Cet article a tout de même un mérite, celui de relativiser la puissance et la vertu de la liesse révolutionnaire du bon peuple. Il y a une forme de révisionnisme qui va de soi : celle qui remet en question le négationnisme institué (tel que le refus d’enseigner les génocides de la colonisation africaine au XIXème). On enseigne pas que les révolutions anglaise et françaises coïncident aux grands conflits des loges anglo-saxonnes et du grand orient. On enseigne pas non plus l’histoire de France dans son contexte international, mais celle de nos ancêtre les gaulois. Et pire, le ministère de l’éducation s’attache traditionnellement à ne pas fournir les éléments de réflexion nécessaires à la compréhension de l’histoire. Les premiers négationnistes sont les gouvernements. Nous le savons. Je ne pense pas que les français soient des moutons par nature. Nous savons tous que la révolution française est une révolution bourgeoise, un coup de palais des esclavagistes (dont Voltaire) et premiers pourvoyeurs de main d’oeuvre de la révolution industrielle embryonnaire. Nous savons donc que cette révolution, comme toutes les autres, n’a rien à voir avec le mécontentement du peuple qui vivait alors une période un peu plus heureuse que quelques années auparavant. On veut nous faire croire que nous vivons les temps les meilleurs et que nous devons rendre grâce à l’Elysée d’un tel progrès. Il n’y a pas de crime contre l’histoire, mais une vue bidimensionnelle de l’histoire. Comme de la politique et de la société. La révolution française est un conflit d’intérêts entre le pouvoir spirituel de l’église et le pouvoir matériel de la monarchie. Un simple changement de configuration des institutions politiques. La démocratie à la romaine devient nécessaire alors que la puissance économique est détenue par les pays protestants. C’est une sainte alliance qui ne marque pas la fin des croisades, mais la remise du pouvoir à des oligarchies occultes. Ça, on ne l’apprend pas à l’école (les trois Jules ne l’ont pas instituée par générosité). Nous voulons faire de l’histoire un amalgame de certitudes comme on serrerait contre soi un gros doudou pour mieux dormir.