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Commentaire de ffi

sur Le racisme expliqué par le capitalisme ?


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ffi ffi 11 avril 2011 23:56

Ah ces problèmes de définitions ! Le capitalisme portant très mal son nom, ça n’aide pas ...

La définition courante le définit en quelques points :
- propriété privée des moyens de production.
- extension du salariat.

En France, le capitalisme est installé par la révolution. Pourquoi ?
Avant la révolution, l’économie est sous contrôle politique. Après, elle ne l’est plus.

Avant la Révolution :
L’économie est fondée sur la propriété privée,
Pour les petites productions :

  • - Le nombre de salarié (l’on disait valet à l’époque) était limité à 4. (1)
  • - Le nombre d’établissement d’un artisan (dénommés maîtres, à l’époque) était limité à 2. (1)
  • - les artisans partageant la même activité, était regroupés en assemblées, qui administrait le marché local (la latin ministerium a donné métier et ministère). L’on a dénommé ces assemblées (par le but commun) par le terme d’université (qualité d’être unis vers), sens qui se retrouve dans l’expression « universités d’été », puis de corporations (d’où les corps de métiers...) (2). Ces corporations avait le monopole local dans leur activité (grec monos politia = un seul gouvernement) (2).
Pour les grosses productions :
  • Manufactures d’état (des glaces, des armes, des brosse, des cordes), propriétés du Roi. Les ouvriers de ces manufactures étant gérées par leur corporation d’activité.

sources :
(1) le livre des métiers (Etienne Boileau)
(2) dictionnaire du trésor informatisé de la langue française

Pendant la Révolution

  • - Dissolution des corporations, saisie de leurs biens et interdiction de toute assemblée et organisation ouvrière (décret d’Allarde et Loi Le Chapelier). Seule la corporation des compagnons n’a pu être abolie dans les faits.
  • - Fin des monopoles locaux et mise en place du libre-échange (au nom de la liberté)
  • - Légalisation de l’usure et du prêt à intérêt.

Après la Révolution
(XIXème siècle)
  • Concentration du capital
  • Extension du salariat

Par conséquent, jusqu’au XIXème siècle, en France, l’extension du Salariat et la concentration du capital étant limités par la loi et l’activité économique étant administrée, car placée sous l’autorité politique (en général des délibérations collectives des participants à l’activité), nous ne pouvons parler de capitalisme.

La transformation a eu lieu sous le coup du libéralisme, lui aussi fort mal dénommé, que je dénomme par le terme de polémergisme ( = la concurrence, la guerre au travail, du grec polémos -> guerre et ergos -> travail), arguant que le laisser-faire des intérêts particulier est optimal en matière d’économie. Je dénomme le système précédent politergisme (administration politique du travail, du grec politia et ergos). Le terme de libéralisme n’ayant d’autre raison pour qualifier le polémergisme que l’intention de briser tous les monopoles locaux issus du politergisme.

Le capitalisme est donc l’effet naturel du polémergisme (idéologie libérale) qui a consisté à « libérer » l’activité économique de toute contraintes politiques, et s’est donc traduit par une concentration croissante du capital, l’extension du salariat, et donc la croissance exponentielle des inégalités.

L’idéologie libérale, règne du « marche ou crève », ou loi de la jungle en action, est fondée sur le refus de toute politique et de toute civilisation : de fait, il ne produit qu’une sous-culture d’une médiocrité uniforme, donc pauvre, dont le contraste est saisissant avec l’extraordinaire variété des production du système ancien (chaque ville a son architecture typique, ses spécialités gastronomiques, etc...).

Le fascisme a repris intégralement cette idéologie « marche ou crève » issu du libéralisme. J’ai lu, dans un texte de Mussolini (« la doctrine du fascisme »), qu’il croyait que seule la guerre permettait d’amener l’homme à un degré de tension nécessaire pour inventer. Je crois exactement le contraire. Seul l’amour et donc la politique est fécond.

Le communisme a lui prôné l’extension du salariat par l’abolition de la propriété. En cela, le communisme ressemble beaucoup au capitalisme par son coté salarisme obligatoire, et par le polémergisme qu’il promeut (lutte des classes). C’est une fausse solution.

Le seul système économique qui vaille, c’est celui de l’ancien régime, le politergisme, l’économie inféodée à la politique. Ce n’est pas pour rien que la France fut au plus haut à cette époque, et cela explique pourquoi, depuis, elle s’enfonce. La « Race française » n’était pas meilleure qu’une autre, mais elle avait le meilleur système, et ce système, c’est la révolution qui l’a détruit. Tant que les français ne parviennent pas à faire une véritable analyse critique de la Révolution, aucune solution n’émergera.


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