Vu le montant des retraites actuelles, faut pas déconner, ce n’est pas avec ce que les vieux toucheront quand ils auront « laissé la place aux jeunes » qu’ils pourront consommer assez pour qu’on ait besoin d’engager à tour de bras pour les remplacer.

L’économie, c’est un peu plus compliqué qu’un jeu de chaises musicales. Le chômage des jeunes est moins dû à la présence de sexagénaires sur le marché du travail qu’à l’inadéquation de leurs formations par rapport à celui-ci.

Enfin que croyiez-vous ? Qu’en poussant jusqu’au bac et au-delà les collégiens qui ne comprenaient rien en cours, on en ferait soudain des intellectuels ? Qu’il suffirait d’envoyer 10% d’une génération en fac de socio pour produire autant de Pierre Bourdieu ? Ou même que c’eût été une bonne chose ?

Et bien c’est gagné :

• Pour atteindre le « généreux » objectif de 80% de réussite au bac, les programmes ont subi un régime draconien. Même les meilleurs éléments en savent moins en arrivant en fac qu’un lycéen moyen des années 1970.
• Du coup, c’est l’enseignement supérieur qui en souffre. Les deux premières années ne servent presque plus qu’à combler les lacunes qu’il a bien fallu creuser pour rendre les programmes digestes à la moyenne.
• Les universités croulent sous des milliers d’inscriptions inutiles, d’étudiants qui n’iront pas au-delà du DEUG, mais qui, au cours des 4 ou 5 années passées à écumer les bancs de différentes facultés avant que Papa-Maman ne coupent les vivres, coûtent chacun une petite fortune à l’enseignement. Argent dont l’état de nos UFR ne laisse aucun doute sur le meilleur emploi qui pourrait en être fait.
• N’échouent dans les métiers manuels, dévalorisés, que les pires éléments, incapables de poursuivre des études, même au rabais.

Une main d’oeuvre incompétente, 3 millions de sociologues, de philosophes, de profs de sports : et vous me parlez encore des vieux qui piquent le boulot des jeunes !?!

Décidément, le plombier polonais a beau changer de costume tous les cinq ans, il ne trompe toujours personne.