Bonjour marcuz,
Merci pour ce commentaire qui apporte une belle contradiction
superbement documentée.
Pour lui faire la meilleure réponse possible, je choisis le format de
réponse e-mail...
Je m’en réjouis pour vous. Le pays de bisounours est assez vite lassant.Il se trouve que je viens de tomber amoureux de la jeune femme la plus belle du monde...bien évidemment. Elle m’aime, je l’aime. Pour autant, on est pas au pays des bisounours...
Je manque d’information contextuelle pour décider de l’intention de communication de votre compagne. Je dirais que s’il s’agit pour elle de justifier une absence d’attachement de sa part, la citation de Sartre ci-dessous suffirait à lui montrer que cette position n’a rien de nécessaire.Quand je lui dis que j’aime sa liberté, elle me répond (bien légitimement) que l’attachement suspend la liberté.
Dès lors qu’elle a pour heuristique que l’intensité du désir s’évalue par la possessivité et la crainte de la perte, faire le constat que l’on vit avec un amant non jaloux peut en effet être déprimant. J’ai connu ça.Quand je lui dit que je ne suis pas jaloux, ça la rend triste...
J’espère sincèrement que vous allez pouvoir me le (dé)montrer.Bref, .au delà de notre intimité (et mon témoignage s’arrêtera là...), les rapports du sujet à l’objet vont bien au delà de vos analyses,
Je dirais plutôt simplistes vu le format nécessairement limité des textes que je présenteà mon goût trop idéalistes,
vous m’intéressez...trop contractualistes,
là vraiment, je serais surpris, mais je ne dis pas que c’est impossible car je ne peux prétendre maîtriser totalement ce que j’écris.pour ne pas dire... moralistes.
Le « il arrive » est ici juste une formule prudente pour faire modeste et ne pas susciter la réactance du lecteur.Sartre le disait justement :
"Il arrive qu’un asservissement total de l’être aimé tue l’amour de l’amant.
Exactement ce que je m’évertue à dire : nous voulons la rencontre avec un sujet et non un objet. Un automate reste un objet car, comme la marionnette lui manque le libre-arbitre qui est l’essence du sujet.Le but est dépassé : l’amant se retrouve seul si l’aimé s’est transformé en automate.
Très belle citation qui, telle que je la comprends, dit, en substance, que l’amant désire posséder un être libre, c’est-à-dire, un être qui vient librement, d’instant en instant, s’aban-donner à ses désirs, s’y conformer, mais sans jamais cesser d’être libre.Ainsi l’amant ne désire-t-il pas posséder l’aimé comme on possède une chose :il réclame un type spécial d’appropriation. Il veut posséder une liberté comme liberté.
Mais, d’autre part, il ne saurait se satisfaire de cette forme éminente de la liberté qu’est l’engagement libre et volontaire. Qui se contenterait d’un amour qui se donnerait comme pure fidélité à la foi jurée ? Qui donc accepterait de s’entendre dire : "Je vous aime parce que je me suis librement engagé à vous aimer et que je ne veux pas me dédire ; je vous aime par fidélité à moi-même ?" Ainsi l’amant demande le serment et s’irrite du serment. Il veut être aimé par une liberté et réclame que cette liberté comme liberté ne soit plus libre. Il veut à la fois que la liberté de l’Autre se détermine elle-même à devenir amour - et cela, non point seulement au commencement de l’aventure mais à chaque instant - et, à la fois, que cette liberté soit captivée par elle-même, qu’elle se retourne sur elle-même, comme dans la folie, comme dans le rêve, pour vouloir sa captivité. Et cette captivité doit être démission libre et enchaînée à la fois entre nos mains. Ce n’est pas le déterminisme passionnel que nous désirons chez autrui, dans l’amour, ni une liberté hors d’atteinte : mais c’est une liberté qui joue le déterminisme passionnel et qui se prend à son jeu."(in L’être et le néant, III, 3)
" L’amant désire posséder l’aimé non comme une chose mais comme une ..." (liberté etc.)Le faux, le problème, est dans ce postulat que l’amant désire posséder.
Puis-je vous renvoyer au fait qu’à aucun moment je ne parle de contrat ? C’est assurément une projection que vous opérez.Non, l’amour n’est pas un contrat. Il n’y a de contrats que dans la vie marchande. Et le « contrat social », politique ou amoureux ne sont que des chimères.
Je ne l’ai pas encore fait, mais c’est prévu, je sais que c’est une bonne référenceNon, je parlerais davantage de pacte. Un pacte qui commence dés la séduction : ce jeu plein de pièges (à cons) et de coups (tordus) que l’on inflige à l’autre. Et qu’on consent à subir.... On a pas 36 milles possibilités, on joue le jeu ou non. Et ce qui pousse souvent à ne pas le jouer, ce qui effraie, c’est son terrorisme. Cette terreur douce, à la fois criminelle...et bienveillante. Il est initiatique, éducateur... Lisez Baudrillard, De la séduction. C’est magnifique !
Je n’ai pas vu dans ce qui précède d’argumentation qui puisse emporter ma conviction.Voilà pourquoi je pense sincèrement qu’il est tout bonnement impossible d’empêcher les rapports de force dans une relation amoureuse et de séduction.
Oh que si.Ce n’est même pas souhaitable, ce n’est même pas l’enjeu.
Dès lors que je travaille à un modèle psychologique basé sur le cycle, ce n’est pas moi qui vais vous contredire ici concernant la circulation.Et parlons donc de démocratie... Si l’on considère que la démocratie consiste à détruire les relations de pouvoir alors on se trompe lourdement... (L’Histoire n’a pas de fin et n’en aura jamais...)
Non, la démocratie est bien davantage sa circulation, le tour et retour d’un pouvoir qui tourne. Voilà pourquoi il n’y a de relation amoureuse saine qu’à l’unique condition que la force tourne, que les positions de dominant/dominé puissent être renversées, occupées alternativement par les deux amants. Et que l’on y prenne du plaisir ...
Voilà la différence entre un pacte et un contrat. Les contrats (de vente, de paix, etc...) arrêtent la circulation des forces et décident de qui domine. Définitivement. Et c’est cela qui est insupportable... C’est cela la tyrannie.
ps : le « pacte » dont je parle, n’a bien évidemment rien à voir avec le libertinage ni ce que Sartre et « le Castor » ont pu « machiner », puisque leur correspondance a davantage révélé leurs échecs et leurs souffrances....Je pense qu’il y aurait de belles analyses à réaliser à partir de leur relation.
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