De quels « faits » parlez-vous, dans votre bel article ? Ceux divulgués par les médias, comme la mort d’Ousama dernièrement (avec preuves à l’appui : des photos de lui vivant), comme l’annonce qu’il n’y aura pas de catastrophe nucléaire au Japon (les centrales étant construites suivant des critères de sécurité qui tiennent compte des risques sismiques, etc.), ou encore, pour prendre un thème cher aux théoriciens du complot, comme les attentats du 11 septembre perpétrés par Al Qaida, commandités par Ousama, que ces fumiers de psychopathes osent contester ?
Parlons-en, des « faits », avec cet exemple ô combien extrême et dangereux. Je ne doute pas que vous soyez convaincu du caractère indubitable, parfaitement fiable et « factuel » de la version officielle, celle-là même que ces dangereux complotistes remettent en cause. Et pourtant, quels sont les « faits » qui ont été portés à votre connaissance ? Qu’avez-vous vu, de vos yeux vu, par la petite fenêtre de votre écran cathodique ?
Vous avez vu des avions. Vous avez vu des tours. Vous avez vu une collision, puis vous avez attendu ; parce que les tours ne sont pas tombées de suite après le choc. Vous n’avez pas vu de lien de causalité évident. Vous n’avez pas vu de terroristes barbus. Vous n’avez rien vu que des avions, des tours, une collision et, in fine, un effondrement propre, net, sans bavure, ressemblant à s’y méprendre à une démolition par explosifs. Ceci est une orange, et vous ne savez pour ainsi dire rien de ce qui s’est passé.
Je suis pourtant bien certain que vous y croyez dur comme fer : c’est Ousama, c’est Al Qaida, c’est l’Irak, c’est tout ce qu’on vous dit. Vous qui n’êtes pas crédule, pas idiot au point de croire les reopenistes qui s’interrogent, mettent en doute, réclament une enquête indépendante et objective (ce qui n’a rien de semblable à de la propagande), vous êtes pourtant bien prompt à croire ce que vous racontent les « autorités compétentes ». Votre esprit critique me semble bien sélectif, de même que votre obsession du fait vérifiable.
Les complotistes psychopathes, paranoïaques, probablement impuissants que vous décrivez dans votre article, sont simplement des gens qui se posent des questions. Ce sont aussi des spécialistes qui, justement, se basent sur des « faits » vérifiables pour contester. Ce sont enfin et surtout des gens qui ont perdu des proches dans cette affaire, des témoins, des secouristes, des gens qui simplement ne se contentent pas des « bonnes » réponses, et qui exigent de « vraies » réponses. On parle de devoir de mémoire pour la Shoah, pourquoi pas un devoir de vérité sur le 11 septembre ?
Ces gens-là n’ont rien à gagner, si ce n’est la vérité. En revanche ils ont à perdre leur réputation, parce que penser à contre-courant, c’est s’exposer aux accusations de paranoïa voire de psychose, ou encore de négationnisme. Certains y ont d’ailleurs laissé leurs carrières, ici, en France. Ils ont à perdre leur confort émotionnel aussi : ce n’est pas évident de remettre en cause sa confiance vis-à-vis de l’autorité, y compris lorsque le mensonge vous saute aux yeux. Say it ain’t so, Joe, dis-moi que ce n’est pas vrai. Vous devriez lire ceci pour mieux comprendre cela : les gens ne sont pas « demandeurs », les gens n’ont pas « envie » d’entendre ce discours. Ce discours leur fait peur, et c’est cette peur qui vous empêche de seulement l’écouter. Dépassez cette peur, et vous verrez qu’il se tient (parce qu’il repose sur des « faits »).
Juste un dernier mot concernant les « définitions », puisqu’elles sont, avec les « faits », ce que vous souhaitez retenir. La définition de la propagande, pour moi, ce n’est pas la diffusion d’idées farfelues par une bande de psycho-paranoïaques désorganisés, désintéressés, peu crédibles aux yeux des gens. La vraie propagande, c’est quand tous les médias (sites dits « sérieux », TV, radio) diffusent au même instant, partout dans le monde, la même info traitée partout de la même façon, si possible sans preuves pour étayer le propos (comme pour l’annonce de la mort d’Ousama, cerveau médiatique des attentats du 11 septembre, mais pas officiellement accusé par le FBI).
Quand les journalistes diffusent des « idées », non des « faits », l’on peut parler de véritable propagande.
Quand ces mêmes infos douteuses (car non basées sur des « faits ») sont intégrées aux livres d’histoire, on peut même parler d’« endoctrinement », soyons fous.
Et quand tout ce qui dépasse, tout ce qui s’éloigne de la pensée dite « unique », est sujet à moqueries, diffamations, insultes, en toute impunité et en dépit des « faits », alors dans ce cas-là, on parle de « censure » (voire de « persécution »).
16/05 16:25 - yvanstanislas
Epapel, j’aime assez vos petits commentaires caustiques, mais avant de commenter un post, (...)
16/05 11:19 - machiavelle
la plus grande forme d’obscurantisme et d’alienation, n’est pas (...)
16/05 00:58 - Badi Baltazar
15/05 13:53 - epapel
Mais vous ne finissez pas en prison ni dans un asile psychiatrique, et c’est ça qui (...)
15/05 13:45 - eric
Merci Le Sudiste pour le lien « Press for truth » Il y a vraiment de quoi se poser des (...)
15/05 11:55 - Christian
Beaucoup de bonnes reflexions dans les posts.... dont cette dernière. Bonne remarque aussi (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération