      QQ sait pourquoi les accents ne passent parfois sur ce site ?


    • clostra 16 août 2010 10:55

      Intéressons-nous bien à la période que nous vivons pour bien comprendre les ficelles qui mènent à une dérive totalitaire.
      Peut-être sera-t-il ensuite plus simple de les éviter car en fait c’est un piège auquel les protagonistes se prennent. D’abord ce n’est rien, presque rien : juste une simplification qui pourrait faire penser qu’elle est « pédagogique » :

      on trie par catégories
      puis on assigne des propriétés aux catégories
      puis puis...

      Puis on refuse l’inconscient puisque tout est sciemment conçu...


      • Képhas 16 août 2010 10:59


        Notre professeur à lunettes - qu’il porte bien - du bocage ne chercherait-il seulement qu’à se faire un nom ? Cet affichage permanent dans les médias, son obsession de tout démolir au non d’un hédonisme mythifié, ses voltes-faces et facéties en tout genre en font un penseur de circonstances près à faire feu de tous bois pour faire parler de lui. Sa rencontre avec Sarkozy a été une façon de se mettre en scène en jouant au plus fin avec notre médiatique président dont les « vertus » manipulatrices sont maintenant bien connues. Mais qui a été l’arroseur arrosé dans cette histoire ?
        Pour ma part, petit professeur comme lui d’origine normande, mais sans lunettes, je viens de terminer la lecture de son traité d’athéologie. Bien m’en à pris de le comparer au livre de P. Veyne publié en 2007 « Quand notre monde est devenu chrétien ». Force est de constater qu’Onfray n’est pas un historien. Il n’en a ni la réserve dans le jugement, ni la retenue du propos, ni la rigueur dans l’analyse des sources .. et j’en passe. Certains passages sont proprement scandaleux tant l’absence de contextualisaion et le manque de recul sont flagrants. Tout au plus Onfray affiche ses opinions, c’est bien. Mais au moins qu’il ne se revendiquent pas historien. J’ai bien peur qu’il fasse subir à Freud le même traitement qu’il a infligé à l’empereur Constantin. Dans tous les cas, malgré sa grande capacité à captiver, je n’ai pas plus tenir plus de dix minutes l’audition des conférences de son université populaire retransmises par les soins de France Culture. Entre autres malhonnêtetés, ce qui m’a fait le plus bondir dans certains de ses propos, c’est son incapacité à concevoir la souffrance psychologique comme une réalité.
        Bon, reconnaissons-lui malgré tout le courage de ses opinions et une façon de s’exprimer séduisante et captivante, autant à l’oral qu’à l’écrit. Des capacités pédagogiques en somme ...


        • Yaltanne 16 août 2010 11:04

          Diogene tonneau dit : « N’’était-il donc pas possible de s’en rendre compte il y a vingt ans ? »

          … ben sauf à être médium…

          « Ma lecture de l’œuvre complète s’est effecutée entre juin et décembre 2009 »
          Le crépuscule d’une idole, Bibliographie p 582.

          « J’ai pour ma part tout lu dans l’ordre, et de la sorte, compris qu’à défaut d’une lecture intégrale, on peut pendant longtemps croire à la légende crée par Freud et ses thuriféraires… » ibid p 583

          le Livre noir de la psychanalyse a été publié en 2005. C’est la lecture de cet ouvrage dans le cadre de la préparation du cours des universités populaires (afin de connaitre le point de vue des détracteurs) qui est à l’origine du salvateur travail de Monsieur Onfray.

          Allez lire la page 585 à la fnac, j’ai la flemme de la recopier. Ecoutez ses conférences retransmises sur France Culture, lisez ses ouvrages, jetez un œil sur son blog (http://onfray.over-blog.com/article-anatomie-d-une-passion-triste-la-haine-54603906.html).


          • Causette Causette 16 août 2010 14:02


            Le Crépuscule d’une idole - Michel Onfray

            page 585

            La publication du Livre noir de la psychanalyse en 2005 avec sous-titre Vivre, penser et aller mieux sans Freud aux Editions Les Arènes, a généré une avalanche d’articles dans la presse. J’avais lu quelques recensions, notamment dans les journaux que je lis habituellement, et tous présentaient l’ouvrage comme : un pamphlet rédigé contre Freud et la psychanalyse pour faire l’article et la promotioin des fameuses TCC (thérapies comportementales cognitives) ; un ramassis de contributions dont certaines émanaient de gens compromis avec des antisémites ; un tissu de haine personnelle à l’endroit de Freud ; un conglomérat d’approximatios, d’erreurs factuelles. Ce que j’avais lu dans la presse ne m’avait pas donné envie d’acheter ce livre et encore moins de le lire : vérifier le bien-fondé du passage à tabac de cette publication de 832 pages en le lisant aurait été d’un masochisme qui n’est pas dans mon genre.

            J’avais par exemple lu pis que pendre de ce livre sous la plume d’Elisabeth Roudinesco. Elle écrivait par exemple : « Freud y est traité de menteur, faussaire, plagiaire, dissimulateur, propagandiste, père incestueux ». (L’Express, 5-14 septembre 2005). Dit comme ça, en effet, les coups pleuvent et c’est tellement gros qu’on écarte de la main cette publication - sans la lire. Je fus sollicité en fin d’émissions, sur une radio, pour je ne sais quel livre et l’on me demanda ce que je pensais de « l’affaire du Livre noir » qui présentait Freud comme menteur, propagandiste, obsédé par le sexe, les honneurs, l’argent, etc. Je fis une phrase pour conclure que pareil procès était ridicule... (Je regrette cette phrase) ; car ce qui est reproché à Freud l’est légitimement. Et ceux qui affirment cela ont des arguments et des preuves - que n’ont pas ceux qui les refusent. La haine nefut pas dans le camps des anti-freudiens mais dans celui des défenseurs de la psychanalyse.

            Sous la direction de Jacques-Alain Miller, ils publièrent un Anti-Livre noir de la psychanalyse, un coup médiatique qui montre leurs procédés : car ce livre paru en février 2006 prétend répondere collectivement au Livre noir. En toute bonne logique, un texte publié en février 2006 sur un livre paru en septembre 2005 doit avoir été écrit entre ces deux dates. Or la plupart de ces 47 textes recyclent des exposés présentés au « Forum Anti-FCC » le 9 avril 2005... Soit cinq mois avant l’existence du Livre noir de la psychanalyse !
            L’école de la Cause freudienne, auquel on doit ce colloque, s’est donc contentée de recycler un travail militant contre les thérapies comportementales en prenant prétexte d’un livre qu’elle n’a donc pas lu... Le Livre noir n’y est presque jamais cité, quatre fois seulement en 300 pages, et pour cause.

            Les psychanalistes, vexés par le rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale qui montrait en février 2004 qu’ils arrivaient bons derniers dans les succès thérapeutiques en matière de psychotérapie alors que les TCC occupent la première place, trouvaient ici l’occasion de faire la publicité de leur colloque confidentiel d’août 2005 : leur Anti-Livre noir obéit ainsi aux règles élémentaires de la publicité si l’on veut être poli - de la propagande si l’on veut parler vrai.

            Or sur les 47 auteurs du Livre noir, neuf se réclament des thérapies comportementales cognitives seulement - dont mon ami Didier Pleux... Pas de quoi transformer ce livre en machine de guerre pour défendre les TCC. Mais en attirant l’attention sur ce point, en focalisant le débat sur ce sujet, on évitait le véritable débat qui aurait permis aux freudiens de démontrer, en apportant leurs preuves, que Freud n’a pas été menteur, faussaire, plagiaire, dissimulateur, propagandiste, père incestueux - ce qu’il était bel et bien.

            Si ces assertions relevaient de la calomnie, du mensonge, il suffisait de prendre ces affirmations les unes après les autres et d’en montrer la fausseté de façon argumentée, sans haine, sans mépris. Or nulle part ces sujets ne sont abordés dans l’Anti-livre noir de la psychanalyse... Et pour cause. Le Livre noir proposait un débat sain, utile : les adversaires ont décidé qu’il n’aurait pas lieu.


            l’auteur de cet article DIOGENE TONNEAU a t-il lu ce livre ? j’ai un gros doute en lisant son article
            surtout quand on lit :
            ... mais vu qu’il vient de « prouver » dans son dernier pamphlet combien cette théorie freudienne est à jeter à la poubelle - comme tout le reste de son travail
            (on souhaiterait que Diogène Tonneau nous indique les pages où Onfray écrit cela)


          • Yaltanne 16 août 2010 14:22

            Alors là, Causette… Chapeau bas !

            Ce qui illustre bien la situation : ceux qui décrivent, fournissent les sources et s’appuient sur des faits vérifiables, et ceux qui insultent en prenant bien soin de rendre leurs assertions invérifiables…

            La violence est le dernier recours de l’incompétence, dit-on ;)


          • Causette Causette 16 août 2010 15:18

            salut Yaltanne

            bio de l’auteur... un peu court !!!

             smiley
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Cynisme





          • Yaltanne 16 août 2010 11:15

            J’ai constaté que, chez moi, la colère procède le plus souvent de la peur, et la peur la plus fréquente est la peur de perdre…

            Qu’est-ce qui vous met tant en colère dans la démarche de Michel Onfray ? Pour peu que vous ayez lu ses ouvrage… smiley


            • Yaltanne 16 août 2010 11:16

              avec un « s » ouvrages smiley


              • DESPERADO 16 août 2010 11:19

                Onfray bien de se trouver un job.


                • ZEN ZEN 16 août 2010 11:23

                  Intéressant de chercher à savoir quelles idéologies se sont acharnées à éliminer la notion d’inconscient, tout en en signifiant le bien-fondé par leur acharnement même.
                  Freud l’avait anticipé...


                  • clostra 16 août 2010 12:51

                    Quand le piège se referme : les effets sont devenus des causes. Un iota a suffi pour que tout rentre dans l’ORDRE.

                    Mais la vie est bouillonnements, incertitudes, tâtonnements pour cheminer vers la vérité.

                    Voilà pourquoi cette pente terrible mène vers le « cristal » du zéro absolu : l’ordre parfait où plus rien ne bouge. L’heure où ces égarés pensent qu’ils pourront enfin de reposer en contemplant leur oeuvre...


                  • Gabriel Gabriel 16 août 2010 13:20

                    Vers un cristal insaisissable, le sourire de l’espace
                    La sagesse du temps, la non-réponse de la pierre, de la glace
                    Aucune certitude à l’ultime degré, sinon
                    L’effacement de la trace, la victoire de l’état de nature
                    Un unique frémissement d’orgueil, contre la puissance de l’Inutile.
                    A tous ceux qui rêvent éveillés, à tous ceux qui vivent en conscience 


                  • Traroth Traroth 16 août 2010 14:19

                    Onfray s’est clairement expliqué sur sa prise de conscience concernant Freud, suite à la lecture du « livre noir de la psychanalyse ». Absolument rien de nouveau ou d’étonnant ici. Bien essayé, mais c’est raté.

                    Merci d’avoir joué ! smiley


                    • DIOGENE TONNEAU DIOGENE TONNEAU 24 août 2010 01:36

                      20 ans pour une « prise de conscience », pour un soit-disant « nietzschéen » (soit un pratiquant de la critique radicale), ça fait un peu longuet, non ?


                    • Petitou Petitou 16 août 2010 14:47

                      C’est marrant de redécouvrir cette interview tant d’années plus tard... je n’avais, pour ma part, pas oublié que notre président bien-aimé y déclarait que la pédophilie et le suicide étaient génétiques ! J’ai encore mal aux côtes juste de repenser que l’on peut publier de tels propos et ensuite être élu par un peuple de ....


                      • Traroth Traroth 17 août 2010 15:04

                        Personnellement, j’ai du mal à percevoir l’élément comique. Surtout quand on voit les conséquences...


                      • Petitou Petitou 17 août 2010 16:48

                        L’élément comique c’est qu’il vaut mieux en rire que de se suicider de dépit face à l’attitude de ses compatriotes.


                      • Causette Causette 16 août 2010 15:08

                        Le crépuscule d’une idole - Michel Onfray
                        page 67/68

                        Le freudisme, un nietzschéisme ?
                        « Pendant ma jeunesse, Nietzsche représentait pour moi une noblesse qui était hors de ma portée » Freud, lettre à Arnold Zweig, 11 mai 1934

                        (...) S’il faut en croire les analystes côtoyant Freud lors des rencontres à la Société de psychanalyse, voici dans le vocabulaire freudien ce qui, de Nietzsche, passe chez Freud : l’étiologie sexuelle des névroses ; le rôle de la répression des instincts dans la construction de la civilisation, de la culture, de l’art et de la morale ; la ligique de l’abréaction ; les stratégies du refoulement ; le déni et le clivage du moi ; la fuite dans la maladie, la somatisation ; la source insconsciente de la conscience ; l’importance de l’introspection dans la production de soi ; la critique de la morale dominante chrétienne coupable de générer des pathologies individuelles et collectives ; la relation entre culpabilité, mauvaise conscience et renoncement à ses instincts. Ce bilan relève du dire des seuls psychalistes - et ce, en compagnie de Freud lui-même.

                        Cette liste suffirait à montre dans quelle mesure le freudisme est un nietzschéisme.
                        (...)

                        Une autre piste consiste - c’est l’objet de cet ouvrage - à examiner comment Freud illustre la thèse de Nietzsche en vertu de laquelle toute philosophie est confession autobiographique de son auteur. Je pose l’hypothèse qu’ici se trouve le motif essentiel du déni de Nietzsche chez Freud. Freud veut ignorer ce qu’il sait déjà : le fait qu’en tant que philosophe, ce qu’il est et ne cessera d’être, il crée à partir de lui-même une vision du monde pour sauver sa propre peau. Impossible pour Freud de consentir à cette évidence, elle contredit trop radicalement sa volonté affichée de s’installer sur le terrain scientifique de la preuve, de la démonstration, de la méthode expérimentale, de la paillasse de laboratoire, de l’observation clinique, de l’universel. Les flèches de Freud cherchent à atteindre ce coeur de cible nietzschéen : toute philosophie procède d’un autobiographie.

                        bref, lisez les livres avant d’en faire la critique  smiley


                        • Causette Causette 16 août 2010 15:22

                          (correction)
                          Ce bilan relève du dire des seuls psychanalistes - et ce, en compagnie de Freud lui-même.



                        • DIOGENE TONNEAU DIOGENE TONNEAU 24 août 2010 01:42

                          Ce qui implique aussi de lire Nietzsche, bien entendu, et précisément la préface au « Gai Savoir », qui sert de justification théorique à notre prof de philo : "... on aura de la peine à nous retrouver sur les traces de ces jeunes Égyptiens qui la nuit rendent les temples peu sûrs, qui embrassent les statues et veulent absolument dévoiler, découvrir, mettre en pleine lumière ce qui, pour de bonnes raisons, est tenu caché. Non, nous ne trouvons plus de plaisir à cette chose de mauvais goût, la volonté de vérité, de la « vérité à tout prix », cette folie de jeune homme dans l’amour de la vérité : nous avons trop d’expérience pour cela, nous sommes trop sérieux, trop gais, trop éprouvés par le feu, trop profonds…" F.Nietzsche
                          Voir aussi : http://www.lepost.fr/article/2010/08/04/2174683_si-onfray-avait-lu-nietzsche.html


                        • ze_clarky ze_clarky 16 août 2010 17:47

                          Qui est Onfray  ? Et bien, c’est extrêmement simple : soit, c’est un philosophe qui a entamé une analyse qu’il n’a pas supporté, et qui a décidé de se venger dans un pamphlet ; soit, il n’a jamais fait d’analyse, et s’est permis d’écrire un pamphlet sur un sujet dont il ignore tout de la pratique ; et là c’est plus grave, car cela signifie qu’en parlant en méconnaissance de cause, il fait des préjugés, et des procès d’intention. Pour un philosophe, c’est tout de même suspicieux... Pour ma part, je pencherais plutôt pour la première hypothèse.


                          • Causette Causette 16 août 2010 19:03


                            ze_clarky votre analyse demanderait plus d’introspection, d’ailleurs ça tombe bien votre psy en a aussi besoin $$$$$


                          • OuVaton OuVaton 17 août 2010 07:47

                            @ze_clarky
                            Ne soyez pas suspicieux, tout est clair, rien de supect.

                            Bien sûr vous n’avez rien lu d’Onfray et vous donner des explications sur son énorme travail. Si vous n’aimez pas lire, je vous signale qu’il passe l’été sur France-Culture pour parler de Freud. On peut podcaster. L’impression qu’il donne dans ses cours, c’est plutôt qu’il connait tout de tout de Freud et de la psychanalyse. Pour qq qui a lu le livre, c’est un peu redondant quand même mais la répétition fixe la notion.


                          • joelim joelim 16 août 2010 19:43

                            Le pamphlet d’Onfray contre Freud (à écouter sur France Culture après 19 h) est très intéressant car il se base sur ses écrits. C’est factuel, un superbe travail, qui remet en cause l’honnêteté de Freud sur de nombreuses facettes.

                            Dans les détails c’est hallucinant : l’obsession de Freud semble avoir été le fric qu’on pouvait se faire même en dormant (caché derrière le divan smiley ). Une thérapie de riches sans aucune obligation de résultat. Et plus on paye mieux c’est pour la guérison. Et si on ne guérit pas c’est parce qu’on ne veut pas. Et les pauvres ne souhaitent pas guérir.... C’est çà aussi la « théorie » de Freud.

                            Je dois dire qu’il m’a convaincu du charlatanisme complet du fondateur de la psychanalyse... Quant à la psychanalyse elle-même, je n’ai connu que deux femmes de 40-50 ans genre bling-bling égo-centrées qui allaient voir un psy. Elles avaient de l’argent à perdre pour satisfaire leur narcissisme. Bonjour à la profession. smiley 

                            • olivier cabanel olivier cabanel 16 août 2010 20:00

                              @ l’auteur,
                              pour écouter régulièrement depuis quelques jours les explications de michel Onfray sur Freud, (france culture de 19h à 20h) j’invite chacun à le faire, pour se faire une idée plus juste de ce remarquable philosophe (Onfray), et tant pis si, comme 53% des français il s’est fait piéger.
                              nobody’s perfect.
                               smiley


                              • DESPERADO 17 août 2010 00:20

                                Onfray,Bruckner,BHL,Finkel,Glucksman, ce sont des charlatans.

                                Pas des philosophes.
                                « Critiques de la raison pure » de Kant démonte en effet, chacune des assertions de ces faussaires.
                                Qui, non contents de n’émettrent aucune réelle théorie philosophique digne de ce nom, ils s’en prennent à tout ceux morts ou vivants qui leurs mettent des bâtons dans les roues de leur manège clownesque.
                                Avant de critiquer Freud, ce que je conçois, il faut d’abord être soi même dans une optique de recherche et non de certitudes.

                              • Coopain des bois Coopain des bois 16 août 2010 21:51

                                « Pourquoi tient-il donc tant à ce que N.Sarkozy soit bien au fait du »Meurtre du père«  »

                                C’est peut-être ce qui a « philosophiquement » inspiré Nicolas Sarkozy pendant ces trois années de mandat ... « le meurtre de la République » ! C’était juste une mauvaise blague ! smiley


                                • Causette Causette 16 août 2010 22:25


                                  « Pourquoi tient-il donc tant à ce que N.Sarkozy soit bien au fait du »Meurtre du père«  »

                                  unepiste ?


                                • L’Ankou 17 août 2010 15:23

                                  Il me semble qu’àl’époque, Sarkozy, récent ministre de l’intérieur, et donc vassal de Chirac, vivait mal de n’être que le successeur... Le meurtre symbolique du père, sur lequel il jouait dans les media, c’était celui de Chirac qu’il entendait enterrer au plus vite, histoire de faire oublier qu’il devait en assumer tout l’héritage.

                                  N’importe qui aurait trouvé rigolo de lui offrir ce miroir àpeine déformant, non pas comme une « Bible », un Ecrit Saint porteur de toute la Vérité du monde, mais comme on tend un miroir àun singe pour se moquer des réactions que suscitera son reflet.

                                  Bien àvous,
                                  L’Ankou


                                • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 16 août 2010 23:02

                                  Onfray a parfois de bonnes intuitions, mais il est souvent très superficiel et sans cohérence philosophique véritable.


                                  • Rik 17 août 2010 01:57

                                    facile de manipuler les lecteurs d’Agoravox
                                    facile de dire qu’Onfray est souvent superficiel

                                    et si vous relisiez le résumé de cette rencontre histoire de vous détendre les côtes et les maxillaires ?

                                    http://www.psychasoc.com/Textes/Michel-Onfray-nous-raconte-sa-rencontre-avec-Nicolas-Sarkozy-celle-publiee-dans-philosophie-magazine

                                    Soyez vigilents


                                    • OuVaton OuVaton 17 août 2010 07:54

                                      Merci pour ce lien qui aurait dû servir de base à cet article qui ment par omission.

                                      "...Je le plains plus encore. Je conçois que Socrate le plongerait dans des abîmes dont il ne reviendrait pas... Du moins : dont l’homme politique ne reviendrait pas. Ou, disons le autrement : dont l’homme politique reviendrait, certes, mais en ayant laissé derrière lui sa défroque politique pour devenir enfin un homme."


                                    • OuVaton OuVaton 17 août 2010 07:55

                                      A noter que si Sarko se prend pour Napoléon, Onfrey ne se prend pas pour Socrate smiley


                                    • bluebeer bluebeer 18 août 2010 00:28

                                      Juste pour le plaisir d’un peu d’antipsychanalisme primaire...

                                      Une description que je trouve cruellement juste, glanée sur
                                      http://comite-de-salut-public.blogspot.com/ :

                                      "Au passage, avez-vous déjà conversé avec ces étranges spécimens d’humanité que sont les lacaniens  ? C’est l’horreur absolue. Névrosés de la cave au grenier et fiers de l’être, empêtrés depuis des décennies dans leur « analyse » dont tout est fait pour qu’il n’en voient jamais la fin - au lieu que d’avoir entamé une roborative psychothérapie « classique » qui vous recadre la tête sans avoir besoin d’explorer chaque recoin de ses intimités pendant des années-, narcissiquement imbuvables et ricanants devant les manants n’ayant pas eu la Grâce d’être touchés par la Parole du Maître - et athées jusqu’au trognon, évidemment, sans se rendre compte de leur touchant paradoxe -, ils se caractérisent surtout pas leur manie obsessionnelle de vouloir tout analyser et interpréter à l’aune du lacanisme le plus hard-boiled : d’où suite de jeux de mots aussi abscons que dénués de sens, surinterprétation permanente de...tout, en fait, et mépris palpable de tous ceux qui n’entrent pas dans leurs foutaises qui donne envie de clore le débat d’un revigorant coup de boule dans leurs faces de sous-intellectuels petit-bourgeois. (et pour l’anecdote, j’ai même une fois rencontré la version : lacanienne lesbienne « radicale » deconstructrice du genre et là les enfants : ça fout la trouille).« 

                                      et

                                       » Bon, pourquoi s’agacer de ça, puisque c’est le week-end, qu’il fait beau et que les filles sont jolies ?

                                      Parce que les sourcilleux auto-proclamés Gardiens Du Temple sont exaspérants et que mine de rien, en refusant à un bête objet le pouvoir d’être émancipateur - puisque bien sûr ce n’est pas le bidule en soi qui l’est mais ce qu’il symbolise, ce qu’on y introduit de sens et d’affectif -, pour privilégier le Verbe écrit ou parlé, l’auteur atteste son appartenance à ces cercles de gens sans doute ô combien cultivés et capables de faire de la citation péremptoire à la chaîne, mais que leur révérence inquestionnable à un cénacle intellectuel - en l’occurrence le freudisme dans sa version la plus littérale - empêchent de sortir l’esprit des sentiers archi-rebattus d’une pensée tellement attaché à l’Oeuvre à la virgule près qu’elle en devient sclérosée et sclérosante...
                                      Hors du Verbe point de salut, Freud l’a dit, ses exégètes l’on redit après lui, et donc le débat est clos, définitivement clos, pourquoi ? Parce que Le Penseur - mettre un autre nom de grande figure de l’esprit, ça marche pour plein d’entre eux - l’a dit. Raisonnement circulatoire qui doit être drôlement pratique, mais qui dans le cas qui nous occupe est un peu mis en brèche par cette satanée réalité dans laquelle, désolé mon pote : un objet peut parfaitement avoir une telle portée émotionnelle qu’il peut en devenir libérateur. Ou au contraire devenir déclencheur de tourments sans fin, ou encore autre chose etc. Mais le Verbe dans les rapports humain n’est pas tout-puissant, faut arrêter de dire des conneries à un moment, là.

                                      Et si vous voulez tout savoir, ça m’agace d’autant plus que j’en vois des comme lui à la pelle en version marxiste - Les Grands Anciens L’Ont Écrit Dans Les Textes Sacrés, Impie ! Ne Va Pas Contre La Parole Sublime Et Intangible Qui Jamais Ne Changera ! - et que je ne supporte plus ce genre de personnes, voilà.

                                      Bref ; laissons les sous-gourous à leur auto-satisfaction et vous savez quoi ? Je vais aller revoir Inception, moi."

                                      N.B. Le texte critiquait une critique. Une critique d’inspiration psychanalytique du film Inception de Nolan.


                                      • MojoBok 24 septembre 2010 08:30

                                        Il ne faut pas perdre de vue le « big merde » adressé à Michel Onfray par la quasi totalité de la « profession » et du milieu médicale.

                                        A part quelques psychanalystes, qu’il a d’ailleurs lui-même sollicités pour débattre avec eux (l’un d’entre-eux est Jacques-Alain Miller ; sauf avec Elisabeth Roudinesco, à qui il a refusé tout débat), il faut dire que tous les autres « psys » (psychologues, psychiatres, psychothérapeutes, etc), l’ont complètement ignoré. Ceci explique cela : cela montre à quel point son travail est bâclé, ridicule. Plus de 600 pages de ragots. 

                                        Le psychanalyste Karim Sarroub commence son article sur le Monde par cette phrase qui caractérise notre philosophe « complexé » : 

                                        « C’est bien connu, la vaste majorité des rapports humains s’articulent autour de la dépréciation d’autrui : pour être, il faut que l’autre soit moins. »

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