Et contrairement à la récolte de bois d’ ébène que pratiquaient ces mêmes Arabes musulmans par des razzias éffrenées et organisées par les émirs arabes d’ Afrique du Nord et du Soudan,
Oui, bon ça c’est un cliché. Les marchands arabes ne venaient pas faire de razzias, comment l’auraient-ils pu d’ailleurs après avoir traversé le Sahara, tâche épuisante et dangereuse ? Comme les occidentaux, ils achetaient simplement leurs esclaves aux souverrains locaux à côté d’autres produits. Ces derniers achetaient eux aussi aux marchands arabes des esclaves venus du Nord, des femmes en général, considérées comme des esclaves de luxe.
Et les chefs locaux ne se débarassaient pas d’un trop plein de main-d’oeuvre inutilisable. Ils vendaient des prisonniers de guerre ou des condamnés.
Quand à comparer les traites... Contrairement à une certaine propagande, quasiment limitée à la France, la traite négrière est bien spécifique à l’Occident blanc, qui recherchait les noirs parce qu’ils étaient noirs. Ce qui ne l’a pas empêché d’avoir d’autres sources d’esclave. L’esclavage musulman a duré mille ans (mille deux cent en fait) ? Parce que c’était la continuation de l’esclavage traditionnel antique. En quatre siècles, les européens ont utilisé plus d’esclaves noirs que les musulmans. Même en tenant compte que ce derniers ont utilisé comme esclaves principalement des blancs durant tout ce temps, on est encore loin du compte. Car il faut alors comparer à tous les esclaves de l’Occident durant tout ce temps. Serfs, slaves (présents à Cuba jusque vers 1610), barbaresques, malais, galériens et bagnards, et bien sûr Amérindiens, plusieurs millions sans doute ; et j’en oublie.
Quant à parler de la traite négrière africaine, ou de la traite « interne » (je n’en ai pas trouvé de mention, mais ça ne saurait tarder), c’est encore une escroquerie intellectuelle. D’abord, elle a été développée à la suite des réseaux mis en place par les occidentaux blancs (comme la traite arabe du XIXème siècle, d’ailleurs ; Zanzibar a d’abord été développée par le commerce des Portuguais). Ensuite, là encore on mélange les chèvres et les choux ; on met ensemble les serfs, les bagnards et les asservis pour dettes, ce qu’on se garde bien de faire quand on parle des occidentaux.
Mais il faut bien à tout prix bâtir des équivalences afin de diminuer la culpabilité occidentale. Aussi douteuses et démagogiques soient-elles.