@ Chris Lefebvre
D’accord avec vous, 2001 odyssée de l’espace est le plus grand film de toute l’histoire du cinéma ( je met en deuxième « la mort aux trousses » de Alfred Hitchcock )
J’ai du voir 2001 au moins une dizaine de fois en salle depuis qu’il est sorti ( je l’ai vu la première fois, alors que j’étais âgé de onze ans, à sa sortie en 1968, et la dernière... en 2001 date à laquelle il est ressorti ) sans compter les fois où je l’ai vu à la télé.
Les scènes dans lesquels on voit l’allignement lune ,Terre Soleil rappellent étrangement les célèbrissimes photos de la Terre se levant au dessus de la surface lunaire, prises par les astronautes Borman, Lovell et Anders lors du premier vol circumlnaire de la mission Apollo 8 de décembre 1968 ( le film était sorti un peu avant ).
Il y a une composante du film qui apparaît de plus en plus quand on le revoit : au fond, il s’agit d’un film d’horreur. Il y a quelque chose de subtilement glaçant qui monte progressivement dans la colonne vertébrale tout au long du film . Ce quelque chose d’impalpable , je l’ai retrouvé bizarrement dans
cet extraordinaire enregistrement sonore : il s’agit du premier enregistrement d’un bruit extraterrestre, le bruit du vent sur Titan enregistré au cours de la mission Cassini Huygens : écoutez cet enregistrement, et pensez en même temps à 2001, l’impression est profondément angoissante, étrangère à notre monde, et glaçante .
En réponse à certains commentateurs, l’ordinateur, dans la VO, s’appelle HAL ( qui signifie « Heuristic ALgorithmic » ) . Coïncidence ou pas , on prend les lettres suivantes et cela donne IBM, qui était quasiment la seule marque d’ordinateurs en 1968 .
Il existe une différence notable entre l’histoire de 2001 telle qu’elle est décrite dans le génial roman d’Arthur Clarke et celle filmée par Kubrick. Dans le film, le vaisseau Discovery découvre le monolithe géant, qui est en fait une porte des étoiles, entre les lunes de Jupiter.
Dans le livre, le vaisseau fait un passage par Jupiter et y envoie une sonde qui film l’intérieur de l’atmosphère jovienne, et ensuite profite de l’effet de fronde gravitationnelle pour se rendre à côté du
satellite Japet de Saturne, vers lequel était dirigé le signale issu de TMA 1 enfoui sur la Lune.
Il est fascinant de comparer la description de Japet, telle qu’elle nous est donnée par Arthur Clarke ( une tache blanche en forme d’oeil géant au centre duquel est érigé le monolithe géant, , le reste du satellite étant noir, ) . Sur la vidéo en lien ci dessus, le contraste face noir face blance existe, par contre, on y découvre une extraordinaire et gigantesque chaîne de montagne circonférentielle équatoriale qui a stupéfié et impressioné les exo-géologues !
Dans le livre de Clarke, la fin de 2001 est un peu explicitée, plus que dans le film qui laisse totalement libre cours aux interprétations.
A noter qu’avant d’avoir écrit 2001, Arthur Clarke avait écrit une nouvelle assez brève « la sentinelle » , paru dans un recueil de nouvelles appelé « avant l’Eden » . C’est à partir de l’idée de base qui préside à cette histoire courte qu’a été écrit le roman 2001 odyssée de l’espace. La lecture de cette nouvelle s’impose à tous les fans du film 2001.
Une dernière chose que m’évoque ce film : le monde des années 2000, tel qu’on l’imaginait en 1968 était un monde plein d’espoir, de découvertes , d’expansion de l’humanité dans le système solaire. En 1968, même les plus pessimistes des experts étaient certains que la première mission habitée vers Mars aurait eu lieu vers 1992 et les premières missions vers Jupiter en 2000 ou 2005. Tout le monde à l’époque pensait qu’une base lunaire permanente (certes pas aussi sophistiquée que celle de Clavius ) aurait existé dès le milieu des années 80 !
Ayant vécu mon adolescence à cette époque et voyant le monde tel qu’il est devenu, une question me taraude : qu’est-ce qui a merdé , et comment ça a pu merder à ce point ???