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Commentaire de emile wolf

sur Suaire de Turin : escroquerie ou bigoterie ?


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emile wolf 25 novembre 2010 02:33

Bonjour Richard

Mon objet n’est pas de discuter les arguments sur la teneur du sang en oxyde de fer que mettait en avant ce savant à l’époque où j’ai pris connaissance de sa thèse contestée par de nombreux spécialistes assurant que certaines peintures anciennes en contenait également.

D’autant, si ma mémoire est bonne que ce Monsieur, à l’époque, n’avait effectué aucun prélèvement sur l’étoffe et ne, l’avait jamais eu en main, mais se basait sur les résultats des examens réalisés en 1973 et 1978.

Un criminologue Suisse, un certain Reis je crois, avait analysé des pollens prélevés sur l’échantillon qu’il rendit à la Maison de Savoie et sur lequel il avait cru déceler des traces brunâtres provoquées, selon lui, par des restes de sang, et conclu que l’étoffe était d’origine palestinienne ou de cette région du Proche-Orient.

Puis quelques années plus tard le STURP obtint de la maison de Savoie la possibilité de radiographier et de prélever à l’aide de bandes adhésives des poussières et pollens et livra quelques dizaines d’articles en guise de conclusion. 

Non ! Mon objet est de montrer que depuis le XIVème siècle et son arrivée à la collégiale de Lirey , fondée par Charny, le prétendu suaire a toujours été considéré comme une fausse relique. Les archives ecclésiastiques en France et au Vatican, selon le R. P. Henri Leclercq, dont le compte rendu n’a pas été rejeté par ses supérieurs mais approuvé, l’évoquent comme une représentation et une peinture. Peu me chaut sa réalisation. En outre, ce suaire réuni toutes les versions évangéliques de la mort du Christ qui sont différentes comme je l’explique.

Vous le savez certainement, par les auteurs latins qui en témoignent, la flagellation est une peine capitale à Rome. Elle s’achève avec la mort du supplicié.

 Une telle peine ne saurait être cumulée avec le crucifiement dont l’objet est de punir, par une lente agonie qui peut durer plus de trois jours, selon Cicéron, un étranger séditieux et le priver de sépulture jusqu’à ce que le squelette se décroche, seul, de la potence.

La punition romaine obéit à des règles précises. Le condamné est battu avec des verges, puis il doit porter le patibulum (partie tranversale) de bois jusqu’au stipes planté à demeure sur le lieu de l’exécution. Là ce patibulum va être enfiché sur le stipes après avoir été fixé aux poignets de la victime.

En 1931, un chirurgien de l’Hôtel Dieu d’après les photographies réalisées à Turin par Enrie a dénombré 60 coups de ce fouet romain dont la lanière s’achevait en forme de fourche armée de plombs pour déchirer profondément les chairs. Il a également, constaté, le coup de lance au coeur.

Non seulement ceci ne corrobore pas les témoignagnes de la pratique romaine, mais encore, seul Jean mentionne ce coup de lance et seul le Christ de Marc est flagellé. Ce présumé linceul ne confirme aucun récit évangélique mais en mélange deux.

Il est donc vain de douter du résultat de la datation voisine résultant de la mesure du C 14 de trois laboratoires différents. Mesure qui confirme la période des archives évoquées par Henri Leclercq à la fin du 19ème siècle.

Le bon sens prime en l’occurrence toutes les démonstrations scientifiques qui s’appuient sur des spéculations d’un savant qui n’a pas eu accès à la pièce incriminée à l’époque où il formule pour la première fois son hypothèse.

Il faudrait imaginer un reniement de l’eglise dont on ne comprend pas l’intérêt. En supplément, il n’est pas l’unique linceul ayant enveloppé le Christ. Celui de l’abbaye Saint Corneille à Compiègne a laissé des traces écrites de son existence, à priori plus ancienne, et de son origine. La Bibliothèque Nationale possède un exemplaire de l’historique de celui-ci depuis son arrivée en 877 à l’abbaye Saint Corneille par la grâce du roi Charles le Chauve, selon le cartulaire du lieu.
http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k96311r.r=corneille.f2.langFR.tableDesMatieres&nbsp ;      
 


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