Bonjour Charles
merci de votre réponse. Si mes contributions arrivent parfois « en retard » par rapport à la publication de l’article, ce n’est pas parce que j’aurais « peur du débat » (voir par exemple ici, ici ou là d’autres contributions sur Agoravox) mais parce que j’ai bien d’autres occupations dans la vie et que je ne viens ici que de manière très irrégulière. Mes diverses contributions sur les autres fils, que ce soit sur le négationnisme ou sur le 11/09, n’ont donné lieu qu’à de piètres contradictions de la part de contributeurs dont le niveau intellectuel est malheureusement généralement très bas. La palme devant être attribuée à ceux qui menacent de « procès pour crimes contre l’humanité » quiconque n’adhère pas à leur vision d’un monde, tout en se plaignant des atteintes à la liberté d’expression des truthers...
Pour faire bref : la « VO » n’a nul besoin de « défenseurs acharnés » sur le net. Ce sont les truthers qui produisent (pour certains) des accusations extrêmement graves (contre les administrations Bush et Obama, le FBI, le NIST, l’armée, l’ensemble du congrès, l’ensemble des journalistes américains, l’ensemble des universitaires de valeur, la quasi-totalité des familles de victimes : tous complices du plus grand cover-up de l’histoire) sans apporter à ce jour le moindre commencement du début d’une preuve. Que personne n’ait envie de débattre avec eux à la TV ne montre pas la vérité de leurs thèses mais le faible intérêt qu’ont les gens sérieux à crédibiliser une telle fable : même chose que pour les négationnistes.
En réclamant un « débat », les truthers se placent exactement dans la même position que les faurissonniens : il ne s’agit pas pour eux de faire « avancer la vérité » (pour cela il faudrait collecter des preuves et les présenter aux autorités compétentes) mais de trouver une tribune pour leur propagande. Et on peut reprendre à ce sujet les propos de SJ Gould cités sur le site anti-négationniste mentionné ci-dessus :
« Le débat est une forme d’art. Il s’agit de sortir victorieux de la confrontation. Il ne s’agit pas de découvrir la vérité. Le débat relève d’un certain nombre de règles et de procédés qui n’ont absolument rien à voir avec l’établissement des faits [...] Ils [les créationnistes] sont très bons à ce jeu-là. Je ne pense pas que je pourrais avoir le dessus dans un débat contre les créationnistes »
(Conférence donnée à Caltech en 1985, cité par Michael Shermer, Why People Believe Weird Things, W. H. Freeman and Company, New York, 1997, p. 153).
Pour ma part, il me semble clair, après avoir visionné Loose Change et lu les sites de debunking qui pointent l’ensemble des erreurs, manipulations, trucages et approximations de ce film phare du truthism, de même qu’après avoir lu les principaux documents publiés par les truthers et leur réfutation, que l’on a affaire qu’à une petite bande d’illuminés qui ont pour point commun principal de n’avoir rien réussi dans leur domaine professionel d’origine (à l’exception de quelques « people ») et de trouver dans ce mouvement l’occasion d’une validation qui leur a toujours échappé. Je l’ai écrit ailleurs : on ne trouve chez les truthers que des ratés (universitaires de troisième zone, politiciens déchus, etc...), l’explication des truthers (que vous reprenez ici) étant que quelqu’un qui a quelque chose à défendre « n’osera pas » prendre partie pour la vérité. Outre le grand mépris que cela suppose pour des gens de valeur (toutes les grandes causes ont trouvé des défenseurs courageux près à risquer leur réputation... et l’idée que leur gouvernement pourrait être le plus criminel de l’histoire des US mais qu’aucun intellectuel de valeur n’oserait le dire est une vision assez grotesque), ce raisonnement a l’inconvénient d’être circulaire. Il permet aussi de justifier par avance l’échec de ce mouvement qui n’a aujourd’hui à son actif que sa présence multiforme sur internet.
Bon courage à vous,
JD