Ces quatre mots ont tous une étymologie différente et un radical différent, alors qu’ils traitent tous du même animal. Pour un élève de français langue étrangère, il faut donc apprendre 4 radicaux différents, qui n’ont d’ailleurs même pas la même finale (ain, ent, al, on) ni le même pluriel (aux, s), énorme effort de mémoire, et il en sera de même pour bon nombre d’animaux dans bon nombre de langues. Or, nos ressources en cerveau et en temps sont limitées, quoi qu’en disent les adeptes du « quand on a appris 399 langues, la 400e s’apprend en une demi-journée ».
L’espéranto a été conçu pour qu’un animal soit toujours désigné par la même racine, et pour que les affixes utilisés pour désigner les dérivés soient identiques (-id pour les petits par exemple, kato, katido = chaton) : économie de mémoire sans commune mesure.
Quant à l’anglais, tous les linguistes reconnaissent qu’il est tout aussi difficile que le français, mais par d’autres aspects, ainsi que les recommandations officielles aux enseignants qui pointent la phonétique irrégulière au possible. Son apparente facilité ne vient que du fait qu’on le côtoie depuis l’enfance, et qu’on ne considère qu’un niveau de basique à modeste.
Tant mieux si vous vivez au pays des Bisounours peuplé d’une élite surdouée et polyglotte, la question d’une langue de communication accessible à la majorité des gens ne vous concerne alors pas – et malheureusement, ce sont ces élites-là qui bloquent toute réflexion et toute expérimentation sur l’espéranto, et nous maintiennent dans la guerre des langues, lutte ancestrale qui nous a conduits à l’UE anglophone. Heureusement, les nombreux polyglottes confirmés que les espérantophones comptent dans leurs rangs ne partagent pas votre avis.