Bonsoir le Breton
je rends hommage à vos qualités de chercheur. Toutefois si j’admire l’habileté de votre démonstration dans le droit fil de l’étymologie officielle que je conteste, elle me paraît bien fragile.
Votre argumentaire ne repose que sur le postulat de la suppression de la syllabe do pour éviter de redoubler la syllabe di ou die. Une syllabe est un groupes de lettres qui constituent une unité phonétique et, sans être musicien, je n’entends pas que do redouble di.
Je constate que vous ignorez quand dimanche a remplacé votre diemenche et affirmez :« il y a 2 ou 3 siècles ». Pourtant le premier dictionnaire de l’Académie francoise est paru au 17ème siècle et connaît le mot dimanche. Il le définit comme premier jour de la semaine consacré pariculièrement au service de Dieu et qu’on appelle jour du Seigneur. " le jour du seigneur est pour l’aréopage académique d’une appellation complémentaire.
J’observe que vous omettez le second verbe latin proposé pour expliquer la notion de service divin angariare qui conduit logiquement au mot dimenge de la langue d’oc, laquelle naît au XIème siècle du bas-latin populaire.
Vous m’opposez, pour étayer votre point de vue, l’absence de lexique d’oc médiéval qui venait de naître.
Je note, pour ma part, que tous les patois de la zone géographique où cette langue était parlée ont conservé le dimenge comme la langue occitane et qu’il ne s’agit pas là d’un pur hasard, mais d’une origine commune : la langue d’oc.
Je remarque qu’aucun des computs ecclésiastiques qui précèdent l’usage de la langue d’oc et d’oil n’use jamais de la nomenclature hebdomadaire mais de la position des jours de la semaine par rapport au 1er qui est le dimanche. L’ensemble des textes et documents manuscrits religieux latins de cette période usent de cette méthode à l’exception pour certains du samedi et du dimanche. A ce sujet, la Vulgate de jérôme n’use que du sabbat et ne désigne pas le dimanche mais le qualifie d’après le sabbat ou utilise le sabbat achevé.
Puisque vous assurez être un latiniste distingué puis-je vous rappeler que, selon mes modestes connaissances dans cette langue morte, le Seigneur est appelé dominus et que dominicus est un adjectif déterminatif qui signifie, dans le latin ecclésiastique : qui appartient au Seigneur .
Vous ne l’ignorez pas : la grammaire latine possède des règles et dies( le jour) appartient à la 5ème déclinaison dont tous les mots sont féminins.Toutefois dies présente la particularité, irrégulière pour cette déclinaison, d’être masculin sauf au singulier quand il désigne un jour fixé en l’occurrence celui du seigneur.
Pour des spécialistes, tel Henri Goelzer, le jour du seigneur n’est pas dies dominicus mais dominica dies l’inversion de l’épithète dominica . soulignant son importance, ce qui semble le cas des 6 autres jours de la semaine lundi, mardi, etc... et subitement ne le serait plus pour le dimanche. Cette logique m’échappe.
Je ne peux donc vous suivre dans votre démonstration. Même si votre diemenche peuple un certain nombre de textes depuis le 12ème siècle. Des exemples plus nombreux encore montrent que la phonétique primait l’orthographe à laquelle il fallut bien du temps pour être à peu près respectée et ne l’est pas encore tout à fait .