L’article fait effectivement ressortir
le faux-vrai du discours de Mme Lagarde, et aussi le réel mépris de
’’l’élite’’ pour tout ce qui ose questionner son pouvoir.
Un point capital manque pourtant :
Il s’agit de la logique de la nomination de Mme Lagarde. Elle n’est
pas là par hasard, ou encore parce qu’elle faisait de la politique.
Lorsqu’elle a été appelée pour la
première fois par le politique, c’était pour le commerce extérieur,
et le choix pouvait se comprendre puisque sa mission au sein du
cabinet international était de développer avec acharnement le
business au profit d’intérêts privés particulièrement voraces. On
pouvait donc supposer qu’elle puisse le faire au profit du non-privé,
au profit de la France, au profit des entreprises françaises. Il
suffisait néanmoins de s’assurer de ses convictions au sujet de
l’intérêt de la France et de l’intérêt général.
Depuis Mme Lagarde a été placée à
un poste clé pour l’économie de la France par un M. Sarkozy
totalement fasciné par le Grand-Fric. Pour comprendre le pourquoi de
la nomination, il faut sans doute aller voir pour quelles raisons Mme
Lagarde a pu faire sa carrière et se retrouver nommée à l’exécutif
de l’énorme cabinet d’affaires : Pour y obéir à qui, pour y
faire quel genre d’affaires, arranger quels montages, selon quelle
logique et au profit de quels intérêts. Il faut aussi se demander, comme certains le font ici, par exemple à quoi elle a travaillé dans le cadre de
l’élargissement de l’UE, pour quels résultats économiques, quels
bénéfices tangibles et au profit de qui. On peut comprendre alors
qu’au lieu d’être attribuée à ses compétences techniques, sa
réussite professionnelle a très vite pu être attribuée à une
servilité zélée dédiée aux montages et à l’établissement de
règles permettant à la finance de supplanter l’économique et le
social, et ce pour le profit d’intérêts privés, limités dans un
premier temps, mais ensuite élargis à ceux d’une oligarchie
supra-nationale.
Pour M. Sarkozy, placer Mme Lagarde à
l’économie de la France est autant politique qu’un gage de sa propre
soumission à un système dont il attend soutien et reconnaissance,
que ce soit le cac40, l’ultra-libéralisme mondial ou le Grand-Fric
en costume de diamant et d’or. Mme Lagarde n’est évidemment pas
placée là pour des compétences économiques qu’elle n’a pas
puisque son parcours démontre au contraire une vision exclusivement financière de l’activité et de la vie économique et
sociale. Restent donc pour comprendre sa nomination, les gages
données à l’oligarchie mondiale pour démontrer son acharnement à
remplacer les logiques des équilibres économiques et sociaux par
des logiques imposées par les seuls intérêts de cette finance
mondiale. En martelant par exemple quotidiennement que c’est la finance qui
détermine ce que doivent être l’économie et le social, Mme Lagarde
se veut la meilleure pour mettre en place des lois nationales,
subordonnant ainsi la vie des populations aux lois de l’oligarchie mondiale.
Derrière la femme avocate, derrière
la femme politique, il y a en fait ce qu’elle a toujours été :
Une employée modèle, grandement félicitée et récompensée par ses
maîtres qui sont les mêmes depuis trente ans.