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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Du renoncement libérateur à la rencontre céleste (théorie du PCRA 4)


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 2 juin 2011 17:01

@ Gollum,

Merci pour ces références auxquelles j’avoue être quelque peu étranger mais que j’apprécie de venir recouper au travers de mes analyses car j’y vois une forme de validation. En fait leur existence ne me surprend pas car il me semble très probable et même logique que les dynamiques que je tente de décrire relèvent d’attracteurs plus ou moins universels.

Le philosophe Alan Watts était lui aussi fasciné par cette logique du mouvement contraire (je ne sais plus exactement comment il formulait cela) que Pascal a lui aussi très bien illustré avec son « qui fait l’ange fait la bête ».

C’est sûr qu’ici cette logique est omniprésente, elle est centrale.

Je vous suis assez bien sur cette inversion dans la quête du bonheur mais avec quelques réserves tout de même au sens où ce qui me paraît la première caractéristique de la rencontre en pleine « présence », au-delà des tristes stéréotypes dont nous avons hérité, c’est qu’elle donne immédiatement accès au bonheur.

Quand on y est, on sait qu’il n’y a rien au-delà à espérer ou désirer. On ne cherche plus le bonheur pour soi, on le vit, et on voit immédiatement que l’autre le vit aussi (car si tel n’était pas le cas, la présence de l’un à l’autre ne serait pas une réalité).

Donc je ne formule plus la problématique en terme de quête du bonheur (car en vertu précisément de la loi du mouvement contraire, elle ne peut être que désespérée). Je la formule en terme de « le bonheur est là », (ce à quoi tout le monde a accès à un moment ou un autre de sa vie), qu’avons-nous à faire pour lui laisser la porte ouverte ? qu’avons-nous fait jusqu’à présent qui lui a permis d’être là ?

Car il est, je crois, une loi supérieure à la loi du mouvement contraire, c’est la loi du stable. Loi à laquelle le biologiste Richard Dawkins disait que le principe darwinien obéissait et qu’en son temps Spinoza avait magistralement formulé avec cette idée que « toute chose tend à persévérer dans son être ». La reproduction qui est à la base du vivant en est l’expression la plus directe. Idem pour l’habitude au niveau psychologique.

Le bonheur ne fait pas exception. S’il est souvent perçu comme tellement fugace c’est que nous le poursuivons au lieu de le laisser s’installer, au lieu de le laisser prendre ses habitudes dans notre vie (toujours la loi du mouvement contraire). Nous ne savons pas nous tenir au présent et projetté dans l’avenir en quête du bonheur futur, nous perdons tout car le bonheur ne se vit qu’au présent, jamais au futur.

Quoi qu’il en soit, je crois qu’on pourrait creuser cette veine encore un bon bout de temps, mais moi aussi je vais m’arrêter là.


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