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Commentaire de ddacoudre

sur « Citoyenneté à la française », de Sophie Duchesne


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ddacoudre ddacoudre 6 avril 2011 22:55

Bonjour samuel

 

J’avais écris cela en 1999.

 

« Si je veux définir ma notion d’interdépendance entre l’individuel et le collectif comme partie inséparable d’une fonction organique de l’espèce, je n’ai pas de mot, car nos analyses présentent toujours cette fonction, sous une dualité.

Certes, les deux notions examinées séparément sont fondées. Mais trouvez-moi un être humain qui n’ait pas déterminé sa personnalité au travers des autres, et que, même s’il éprouve le besoin de s’isoler, ne recherche-t-il pas la société de ses semblables pour se prouver qu’il existe, parce qu’il est cela, (En dehors des schizophrènes ou des autistes, ou des isolés que nous fabriquons par la technologie, comme de potentiels schizophrènes, comme d’autres ont fabriqué des ermites).

Pourtant, nous n’avons pas de mot pour définir cette fonction vitale de l’individu qui lui permet de se collectiviser en « collectif d’individualiste », (en dehors de l’holisme) que j’ai désigné dans l’avertissement sous le terme de « collectivisme fractal ». Nous serions donc des « Holistes ».

Si nous spécifions un mot pour cela, nous pourrons développer un concept qui englobera les deux autres. Il agira sur notre construction psychique par le poids du mot défini (son sens), de la même manière que le mot individualisme induit dans notre conscient historique une notion de liberté, qui ne peut qu’être affectée par le concept collectiviste, ou collectif qui déjà par son terme, indique une dépendance à un ensemble, et restreint de fait la liberté, en référence aussi à un usage historique qui en a été fait dans les ex-pays dit socialistes. Et dans le débat qui les oppose, il s’agit moins de trouver la réalité d’une relation, que de soutenir un point de vue arbitraire fondé, moins par la raison, que par l’intérêt individuel égoïste exacerbé dans les deux approches.

Cela, bien que notre existence ne soit qu’un énorme assemblage, la communauté humaine, où la place de l’individu, de l’individualité ne consiste qu’à composer l’ensemble, dont l’individu exhibera sa « créativité ». « Créativité » à laquelle concourt cet ensemble par acculturation (assimilation, accommodation, équilibration), et qui ne peut s’exprimer qu’au travers de l’individu comme conséquence d’un ensemble dont il est issu, et avec lequel il devra s’associer ou périr.

Ainsi, cette approche individualiste contingente également l’appréciation que nous portons sur notre enseignement. Si bien que lorsque nous en sortons diplômés, nous croyons que c’est grâce à notre seul travail, parce que nous avons oublié toutes les pressions exercées pour nous inciter ou nous forcer à apprendre. Notre seul mérite, c’est d’avoir appris. Appris, du patrimoine collectif, ce qu’aucun de nos parents n’aurait pu nous apporter. Pourtant, nous n’en retiendrons que l’aspect qui se coule ou se glisse dans l’idéologie que véhicule la société.

L’autre, beaucoup plus préoccupante est l’orientation à une consommation d’identification. Ici, cela consiste à personnaliser un produit de masse pour que le client se personnifie en lui, et transfère ses émotions sensorielles vers ce produit. L’inverse d’une approche sensorielle des produits, et qui conduit à une individualisation d’une personnalisation illusoire. Ceci parce que la personnalité ne s’achète pas, même, si nous pouvons nous personnaliser à souhait de cette manière, si nous avons les moyens de disposer de biens ou de produits uniques.

La personnalité c’est autre chose, c’est une construction intellectuelle qui définit l’expression de caractères qui se forgeront durant l’enfance et l’adolescence, pour façonner notre Moi, qui naît du contact des autres, de son ego avec l’alter ego et le monde, et forcément nous ressemblerons à quelqu’un. D’une part, par l’apprentissage culturel, d’autre part et surtout, parce que s’il ne nous était pas possible de ne pas nous reconnaître dans l’autre (inné), et réciproquement, avant même le culturel, il n’y aurait jamais eu de société. Et cela, nous y sommes conduits par cet, « Holisme », que j’ai indiqué insuffisant pour définir ce que nous sommes, qui nous protégera malgré nous du suicide égoïste défini par Durkheim. Pour autant, ces périodes de construction de la personnalité n’échappent pas à cette tendance à se personnifier par la consommation. Si nous comprenons que la nourriture organique façonne notre être biologique, nous concevons moins que la nourriture technologique et sociétale puisse nourrir les schémas de notre conscience, et qu’elle puisse s’inscrire dans des structures profondes de notre cerveau, et resurgir comme un réflexe à la sollicitation des stimuli.

Est-ce qu’elle marque ou non durablement le devenir d’adulte ?

Je ne saurais l’affirmer, mais je le crois fermement. Il y a tant d’enfants qui avant de reconnaître l’autre, reconnaissent d’abord le cartable ou le blouson. La difficulté est de saisir la limite de la consommation langage de communication et celle identifiable d’une personnification (consommation ostentatoire, consommation de signes sociaux). Si avoir un modèle de représentation de l’expression de ses affects (le « père ») est une nécessité pour construire son Moi. Contenir ce modèle dans une représentation instrumentale dogmatique ou mercantile est limitative, voire sclérosante s’il devient un handicap d’adaptabilité et de créativité ou une source de rejet et d’exclusion de son semblable : l’autre, l’Homme, l’espèce, car l’image du « père » est influençable. Elle se transforme facilement dans le marché de l’ego en valorisation destructrice.

 

Si cette « image du père » symbolique n’échappe pas aux lois de la physique ou de la biologie, elle peut coller à l’image qu’on lui vend.

L’histoire humaine nous démontre que rien n’est spontané, que tout s’élabore dans le creuset des prédécesseurs, même les religions qui déclament la Vérité se sont construites au cours des siècles à partir de fragments de celles qui les ont précédées. Ce n’est pas pour autant mécaniste. Cela repose sur la transmission du « message » et aucune civilisation n’a disposé d’autant de données que la notre sur ce qu’était son existence, et de ce que nous pensions être. Toutes les idéologies que nous élaborons sont des idéaux éculés, transfigurés par la technologie et les nouvelles s’élaborent sans que nous en ayons conscience, quels que soient les efforts déployés pour les maintenir dans le creuset du passé.

Je m’en explique. Je n’aime pas particulièrement les comparaisons avec le monde animal, mais je vais me servir pour l’exemple d’une étude réalisée sur une population de scarabées parue dans Science et Vie N° 112 du 01 2002.

Une équipe de chercheurs, biologistes et mathématiciens ont étudié pendant six ans une centaine de scarabées. « Pour modéliser cette dynamique, ils doivent faire un choix. Soit, ils considèrent les scarabées comme un ensemble d’entités « discrètes » définies chacune par des probabilités de mortalité et de reproduction, soit, ils les voient comme un ensemble continu, dont les variations ne sont plus individuelles, mais globales.

Problème : les prévisions sur la dynamique des populations peuvent être radicalement différentes selon le modèle utilisé. Leur modèle discret (individuel) produit une population régulière (cyclique) ; leur modèle continu, une dynamique chaotique… Pis encore, les variations de la population observée ne correspondent à aucun de ces deux modèles, mais un peu des deux à la fois…Les chercheurs suggèrent qu’un « mélange des deux modèles, continu et discret, sera sans doute nécessaire pour avoir une compréhension complète des systèmes de populations ».

Ainsi, vu la difficulté que représente la compréhension de l’évolution d’un système simple, (évolution d’une population de cent scarabées), il est aisé d’imaginer, et c’est là le parallèle que je voulais faire, qu’avoir une idée d’une idéologie future d’un être qui pense, ne peut venir d’une étude discrète (individualiste) ou continu (collective ou holisme) du comportement des hommes, d’où, à partir de là, la nécessiter de regarder nos idéologies comme des étapes réformables.

Problème : une idéologie doit faire rêver en une espérance pour être convaincante, et c’est là nos limites momentanées.

Nous aimons tellement rêver, et le libéralisme y contribue si fort et si bien par l’illusion de l’expression de nos émotions, que toutes les autres idéologies d’approches commerciales apparaissent déviantes, et que nous sommes dans une régression sociologique dynamique violente, d’agrégations d’effets pervers. »

 

Aujourd’hui le FN en préconisant des solutions d’enfermements, de replie sur soi, de culte du chef, revient vers le clan ancestral rassurant mais xénophobes, ce n’est pas un problème de haine, c’est une attitude de régression naturelle devant les difficultés inhérentes a la concentration humaine et à la compréhension du monde qui est au-delà de la limite de ses sens grégaires et c’est une difficulté d’utilisation de la capacité cérébrale de projection vers l’inconnu, et le FN utilise les problèmes réels et la peur, rien de bien nouveau dans la recherche de l’être salvateur puisque nous le voyons nous n’avons que la possibilité d’un choix individuel dans un monde holistique insaisissable Blog savoir - Blogs savoir sur OverBlog.

 cordialement.



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