Il devient de plus en plus difficile de réfléchir sur certains sujets car les échanges deviennent de plus en plus violents et injurieux. Une chose est sûre, il vaut mieux des gens avec de l’humanisme qu’avec du ressentiment ou de la haine, de la colère mal dirigée, tentée par la logique du bouc-émissaire. C’est là que Riposte laïque se trompe de combat pour le moins, encourageant une logique de rejet de l’autre qui trahit un combat qui à l’origine de ce média était d’une toute autre nature ! A crier avec les loups on finit par en faire partie ! Les bons sentiments, de leur côté peuvent amener le meilleur mais aussi des catastrophes sans rien renier de l’intention de départ, l’angélisme n’étant donc pour autant, me concernant, pas de rigueur.
Dans cet article, il n’est question que de l’aide apportée par une association à des personnes qui, venues d’ailleurs, sont accueillies, pour leur permettre d’accéder à notre pays en s’appropriant des valeurs collectives à défaut desquelles, ils risquent de gonfler les rangs du communautarisme. C’est d’une démarche laïque dont il est question qui participe de l’intégration, ce grand principe humaniste n’en déplaise à certains qui en y renonçant ne peuvent plus voir dans l’étranger qu’un ennemi. Pour autant, je ne suis pas pour un humanisme béat non plus qui fait le lit de dangereuses illusions voyant dans celui qui vient d’ailleurs un bon samaritain, les choses sont bien plus complexes. Les problèmes qui sont posés par une frange de ceux qui se réclament d’un islam identitaire autour de l’influence de l’UOIF, qui favorise la mise à part et le rejet de l’intégration, signale que le débat existe à propos de l’immigration et qu’il n’est pas infondé, même si certains jouent de la provocation avec une surenchère incroyable autour de Sarkozy qui n’aide pas à poser ce problème sereinement.
Il ne faut pas nier que ces personnes viennent avec leurs différences et qu’il est parfois difficile pour elles de s’intégrer, pour une part en raison des difficultés économiques et sociales qu’elles rencontrent mais aussi en raison d’un écart qui peut être lié au départ d’un pays où on ne va pas à l’école, où règnent des dictatures qui interdisent de connaitre l’idée de démocratie, où la misère domine, et la religion, cet opium du peuple, aussi comme seule référence, ça existe aussi. L’intégration n’est justement pas qu’affaire que de bons sentiments, elle nécessite une volonté politique et des actions concrètes, telles que celles menées par JF Chalot et ses amis.
L’internationalisme est une belle et grande cause qui a de beaux jours devant elle si on sait la défendre. Elle passe par jouer notre rôle d’accueil ( nous sommes la seconde destination d’accueil au monde juste après les Etats-Unis avec pratiquement autant d’arrivants alors que nous sommes cinq fois moins nombreux) mais surtout par le partage du même combat ici et ailleurs contre un libéralisme qui fait partir ceux qui se déracinent, en les instrumentalisant contre les autres parfois dans ce grand marché qui vise avant tout à exploiter tous les hommes.
On peut se bercer de l’idée qu’on en finisse avec les frontières, au nom de la libre circulation des uns ou des autres, mais c’est précisément ce qu’attendent les tenants de la mondialisation car elles ne sont pas faites pour nous protéger contre les étrangers mais parce que la nation est relative à un Etat qui en France protège nos acquis sociaux contre une mondialisation qui vise à les détruire en nivelant vers le bas. L’Europe supranationale a pour but premier de subsumer les Etats des pays européens pour mieux affranchir le marché des limites qu’imposent les acquis sociaux, nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, la laïcité telle que nous l’avons poussé plus loin que n’importe quel autre pays. Ainsi, avant de vouloir voir la fin des frontières il faudrait réfléchir à deux fois. La fin des frontières ne peut être qu’un processus révolutionnaire, le vouloir dans un cadre libéral c’est donner un coup de main au système.
Lutter ensemble demande une prise de conscience, une conscience de classe qui ne vient que par et dans l’action, pas sans éducation, sans culture, sans efforts, sans expérience. La laïcité en est peut-être le premier pas, cette valeur fondamentale qui, à poser comme premier le principe d’égalité, permet le mélange entre ceux d’ici et ceux d’ailleurs sans rien renier de nos principes et valeurs, des lois de la République que chacun doit apprendre, quoi qu’il arrive, à prendre à bras le corps comme à respecter.
Il ne faut pas attendre que vienne d’elle-même une nouvelle grande force progressiste, révolutionnaire, authentiquement laïque et poursuivant le but de la transformation sociale, son élaboration commence maintenant et ici, et nous en sommes à la question théorique qui préexiste à l’organisme, pas étonnant que la bataille des idées fasse rage. Tout est possible si le point de départ est de vouloir vraiment, par-delà la question de celui venu d’ailleurs, de s’unir dans le but d’un monde meilleur pour tous, démocratique, social et laïque.
GC.
20/04 10:37 - LOBLEY
Mon Cher Chalot : j’admire votre patience. J’aimerais participer au débat (...)
12/04 23:10 - CHALOT
L’inter-nationalisme : on sait ce que cela donne. On l’a vu en Yougoslavie quand (...)
12/04 22:28 - Alicia
Et NON667, Oui nous devons les accueillir, comme on doit t’accueillir si un jour ton pays (...)
12/04 22:18 - Alicia
Je pense que « les gens qui viennent d’ailleurs » sont les bien venus, et que tous (...)
11/04 21:56 - béatrice lochet
Rapporter ils rapportent : en langage comptable, rien n’est plus cela s’appelle un (...)
11/04 16:26 - Pierre Régnier
Mais non Chalot ce n’est pas un débat abstrait. C’est au contraire tout ce (...)
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