car si je comprends bien les parlementaires sont tous des vendus, la gauche et la droite c’est pareil et les responsables syndicaux des traîtres. Les arguments populistes vont bon train. Les frustrations sociales ne doivent pas mener à la perte de toute lucidité. Certains savent en profiter.
mais je réponds néanmoins à l’auteur.
Le titre ne correspond pas au contenu. Le
procès de la réforme est fait, mais des arguments pour démontrer la trahison, il y en a peu, à part
l’opportunisme de Chérèque.
-une remarque d’ordre général : la
« trahison », est une explication utilisée de façon récurrente à
gauche, et elle dispense d’une véritable analyse. Elle est à gauche ce que le
« complot » est à la droite. Ainsi Mai 68 a été un « complot
venu de l’étranger » pour la droite, et son échec a été une « trahison
des syndicats » pour l’extrême-gauche. A chacun ses diabolisations.
-le syndicalisme français est aujourd’hui dominé par le courant
réformiste (CGT- CFDT). On peut le dénoncer ou s’en réjouir, c’est selon.
Le retour de la tendance révolutionnaire (SUD) peut-être
perçu comme une réaction à la vague néo-libérale.
Par rapport aux retraites, les réformistes n’ont jamais
poussé dans le sens d’une radicalisation du mouvement. Ils ont « laissé
s’exprimer la base » , bref wait and see. Ils sont restés persuadés qu’une
réforme des retraites était nécessaire, même si celle de Fillion ne
correspondait pas à leurs vœux. Ils
ont en mémoires les luttes patientes qui ont apporté ces fameux acquis qui font
de la France aujourd’hui un des pays où la protection sociale est la meilleure.
Ils savent qu’il y a des moments favorables aux luttes et d’autres non. Les réformistes
ont estimé que le moment n’était pas venu de sortir de la tranchée parce qu’en
face l’adversaire disposait d’une puissance de feu considérable, ne serait-ce
qu’à cause de la conjoncture économique et de l’importance du chômage. Ils n’ont
pas voulu envoyer les salariés au casse-pipe, car ils anticipaient.
Alors trahison ? ou lucidité de stratèges
aguerris ?