Cet article m’a fait me souvenir d’une personnalité rappelant ce que son père lui conseillait - voire ordonnait - lorsqu’il le prenait à lire des choses futiles : « Ne perds pas ton temps ! » , voulant dire qu’il fallait préférer la lecture des grandes oeuvres, de philosophie ou de traités de science, et mépriser le reste qui ne grandit pas l’âme.
Ainsi, prolongeant l’article de Yang, défendant la thèse qu’aucun enfant ne peut apprendre avec plaisir, il faudrait condamner les bandes dessinées, le romanesque, pourtant tous d’excellents moyens d’apprendre le français en s’amusant, voire d’y puiser pas mal d’autres connaissances, historiques, psychologiques, tout en y prenant grand plaisir. Certains enseignants arrivent même à distraire grâce aux fables de La Fontaine, sans doute des inconscients.
Allons plus loin : interdisons tout ce qui peut à la fois éduquer ET distraire : musique, théâtre, sport (je me suis laissé dire que quelques garçons prennent plaisir à jouer au foot à l’école).
Nommons l’auteur ministre de l’Education nationale, pour une école digne et austère, très austère...
La vérité est dans la nuance : alors qu’autrefois la lecture de romans comme Les trois mousquetaires a pu être jugée frivole, au siècle de l’image, les profs et les parents d’aujourd’hui en sont souvent réduits à obliger leurs enfants à lire, n’importe quoi d’écrit en à peu près bon français, même trivial !
En fait, les époques imposent leurs propres règles : les enfants d’aujourd’hui apprennent souvent avec grand plaisir ce que nous ignorions totalement jadis : ce qu’est un simulateur de vol, un logiciel, une palette graphique, un pavé numérique, etc., alors qu’il faut parfois les obliger à acquérir un vernis culturel. Certains profs arrivent à intéresser, à faire découvrir les charmes et l’utilité des études, d’autres moins et seule la contrainte de l’école est leur moyen de pression, et là je rejoins partiellement GY sur la nécessité d’imposer des règles à l’éducation.
En fait, ce n’est pas original, c’est même vieux comme l’humanité, peut-être même comme la nature : que fait d’autre la maman d’un mammifère lorsqu’elle tapote ou bouscule ses petits lorsqu’il font quelque chose de travers ou qu’ils s’intéressent à quelque chose de dangereux, tout en les encourageant à apprendre les ficelles de leur vie future, sinon une éducation par la carotte et le bâton ?