Je suis français. Oui.
Mais je ne ressemble pas à un Lillois. Je ne comprends pas ce que me disent les Savoyards. J’habite trop loin de la Bretagne pour bouffer des Ormeaux. L’huile d’olive de la côte d’Azur est trop chère. Et puis je ne veux pas avoir l’air supérieur des parigots. Alors voilà, je suis chez moi, je bouffe de la bonne charcutaille du coin, du fromage local, mon accent ne ressemble pas à l’accent d’un Alsacien. C’est tout.
Où est alors le mal à essayer de protéger son chez soi ? Il faudrait que je me mette à bouffer du poisson pané avec une adresse dans le 92 ? Il faudrait que je change les noms de tous les villages du coin qui ne font pas assez « france centralisée » ? Je me vois mal changer un « Pouyastruc » en « Bercy-les-deux-fontaines-du-Val-de-Surigny », mon Pouyastruc, il sonne bien, et puis il est chez moi.
Les langues locales sont inscrites dans les cultures locales. Le Français a été imposé en 1793 par la bourgeoisie parisienne qui avait peur des étrangers (aujourd’hui, les étrangers, c’est les « régions ». Merci Paris) qui « complotaient » entre eux. (D’ailleurs, ça n’a pas changé)
Le Breton est écrit sur les panneaux à Ploemeur, on peut se poser la question sur la réelle existence de cette langue en Bretagne. Mais si ce n’était pas le breton, c’en serait une autre.
Dans un autre cas, j’aurais dit « sors de chez toi, va voir ailleurs ». Ici, je te demande de rentrer chez toi, de t’intéresser à ce qu’il s’y passe. (Sauf si tu habites dans le 92, il se peut, en effet, que tu sois déçu par l’aspect traditions...)