Bonjour,
"Si une telle réforme globale devait être adoptée par l’appareil d’État
chinois et par le PCC, cela pourrait signifier une transformation
profonde du mécanisme de décisions de la Chine qui s’ouvrirait sur un
rôle plus grand de sa population aux affaires de l’État. «
C’est une évidence inéluctable. Mais le rôle de la population, à mon avis, se restraindra à celui de la surveillance de l’excice du pouvoir. Localement, les fonctions secondaires (les place vice- ) sont déjà ouverts à la population par concours.
»Et la question
qui m’importe est la suivante : cela voudrait-il dire que le PCC qui
sert d’interface entre le peuple et son gouvernement pourrait perdre de
son influence ou de ses pouvoirs qui sont particulièrement importants. «
Le PCC, n’est pas un parti au sens classique que nous avons habitude d’entendre en occident. Il comprend dans son sein, aussi bien des maoistes que des patrons libéraux. La vie dans ce parti, est démocratique depuis un peu plus d’1 an : tout se passe par le vote et la parole dans son sein est libre.
La Chine jusqu’en 1976, n’a connu que le pouvoir absolu et à vie. La doctrine politique confuséenne (avant 1949) - vertu de l’homme politique, respect des rituels (l’ordre - lois et rites), pouvoir au dessous de la loi -, avait joué un rôle fondamental dans la justification et l’organisation de l’état.
La révolution chinoise, menée par Sun Yat Sien ou par Mao, luttaient contre cette doctrine, bien trop ancrée dans la tête des gens. A la place de cette doctrine, Mao a introduit un autre absolutisme révolutionnaire, en grande partie, emprunté à la philosophie messianique de l’occident.
Deng Xiaoping, en abolissant le pouvoir à vie - l’introduction de deux mandats -, a bien plus modifié la pensée. C’est le point le plus important jusqu’à présent, dans toute l’histoire chinoise. En même, temps, il a introduit dans la tête des gens, la notion de l’état de droits - en opposition à »pouvoir au dessus de la loi« et, l’abondon de l’idéologie absolutiste - remplacement par la théorie du chat, le pragmatisme.
Jiang Zheming a permis une plus grande représentativité du PCC en admettant dans son sein, les patrons libéraux. Ce point, philosophiquement, peut-être interprété comme l’introduction du »dynamique de contradictoires« - philosophie chinoise par essence. La dialectique chinoise n’exclue pas, elle vit avec contradiction, très similaire à celle d’Héraclite.
Hu jintao a introduit la notion de »développement scientifique« et »l’harmonie« . Cela signifie très concrétement : démocratisation de la vie politique mais dans l’ordre. Toujoirs dans la ligné du »dynamique de contradictoires« . Il traduit aussi une lutte entre une démocratisation à l’occidentale (multipartisme) et »un modèle de société socialiste à la chinoise" (?, j’avoue que c’est très flou et mal défini).
Les récentes déclarations de Wen Jiaobao à Shen Zhen et puis après, celle de Hu jintao, refletent sans doute cette lutte au sein du PCC.
Ainsi, la réforme politique se fait, à petit pas. Jusqu’à où ? Personne ne sait. Multipartisme comme la démocratie occidentale ou une gouvernance de type manageriale ? Je craint bien que non, car dans ce cas, si la Chine n’éclate pas, on aura un USA-Bis ce qui n’est pas non plus souhaitable .
Le modèle chinois s’appuyera toujours sur un Ordre - stabilité et l’unité du pays pour le moment - incarné en corps par le PCC. La ligne directrice, est inscrite dans la Constitution : construire un
etat moderne socialiste sous le guide du PCC. Plus exactement, un état
moderne avec l’économie à dominance publique.
Pour le moment, ce qui se déssine, c’est un état avec un seul parti mais démocratique dans son sein. La population, votent de manière très locale (petit élécteurs déleguant successivement le pouvoir politique aux grands électeurs ?). Leur rôle essentiel est la surveillance de l’exercie du pouvoir : déjà en parti vrai avec le net mais tout le monde attend la loi et les decrets sur la Presse, en discussion depuis plus de 10 ans.
Liang
PS : quand on analyse la politique en Chine, la dialectique dichotomique ne marche pas. Il faut faire appel plutôt à celle de Hegel ou de Leibniz, qui sont bien plus proche de la pensée chinoise - traduit parfaitement par l’esprit du jeu de Go.