Conclusion : J’accuse
Le FBI, la CIA, la NRO, le NORAD, la FAA, et pourquoi pas, tant qu’à faire, le NIST, le Congrès des Etats-Unis, la Maison Blanche, infiltrés par des taupes d’Al Qaida ! Si l’on m’avait dit, à l’époque où je lançais les bases de cette étude, que j’aboutirais à une découverte de cet ordre, je crois bien que j’aurais éclaté de rire. Et pourtant, et pourtant...
Un constellation de coïncidences...
Dans la première partie de cette étude, « le 11 septembre à l’épreuve des faits », j’ai relevé que la journée du 11 septembre avait été le théâtre d’un certain nombre de coïncidences. Dans le résumé du rapport de la commission d’enquête, j’ai fait remarquer que les militaires n’avaient eu connaissance du détournement de chacun des quatre avions que dans les minutes suivant leur crash. Le général de brigade Montague Winfield, qui avait en charge l’organisation de la téléconférence de crise, a été remplacé au début de la matinée par un adjoint sans aucune expérience, le capitaine Charles Leidig. Ce fut par ailleurs un vrai coup de chance qu’aucun des terroristes n’ait été arrêté à l’aéroport avant l’embarquement. Dans le chapitre 2 sur les délits d’initiés, j’ai rapporté qu’un nombre anormalement élevé de spéculations à la baisse avaient été observées dans la semaine précédant les attentats, portant précisément, soit sur les compagnies aériennes impliquées dans les attentats, soit sur des compagnies d’assurance liées au site du World Trade Center, soit sur des entreprises propriétaires de locaux dans les tours. Dans le chapitre 3 sur l’affaire de la tour 7, j’ai signalé que l’effondrement d’un gratte-ciel à structure d’acier suite à un incendie était un phénomène rarissime.
A chaque fois que je suis tombé sur un phénomène de cette espèce, j’ai docilement choisi de l’interpréter comme une coïncidence. Des arguments puissants me poussaient à coller à cette ligne : elle s’accordait parfaitement avec les conclusions des différents rapports officiels ayant vocation à faire la lumière sur ces événements ; en outre je n’ai relevé à aucun moment, au cours de mes recherches, que les journalistes les plus chevronnés du PAF, des ondes, et de la presse écrite, avaient été troublés par ces aspects étonnants des attentats du 11 septembre. Comment moi, modeste et petit Donald Forestier, pouvais-je prétendre aller à l’encontre du verdict rendu par une corporation toute entière ?
C’est en entreprenant, dans le précédent et dernier chapitre de cette étude, de faire l’analyse comparée des attentats du 11 septembre 2001 avec ceux de Madrid, de Londres, et du vol Amsterdam/Detroit, que cette série de coïncidences des trois premiers chapitres m’est revenue comme un boomerang. La synchronisation des attentats avec les différentes simulations mises au point par les agences de renseignement, la rétention d’images des caméras de surveillance des stations de métro et des aéroports, et la proximité de nombreux terroristes avec les agences de renseignement occidentales et pakistanaises, c’étaient là des éléments édifiants et infiniment plus ardus à démêler, si l’on se contentait d’invoquer, en guise d’explication, la survenue de coïncidences
...Ou un réseau de taupes ?
Il m’est arrivé à plusieurs reprises, je le confesse, d’être presque allé jusqu’à envisager que les Etats-Unis avaient été victimes le matin du 11 septembre 2001, du plus formidable courant de malchance jamais rencontré par un état tout entier. Maintenant, je ne peux décidément plus aller dans ce genre de direction. Ces nouvelles coïncidences s’ajoutent aux premières qui avaient déjà éveillé ma suspicion. Non seulement je maintiens mon postulat avancé au chapitre précédent de l’infiltration de taupes d’Al Qaida, mais je prétends désormais l’étendre à tous les endroits où il a pu m’arriver de parler de coïncidences pour expliquer tel ou tel phénomène : le retard d’information des militaires pour chacun des quatre avions implique la présence de taupes d’Al Qaida au sein du NORAD et de la FAA. Les terroristes devaient disposer de photocopies de l’agenda de Montague Winfield, et savaient qu’il allait être remplacé au moment de vérité par un adjoint inexpérimenté. La facilité avec laquelle ils ont déjoué la sécurité des aéroports suppose la présence de taupes aux points de filtrage cruciaux. Les spéculations à la baisse impunies la semaine précédant les attentats impliquent l’infiltration par des agents doubles de la SEC et de la branche de la CIA chargée de surveiller les marchés. Qu’ils soient par ailleurs parvenus à faire s’effondrer par le feu trois gratte-ciel à structure métallique, phénomène des plus rares, implique qu’ils avaient une connaissance extrêmement précise et poussée des particularités des deux tours jumelles et de la tour 7, qui n’a pu leur être donnée que par des éléments d’Al Qaida infiltrés dans l’organisme chargé d’assurer la sécurité du site du World Trade Center.
Enfin je n’oublie pas le chapitre 4 où pour la première fois, à l’occasion de l’affaire Edmonds j’ai parlé de « taupes ». Cet inconcevable faisceau de coïncidences m’amène à avancer qu’en évoquant l’affaire Edmonds, j’ai sans doute touché du doigt sans m’en rendre compte un des seuls aspects visibles de ce mystère que sont les taupes infiltrées. Je soupçonne très fortement Sibel Edmonds d’être un agent double dont le dessein est de saper de l’intérieur la réputation des Etats-Unis d’Amérique. J’appelle par ailleurs de mes voeux la réhabilitation de Melek Dickerson, injustement calomniée selon moi, et sa réintégration dans le service de traduction où elle travaillait au FBI.
Nous avons là un tout qui se tient, très cohérent, et qui dessine en creux un plan infiniment plus machiavélique que tout ce que j’imaginais en commençant cette étude. Parti pour endiguer la marée montante de la pandémie conspirationniste, j’ai abouti à cette découverte effrayante de l’infiltration de différents organes d’état occidentaux par des éléments d’Al Qaida.
Les Etats-Unis enquêtent toujours
Les autorités étasuniennes n’ont pas dû s’apercevoir tout de suite de ce problème gravissime. Selon mes estimations, c’est après avoir bouclé le rapport de la commission d’enquête que certains ont commencé à soupçonner quelque chose de ce côté-là. Les commissionnaires ne mentionnent à aucun moment en effet cette hypothèse et préfèrent parler d’incompétence ou de désorganisation quand ils veulent expliquer les dysfonctionnements observées au plus haut niveau des corps d’état et agences étatsuniens. Par ailleurs, la quasi totalité des terroristes clés du 11 septembre, ou reconnus comme tels, n’ont toujours pas été jugés en bonne et due forme à ce jour. Renommées pour leur intégrité, leurs compétences et leur détermination, les autorités étasuniennes, j’en suis certain, sont pleinement conscientes de la complexité de cette affaire, et n’attendent que le moment où tous les membres du réseau seront identifiés, pour organiser le procès attendu par tout un peuple.
Certes il y a déjà eu le procès de Zacarias Moussaoui, le célèbre « 20ème pirate de l’air », condamné à perpétuité en mars 2006, et celui de Mounir al Motassadeq, condamné en février 2003 à 15 ans de prison pour son aide financière à la cellule de Hambourg, mais ce sont là des seconds couteaux qui n’ont pas appris grand chose aux enquêteurs. Lorsque je pense aux terroristes en attente de jugement, je pense surtout à des personnages de premier plan comme Khalid Sheikh Mohamed, et d’autres dont j’ai parlé dans le résumé du rapport de la commission d’enquête, comme Ramzi Binalshibh, Abu Zubayda, et Mohamed el Khatami. Tous ces gens-là sont au secret dans la base de Guantanamo, et quoique la version officielle repose entièrement sur les aveux auxquels ils sont finalement passés, depuis 9 ans aucun d’entre eux n’a jamais été déféré devant un tribunal pour répondre de ses crimes. Les tenants de la théorie du complot, étonnés par ce délai immense, crient à la manipulation. Mais en vérité, il n’est pas besoin d’aller chercher bien loin pour comprendre : s’il est très aisé de trouver les responsables d’un attentat terroriste, c’est une autre paire de manches que de débusquer un réseau de taupes extrêmement ramifié. Ce genre d’enquête nécessite beaucoup plus de patience. C’est jusqu’à la tête du réseau qu’il faut remonter. Et chacun sait qu’une fuite trop précoce peut faire capoter l’investigation toute entière.
Recommandations
Après ce bref retour sur l’ensemble de mon étude, je reviens à ce qui demeure mon objectif premier, à savoir la lutte contre la pandémie conspirationniste. Pour cela, à l’exemple des membres de la commission sur les attentats du 11 septembre, je vais conclure cette étude par une série de recommandations.
Appel à la mise en place d’une commission d’enquête sous l’égide de l’ONU
Je ne veux pas jeter la pierre aux Etats-Unis pour leur lenteur dans cette affaire. Les tenants et aboutissants doivent être d’une complexité véritablement effroyable, et je n’ose imaginer ce que les enquêteurs ont déjà découvert.
Non, ce que je propose, humblement, c’est que tous les autres états démocratiques du monde, décident d’un commun accord de leur prêter assistance en demandant la tenue, sous l’égide de l’ONU, d’une nouvelle commission d’enquête sur les attentats du 11 septembre 2001. Je n’entends pas par là qu’aux Etats-Unis les compétences requises manquent pour résoudre de telles affaires, bien au contraire. Mais vu les difficultés dans lesquelles ils se débattent, je ne vois pas en quoi cela pourrait leur faire du mal. Comme dit un proverbe coréen : « même une feuille de papier est plus légère quand on la porte à deux. ». Pour l’ONU, ce sera au passage l’occasion inespérée de retrouver une crédibilité durement écornée, depuis le comportement irresponsable de certains membres du conseil de sécurité en 2004, avant le déclenchement unilatéral par les Etats-Unis de la guerre de libération de l’Irak.
Une telle commission serait présidée par des juges issus de pays ayant perdus des ressortissants à l’occasion de ces attentats, comme le Royaume-Uni, 61 victimes, l’Inde, 47, la Corée du sud, 28, et le Japon, 24.
Je m’étonne au passage, en considérant ces chiffres, que ces pays n’aient pas pris la peine de mener leur propre enquête, et que la commission Kean/Hamilton de 2004 soit la seule du genre à avoir été mise en place à ce jour. C’est vraiment le signe que nous avons tendance à nous en remettre aux Etats-Unis pour tout, qu’il s’agisse de renverser un ignoble dictateur, ou d’élucider le plus incandescent des mystères de notre jeune siècle.
Cet effort conjugué des différentes nations démocratiques ayant perdu des leurs dans les attentats, accélérerait j’en suis certain l’effort d’investigation des Etasuniens, et en peu de temps nous aboutirions à la complète explication du mode opératoire incroyablement raffiné des terroristes.
Cette nouvelle commission d’enquête aboutirait dans un premier temps à la confirmation de la plupart des grandes lignes du rapport de la commission Kean Hamilton de 2004. Dans un second temps elle permettrait d’affiner notre compréhension des points les plus ardus à démêler, comme l’infiltration d’agences de renseignement et de corps d’état par des taupes d’Al Qaida. Je fonde les plus grands espoirs sur ce nouvel aspect de l’aventure, et il m’arrive de rêver la nuit d’une sorte de « procès de Nuremberg » des responsables du 11 septembre, un procès public édifiant, dans lequel l’ignominie de tous les terroristes connus, et tous ceux qu’on ne connaît pas encore, éclaterait à la face de tous, ne laissant plus la moindre place à l’ambiguïté, et clouant le bec des conspirationnistes et autres illuminés de la théorie du complot une bonne fois pour toutes.
Je n’ai pas peur d’avancer, au risque de choquer les âmes sensibles, que cette nouvelle commission d’enquête, pour parvenir à des résultats rapides et indiscutables ne devra pas hésiter à recourir à des méthodes qui, aussi discutables soient-elles, ont fait leurs preuves depuis bientôt 10 ans. Je veux parler des méthodes d’interrogatoire musclées qui ont permis d’arracher les aveux des terroristes, et de reconstituer dans les grandes lignes le scénario des attentats. Un rapide parcours de ce que les Etats-Unis ont déjà fait ces 9 dernières dans ce domaine emportera plus facilement qu’un long raisonnement, ceux de mes lecteurs qui éprouveraient de bien compréhensibles réserves sur lle recours à de tels procédés.
Nécessité du recours à la torture et aux camps de détention
Quand un ennemi engage un combat asymétrique, dans lequel il n’hésite pas à perpétrer le massacre de centaines de civils dans des attentats tous plus affreux les uns que les autres, je pense qu’il ne faut pas hésiter un instant à recourir aux grands moyens. A la guerre comme à la guerre ! Contre la puissance destructrice aveugle du terrorisme, les belles paroles et les voeux pieux sont une faiblesse et ne valent guère mieux qu’un pied de biche en carton.
Face à des gens comme Saroumane, Sauron, et leurs légions d’Orques, est-ce ainsi, dites-moi, que les Frodon, Gandalf, Aragorn et autres membres de la Communauté de l’Anneau auraient pu accomplir leur quête, détruire les armées de Sauron sur le champ de Minas Tirith, et dissoudre l’anneau unique dans la crevasse du destin ?
Après l’électrochoc du 11 septembre 2001, les autorités étasuniennes ont bien compris, que, pour empêcher que l’impensable se reproduise, elles ne devaient pas lésiner sur les moyens à employer. Pour cette raison, ce fut une décision lucide et courageuse de leur part de créer le statut de combattants illégaux avec le Patriot Act, et de mettre en place des structures de confinement à l’étranger, leur permettant d’interroger les suspects sans avoir à respecter le droit étasunien et la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre, autrement dit, en recourant massivement à l’usage de la torture. Le camp de Guantanamo, en particulier, a pu constituer un terrain d’expérimentation concluant, qui doit inspirer tous les états démocratiques capables et désireux de mettre en place ce genre de structures. C’est là qu’ont été interrogés sans ménagement tous les hommes clés des attentats qui ont pu être arrêtés après les événements : Ramzi Binalshibh, l’intermédaire entre Mohamed Atta et Oussama Ben laden, et qui aurait dû piloter l’un des 4 avions s’il n’avait pas rencontré des problèmes de Visa (voir chapitre 1) ; Mohamed, el Khatami, qui aurait dû prendre part au détournement du vol UA 93 (idem), a fini par cracher le morceau après de rudes séances de privation de sommeil, d’exposition au froid, de nudité forcée, d’isolement prolongé, et des interrogatoires de 18 à 20 heures de durée pendant des dizaines de jours consécutifs ; Abu Zubayda, le numéro 3 d’Al Qaida, arrêté en 2002 au Pakistan : sans doute un peu plus coriace, il a fallu, pour en venir à bout, ajouter aux supplices déjà énumérés celui de la baignoire à 83 reprises, des morsures par des chiens et des humiliations sexuelles ; enfin je n’ai pas besoin de revenir sur le cas du cerveau des attentats du 11 septembre 2001, Khalid Sheikh Mohamed, qui lui a eu besoin de 100 plongées dans la baignoire supplémentaires pour dire tout ce qu’il savait.
En creusant le dossier des détenus de Guantanamo, j’ai même constaté que les Etasuniens n’ont pas hésité, avec un sens des responsabilités qui force mon admiration, à arrêter et transférer à Guantanamo des garçons âgés d’à peine 15 ans, convaincus, à raison selon moi, qu’il n’y a pas d’âge pour être un terroriste. Le jeune Mohamed el Gharani, a ainsi été lui aussi, comme les grands, sévèrement torturé au cours de son séjour. Il a finalement été déclaré innocent et relâché, après 7 ans d’emprisonnement. Les Etasuniens y sont allés sans doute un peu fort sur ce coup-là, mais chacun sait qu’on ne fait pas une omelette sans casser quelques oeufs... et puis j’imagine qu’à l’âge où El Gharani est ressorti, 22 ans, il avait encore le temps de digérer et de prendre cette expérience du bon côté, pour partir dans la vie avec une expérience unique qui l’a certainement endurci, et contribué à faire de lui un homme.
Pour ceux qui seraient choqués par ces procédés qui semblent sortir tout droit de la guerre d’Algérie, je rappelle que la version officielle du 11 septembre 2001 repose en très grande partie sur les aveux obtenus grâce au recours à la torture. Remettre en cause ces méthodes d’interrogatoire reviendrait tout bonnement à remettre en cause crédibilité de la version officielle. Lorsqu’un coin du voile, après l’élection de Barack Obama, a été soulevé à propos de ce qui se passait vraiment à Guantanamo, je n’ai entendu ou lu à aucun moment les journalistes encartés s’indigner de ce que la version officielle reposât sur des aveux obtenus sous une torture sévère et prolongée. Je suis donc heureux et rassuré de pouvoir me dédouaner, dans mon apologie de la torture, et des camps de détention à l’étranger, sur le parti pris implicite adopté par ces professionnels infiniment plus chevronnés et renseignés que je ne le serai jamais.
La mise en place d’une commission d’enquête internationale sous l’égide de l’ONU et dotée du pouvoir de mener des interrogatoires musclés n’étant toutefois pas, à mon regret, encore d’actualité, j’en viens à ce qu’il est possible de faire, maintenant, en France, pour enrayer la diffusion de la pandémie conspirationniste. J’évoquerai en deux temps la nécessité d’un contrôle accru d’internet, et les mesures ou structures que le Législateur pourrait mettre en place pour limiter le champ d’expression des conspirationnistes.
Vers un débroussaillage d’internet
La première mesure enjoindrait aux différents médias qui diffusent de l’information sur internet de se mettre autour d’une table, et de rédiger conjointement une charte limitant l’accès aux forums de leurs sites internet. A chaque fois qu’ils publieraient une information touchant de près ou de loin aux attentats du 11 septembre, des stagiaires, embauchés pour la circonstance, auraient pour mission de filtrer tous les messages remettant en cause la version officielle des attentats et accusant l’administration Bush d’en être à l’origine1. Je note avec satisfaction que cette mesure est déjà employée avec succès çà et là, sur le forum Hardware.fr et le site Conspiracywatch, par exemple. Une autre mesure, encore plus radicale, consisterait à supprimer purement et simplement certains forums, lorsque ceux-ci sont pris d’assaut par les hordes conspirationnistes. C’est la décision qui a été prise l’année dernière après les émissions présentées parFranz-Olivier Giesbert et Guillaume Durand sur les attentats du 11 septembre.
C’est un peu dommage, je l’accorde, pour le débat, mais chacun sait que pour qu’un débat fonctionne il faut être deux, et que lorsque l’un des deux interlocuteurs est très mauvais, le débat dans son ensemble à tendance à s’enfoncer dans la médiocrité, et ne présente plus le moindre intérêt. Mieux vaut donc, dans ces conditions, carrément l’interrompre. Et je suis particulièrement fier pour mon pays que ce soient des chaînes du service public, pour lesquels nous payons une modique redevance, qui aient été les premières à prendre cette courageuse initiative. Chacun sait qu’à l’entrée de toute boîte de nuit digne de ce nom, des videurs filtrent avec vigilance les prétendants à la fête, garantissant ainsi qu’elle se passe dans les meilleures conditions. Un groupe de voyous a si vite fait de pourrir la piste de danse...
Il serait excellent, en parallèle, que des organes impartiaux et chevronnés comme le Figaro, Libération, TF1, France Télévision pour ne citer qu’eux, mettent sur pied, à chaque anniversaire des attentats du 11 septembre, des campagnes de dénigrement contre les tuthers et leurs rampants organes médiatiques. Ils utiliseraient comme d’habitude les arguments traditionnels et les plus efficaces, à savoir les accusations d’antisémitisme, d’anti-américanisme primaire et du syndrome du journaliste frustré, et pour rendre le procédé plus efficace, les conspirationnistes ne disposeraient d’aucun droit de réponse et les débats se dérouleraient sans eux, comme lors de l’émission de Guillaume Durand. Leurs réactions ne seraient rapportés que dans le cas où certains de leurs propos, sortis de leur contexte, s’avéreraient à même de les discréditer et d’attirer sur eux la vindicte populaire.
Cette remarque ne demande contrairement aux apparences qu’un effort minimal pour être appliquée. C’est de cette façon, en effet, que sont traités la plupart du temps les personnes remettant en cause la version officielle du 11 septembre 2001 dans la totalité des organes de la presse écrite et audiovisuelle. J’avance simplement qu’il serait intéressant que cette règle soit écrite noir sur blanc, alors qu’à l’heure d’aujourd’hui, quoique largement respectée, elle demeure un gentlemen’s agreement.
Accompagnant cette responsabilisation des principaux organes médiatiques, je suggère que des procédures de contrôle d’internet autrement plus rigoureuses soient aujourd’hui mises en place. Nous pourrions prendre des mesures que seuls des pays comme la Chine ont osé jusqu’à présent mettre en place, à savoir le contrôle étroit de l’information diffusée sur la toile. Cela me gêne un peu, il est vrai, de prôner une mesure qui il y a dix ans aurait été jugée scandaleuse, liberticide, et digne du dernier des régimes autoritaires. Mais il me semble, que, insensiblement, la situation est en train d’évoluer dans le bon sens. Les projets de contrôle d’internet se multiplient de par le monde, imposant des restrictions de plus en plus sévères, même dans les pays les plus démocratiques.
En France, la loi Hadopi promulguée en 2009, qui a vocation à limiter le pillage gratuit et hors de contrôle des oeuvres artistiques, me semble par ailleurs un cheval de Troie intéressant en vue d’établir un contrôle accru d’internet. Les voyous du net pris la souris sur l’écran ont manqué de peu d’être tenus, pour éviter la coupure de leur connexion, d’accepter l’installation d’un programme espion sur leur ordinateur. Je regrette que le conseil constitutionnel ait censuré cette dernière disposition, mais je pense que tout vient à point à qui sait attendre, et que ce n’est qu’une question de temps avant que cette mesure salutaire ne s’impose.
Il est à signaler que des mesures beaucoup plus radicales semblent être en préparation de l’autre côté de l’Atlantique. Je tiens à saluer notamment le projet de loi porté par le sénateur Joe Liebermann en juin dernier, qui permettrait au président Obama, purement et simplement de s’emparer du contrôle d’internet, voire même d’en fermer des pans entiers en période d’état d’urgence nationale. Si une telle situation survient, je ne doute pas, que, comme à leur habitude, les Etats-Unis sauront prendre toutes leurs responsabilités, et entraîner dans leur sillage la totalité des états du monde libre et démocratique.
Appel à la mise en place d’un secrétariat d’état à la veille de l’opinion
Je suggère par ailleurs, pour en finir une bonne fois pour toutes avec les conspirationnistes, de faire voter une loi au parlement interdisant de remettre en cause la version officielle des attentats du 11 septembre 2001. Les individus qui s’aventureraient à faire des déclarations dans ce sens s’exposeraient à de fortes amendes, et des peines de prison ferme. Cette loi pourrait être élaborée sur le modèle de ce qui a été fait pour l’holocauste, le génocide arménien, ou encore l’esclavage. Et cette loi seraitvraiment appliquée. J’appelle en outre à la mise en place d’un nouveau ministère ou secrétariat d’état sur les questions d’opinion et leurs dérives. Cette structure serait dirigé par un véritable spécialiste de la question. Pourquoi ne pas mettre à sa tête Guillaume Dasquié, Franz-Olivier Giesbert, Stéphane Malterre, ou Bernard-Henri Levy, voire pour garantir aux décisions le bouclier de l’équilibre démocratique, un conseil composé de toutes ces personnalités. L’agrégé en matériaux et structures Jérôme Quirant pourra leur servir de conseiller scientifique : de cette façon on sera sûr de ne jamais se tromper quand il s’agira de prononcer une condamnation sur des délits d’opinion relatifs aux attentats du 11 septembre 2001. Il sera important que le secrétaire d’état soit à l’aise en relations publiques, et n’hésite pas à traîner les truthers devant les tribunaux à chaque fois que cela s’avérera nécessaire. La mise en place de ce secrétariat d’état pourrait constituer un prélude à l’initiation d’autres procédures de contrôle de l’opinion de ce type, sur d’autres sujets. Je ne sais pas, ce sont des idées que je lance comme ça. Il faut essayer, ça pourrait être intéressant. Thomas Hobbes, dans son célèbre Leviathan, a justement énoncé que « l’homme était un loup pour l’homme » : le temps est peut-être venu de prendre les mesures les plus propres à le protéger, pour son bien et celui de toute la communauté, et donc contre lui-même.
Epilogue
A la veille de clore cette étude, je ne veux plus qu’il subsiste le moindre doute sur la nature des intentions qui m’ont animé en entreprenant cette étude. Beaucoup s’y sont trompés, dans un camp comme dans l’autre. Pour que personne ne soit dupe, voici donc, en guise d’épilogue, une correction mineure qu’il est de mon devoir d’apporter à la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 : la révision de la théorie des pancakes, et son remplacement par la théorie des donuts.
La théorie des pancakes est le fruit du travail d’investigation de la FEMA et du NIST, l’institut scientifique qui a élucidé le scénario de l’effondrement des tours jumelles en 2005. Plus qu’une théorie, c’est aussi une métaphore, dont le but est de faire comprendre de façon intuitive, et en peu de mots, comment deux édifices aussi imposants ont pu s’effondrer quasiment à la vitesse de la chute libre. Dans le cadre de cette métaphore, chacun des 90 étages des deux tours est assimilé à une de ces grosses crêpes étasuniennes que l’on appelle les pancakes. Le phénomène est déclenché par l’initiation de l’effondrement au niveau des étages où les avions ont frappé les tours. Ecrasés par le poids immense de la partie supérieure de chaque tour, les étages cèdent les uns après les autres, par paliers successifs. A mesure que les étages sont entraînés comme des dominos, la masse surplombante de l’immeuble augmente et l’effondrement s’accélère. Parvenus au sol, l’extrême pression exercée sur chaque étage entraîne leur désagrégation, le tout expliquant le chaos du champ de ruines qu’était le site de Ground Zero après l’effondrement des tours.
Premier objection, chacune des deux tours s’étant effondrée sur sa propre empreinte, en empruntant le chemin de la plus grande résistance, cela suppose nécessairement que chacun des 90 étages qu’elles comportaient ont glissé le long d’un axe. Cet axe d’effondrement ne peut être que celui des 47 piliers centraux, que dans leurs analyses, Jérôme Quirant et le NIST comptent justement pour rien. Dans les restaurants, il est fréquent que le caissier empile les additions le long d’un fin pic en métal. La pile d’étages/pancakes aurait dû ressembler à cela. Les 90 étages bien empilés les uns sur les autres, en plus ou moins bon état, comme une rangée de crêpes, avec les pylônes émergeant jusqu’à au moins cent mètres de hauteur.
Deuxième objection, dans une pile de pancakes, chacune des crêpes conserve son homogénéité et n’est pas fondue avec celle qui la suit ou la précède. Faites tomber des crêpes les unes sur les autres le long d’un axe, jamais vous n’observerez que vos crêpes explosent violemment de toutes parts en panaches monstrueux. Même en faisant chuter un tas de mille pancakes sur un tas de cent, depuis une hauteur de 30 mètres, la partie inférieure n’entraînerait jamais les panaches monstrueux de farine de béton que l’on peut observer sur toutes les images des effondrements.
A coup sûr l’image des pancakes n’est donc pas la plus efficace pour faire admettre au béotien le caractère unique de l’effondrement des tours jumelles. Voyons ce que nous obtenons si nous remplaçons les pancakes par des donuts.
Contrairement aux pancakes, les donuts sont creux. Ce qui permet de mettre de côté la structure centrale des tours et ses 47 pylônes en acier. Par ailleurs, moins denses et plus aérés, ils ont une probabilité d’exploser force d’expansion beaucoup plus grande. En écho à l’expansion thermique de l’acier qui explique l’effondrement des tours, je propose d’appeler cette caractéristique « l’expansion sous pression du donut ». Cela permet également d’expliquer la présence des fameux « squibs », ces expulsions brutales de matière à plus de 100 km/h qui accompagnent ou précèdent la ligne d’effondrement de l’immeuble. Je ne suis pas d’accord avec Jérôme Quirant lorsqu’il avance que ces squibs correspondent à des expulsions d’air résultant de l’empilement des pancakes les uns sur les autres. On devrait, si l’on suit cette interprétation, observer des squibs sur toute la ligne d’effondrement. Sous la pression des étages toutes les vitres devraient exploser en même temps, rangée après rangée. Or les squibs surgissent de façon sporadique, et parfois très en-deçà de la ligne d’effondrement.
La théorie des donuts résout ce dilemme de façon simple et élégante. les donuts, à l’instar des ballons gonflables, ont une force de cohésion très forte jusqu’au moment où ils craquent. Ils demeurent par ailleurs pendant leur expansion aussi solides et étanches qu’un pneu, et lorsqu’ils commencent à céder, ils le font par une ouverture bien précise. Chacun sait que l’air s’enfuit des pneus à partir de l’endroit où ils ont été percés. En cet endroit le jet d’air est violent, alors que sur tout le restant de la surface, la roue de gomme demeure intacte.
La métaphore des donuts permet au passage d’expliquer la dynamique de l’effondrement des tours dans son ensemble. Comme dans la théorie des pancakes, je maintiens que c’est la rupture d’un étage qui est à l’origine de l’effondrement de chacune de deux tours. Maintenant, la supériorité de la métaphore des donuts sur celle des pancakes est nette : elle permet d’expliquer les immenses panaches explosifs qui accompagnent les effondrements, et le peu de résistance des édifices après l’initiation de la chute. Le premier donut qui a explosé dans chaque tour a allumé, pour ainsi dire, celui au-dessus duquel il était situé. Par propagation, tous les donuts qui composaient les tours, ont été successivement pressurés, et désintégrés.
Pour ceux qui douteraient encore de la pertinence de cette approche, je veux avancer un dernier argument, propre à emporter jusqu ’à l’assentiment du truther le plus croyant et le plus buté. Dans les différents épisodes de super Mario Bros, il arrive que le célèbre plombier italien tombe dans des niveaux où les donuts abondent. On en a un bon exemple dans le deuxième opus de Mario Galaxy, sorti au printemps dernier. Dans le niveau « succulents mystères », on peut observer dans le paysage de nombreux donuts géants. Ces donuts ont évidemment un lointain rapport avec ces donuts non moins géants que sont les étages de chacune des tours jumelles. Ils ne sont pas dilatés et mis sous pression comme leurs cousins new-yorkais en cier. Mais c’est un fait qu’il sont présents, et rien ni personne ne pourra jamais les remplacer par des pancakes. On doit donc conclure sans faiblesse ni hésitation qu’en tous points, et dans toutes les circonstances, les donuts doivent être préférés aux pancakes.
Si nous perdons la bataille du 11 septembre 2001, nous aurons perdu la guerre.
(1) Néanmoins le concept et le contenu du site Agoravox devrait rester tel quel. Il permet de prendre la mesure de la pandémie conspirationniste.
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