@beo111 La réaction qui est la vôtre, dont j’ose croire qu’elle est à l’emporte-pièce, et avec elle, le mode de fonctionnement que vous « préconisez », est une chose totalement contre-productive sous des dehors avenants et libertaires.
Car vous êtes hélas bien loin d’être le premier zélateur à promptement reléguer tout système politique organisé au rang de vestiges d’un âge révolu, et à se faire les farouches défenseurs et disciples d’une « souveraineté personnelle » : faisant l’économie des leçons pourtant sans appel d’une Histoire de France jalonnée d’êtres providentiels ayant extrait notre pays de l’ornière à laquelle certains, parmi les plus malfaisants, le destinaient, ces adeptes de l’autogestion estiment que la seule forme acceptable d’un gouvernement réside dans la liberté la plus entière accordée à chaque individu.
Ce qu’ils prônent est tout bonnement une forme d’anarchie : un tel modèle, s’il peut constituer un idéal et parfaitement convenir aux esprits les plus éclairés, les plus éveillés, les plus capables de se prendre intégralement en charge et de discerner le bien de ce qui ne l’est pas sans qu’il soit besoin d’une autorité extérieure pour le leur dire ou leur imposer, ne saurait en revanche être étendu et appliqué à l’ensemble d’un peuple. Or assurer la pérennité d’une société, c’est être capable de bâtir un système politique prenant en compte les besoins d’un nombre maximal d’individus.
Et arguer de la capacité bel et bien réelle de certains de s’affranchir de règles sans qu’ils constituent pour autant une menace pour leur prochain, ne suffit pas à dessiner les contours d’un régime viable : on ne peut laisser la majorité des êtres humains livrée à elle-même, et la « souveraineté personnelle » ne peut hélas concerner qu’une portion congrue de l’humanité. Nous sommes là bien loin d’une quelconque façon de conduire un pays.