Bonjour Pierre,
"la croissance économique devait s’accompagner d’une
réforme du système politique du pays qui doit impérativement résoudre
ses problèmes de « concentration excessive du pouvoir » et « créer de
nouvelles conditions qui permettent au peuple de critiquer et de
superviser le gouvernement » afin d’aller vers plus « d’équité et de
justice. «
C’est le défi que doit réaliser la Chine, bien des chinois en sont conscients.
La question est comment faire - sans sacrifier la stabilité et l’unité du pays. Les discussions ou plutôt luttes, font rage au sein du parti dirigeant et au sein des think tanks. Mais, personne n’a la recette. D’ailleurs, comme disait Chomsky en Chine, il est dans l’intérêt de personne que la Chine devienne un USA-bis.
Les critiques, notamment ceux des français, sont d’ailleurs bienvenus, comment disait le président du parlement chinois il y a quelques mois.
Or une critique pertinente, ne peut pas être séparée d’une bonne connaissance de la civilisation. Et le problème est que des Mateo Ricci, se comptent sur les doigts d’une seule main. Ce qui n’est pas un hasard puisque au moment où la philosophie devenait une discipline académique en Europe, la sagesse chinoise était reléguée par ces mêmes scolastiques, comme étant une sous-philosophie. Cette situation dure plus ou moins jusqu’à maintenant. C’est ainsi que les critiques venus de l’occident (lieu géographique) - basés sur des catégories occidentales et des logiques dialectiques, dichotomiques -, sont souvent ethnocentriques et à côté de la plaque. Pire, elles sont souvent perçues en Chine comme condescendants et humiliants.
Qui plus est, les relations entre les pays sont essentiellement basées sur le commerce, sur le rapport de force. Même des critiques utiles, sont souvent manipulés au profit de ceux qui ont la foi en »la main invisible régulant automatiquement le marché« . Et le marché chinois n’est pas aussi ouvert, n’est pas aussi libre comme on l’entend en Europe ou aux USA - ceux qui pourrait expliquer sa relative stabilité par rapport aux crises économiques du système international. Et cette situation irrite beaucoup les dents longs.
Étant donné que les médias en occident - qui perdent d’ailleurs de crédibilité à cause de la main mise des multi-nationaux ou de la »main invisible « mais sangsue -, ne reflètent à longueur de la journée, que les côté négatifs de la Chine.
A cela il faut ajouter le concours en duo de cette »gauche" europeenne - trop embourgeoisée, manque d’idées et incapable de renouveler ou d’innover dans la pensée depuis les années 70. Pour exister, il ne reste plus qu’a ces bien-pensants, de cantonner dans des critiques pour critique et la défenses de manière stérile des causes des veufs et d’orphelins lointains.
Cette difficulté de dialogue peut se remédier si l’on se donne les réels moyens pour se comprendre. Mais combien en sont-ils conscients, vu la logique très ancrée en Europe et en Amérique du nord, de l’identification au Même ?