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Commentaire de perlseb

sur Bébé-médicament : en quoi c'est immoral


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perlseb 10 février 2011 22:13

L’auteur parle bien de voir plus loin que le bout de son nez. Il faut mettre en rapport les évolutions qui se dessinent pour essayer de deviner ce que pourra être le futur de telles « découvertes » (ou plutôt pratiques) médicales.

Premièrement, le pourcentage des dépenses consacrées à la santé va croissant (c’est-à-dire la portion du PIB consacrée à la santé augmente).

Deuxièmement, les dettes publiques explosent et l’état cherche à faire des économies dans toute la fonction publique (y compris dans la santé).

Troisièmement, les progrès médicaux s’appuient sur des techniques nouvelles, du matériel de plus en plus performant et plus cher, des formations plus longues et plus pointues (donc des spécialistes mieux payés). Bien évidemment, il est plus valorisant de faire des métiers plus complexes et mieux payés (on ne peut pas empécher ce progrès apparent).

Et dernièrement, la sélection naturelle ne s’appliquant plus du tout à l’homme (et s’appliquera de moins en moins si on l’assiste de plus en plus), beaucoup d’hommes qui ne seraient pas viables naturellement voudront quand même faire des enfants (qu’il faudra assiter à leur tour et qui voudront à leur tour avoir des enfants, quoi de plus légitime). Bref, l’homme est en train de s’affaiblir naturellement (gènes, physique, ...) à une très grande vitesse et il ne pourra plus se passer de la santé pour vivre. On peut parler de décadence par la médecine : trop d’assistance tue à long terme, vouloir absolument vivre (contre la décision de la nature) et se reproduire derrière est une transmission de sa fragilité. Je suis pour le progrès mais sans décadence : là on est en plein dedans.

La conclusion, c’est qu’à long terme c’est intenable. La médecine va se privatiser, la médecine publique n’aura tout simplement plus les moyens de faire des opérations coûteuses (sauf à refuser des malades sur des opérations plus banales !). Nous aurons la même cassure dans notre propre pays que celle qui existe actuellement entre pays de l’OCDE et pays en développement. Actuellement, des gens qui n’ont aucun problème de santé meurent de faim dans certains pays pendant que l’on s’ammuse à faire des transplantations chez nous (les humains sont loin d’être égaux, quoiqu’on dise). Demain, on fera des opérations bien plus complexes en France pour ceux qui auront les moyens pendant que d’autres mourront pour des maladies que l’on peut soigner actuellement. Après tout, beaucoup de médecins sont carriéristes et préfèrent faire des choses complexes et plus gratifiantes que des opérations à la chaine plus banales.

Donc demain nous n’aurons plus les moyens de faire vivre les descendants de ceux que l’on sauve aujourd’hui. Mais les techniques aquises seront utilisées par les riches de demain qui seront encore et toujours plus décadents (l’argent achète la décadence). Quelques pauvres serviront bien entendu de cobayes pour les nouvelles pratiques.


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