Mes compliments à Philippe Sage pour ses remarques sur ce qu’est la liberté d’expression en France.
A son propos, je livre ici quelques-unes de mes réflexions reposant sur des cas concrets que je ne puis citer :
Au nom de ses intérêts financiers, cette presse s’arroge le droit de publier des scoops se voulant accrocheurs sans se soucier de leur crédibilité. Ceci sans tenir compte du préjudice occasionné à autrui ? Pas toujours car certains spécialistes de cette pratique, ceux que je qualifie de chefs de meute ou de prédateurs, savent fort bien qu’ils seront suivis sur la même voie par tous les autres médias, chacun d’eux « enjolivant » le sujet au gré de ses propres fantasmes.
C’est ainsi qu’une information, infondée lors de son lancement, enfle, passe du stade de la rumeur à celui d’une certitude livrée à la postérité. Certes, le mis en cause à tort peut user de son droit de poursuites pénales et civiles en se référant à la loi de 1881, mais la procédure est complexe, coûteuse. D’ailleurs se pose à lui la question de savoir qui poursuivre parmi ses calomniateurs-diffamateurs, ceux qui l’ont peut-être déjà tué politiquement à dessein.
Il est hélas bien loin le temps où Hubetrt Beuve-Méry, fondateur et directeur du journal Le Monde durant des décennies, imposait à ses journalistes d’écrire un article d’excuses de même longueur au jour où il était avéré que le précédent était infondé et avait occasionné le moindre préjudice.
Aux ENJ, n’est-il pas enseigné que le mensonge et la calomnie doivent être considérés comme de graves et inadmissibles fautes professionnelles ? Arrivera-t-on un jour à ce que les émetteurs du « n’importe quoi » doivent rendre des comptes non seulement à leurs victimes mais à une sorte de comité d’éthique ayant pouvoir de réprimer toute publication malfaisante ? Est-ce envisageable, souhaitable, voire indispensable ?
PS : Il est possible de prendre connaissance d’un cas concret de propagande médiatique liée à une imposture monstre en allant sur Google et en tapant Le gendarme Durand dénonce. L’histoire vraie des Irlandais de Vincennes et des Ecoutes de l’Elysée y est contée par un témoin et acteur capital de ce feuilleton gendarmo-médiatico-politico-judiciaire.