Il est de mauvaises nouvelles devant lesquelles tous les
arguments sont bons pour se rassurer et rester dans le déni.
Il n’est pas très
étonnant que les doutes émis par des Vincent Courtillot et des Claude Allègre
aient été accueillis avec tant de soulagement et de ferveur par une partie de
la population qui, sans posséder les notions scientifiques suffisantes pour
juger de la validité des avis contradictoires à ce sujet, s’est sentie menacée
dans son mode de vie, ses habitudes et son confort, tout relatif d’ailleurs.
Je comprends que M. Dugué puisse être fortement perturbé par
les thèses qui évoquent une possible influence des activités humaines sur le
climat, mais il ne présente ici, comme argument, que son opinion personnelle
qui repose sur une profession de foi (ou peut-être de mauvaise foi ?) en se
plaçant bizarrement sur un terrain complètement étranger au domaine
scientifique. Oublierait-il les nombreux exemples historiques d’hypothèses
scientifiques bousculant le credo du
monde des « savants », qui ont été ensuite vérifiées et
intégrées par ce même milieu comme des avancées dans le domaine des
connaissances ? .
Pour ma part, je serais plus prudent. J’attends que les
faits départagent les tenants et les détracteurs de ces thèses. En tout cas, je
ne me porterai pas volontaire pour soutenir une thèse aussi stupidement
tranchée que celle de l’auteur de cet article.
Par contre, si des mesures visant à diminuer très fortement
notre dépendance aux énergies fossiles pouvaient nous préserver des effets d’un
changement climatique dramatique
d’origine anthropique, je ressentirais comme déraisonnable et
irresponsable de ne pas les prendre dès maintenant. Ceci d’autant plus que de
toutes façons nous y serons contraints tôt ou tard en raison de l’épuisement
inexorable du stock de ces ressources non renouvelables. Ce n’est pas au moment
où nous serons à cours d’énergie que nous aurons la capacité d’opérer une
mutation salutaire et tranquille de notre mode de vie.