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Commentaire de Krokodilo

sur L'apprentissage précoce des langues vivantes


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Krokodilo Krokodilo 10 janvier 2007 11:17

Merci de votre témoignage de première main. Effectivement, j’aurais pu ajouter avec la définition de l’apprentissage précoce un lien vers les textes officiels en vigueur en France depuis peu, dès le CE2 comme vous le rappelez.

« En somme, on fait en primaire une pré-sixième »

C’est bien dit. Je regarderai mais je ne crois pas que l’obligation de poursuivre dans la même langue soit officielle, car les textes parlent d’initiation. Il est possible que, l’habitude aidant, on calque au primaire les structures rigides du secondaire, alors que le primaire est par nature souple et polyvalent, lieu idéal d’une initiation large telle que certains commencent à le proposer, sans que leurs avis soient pour l’instant relayés dans les IUFM, les Rectorats, les Ministères et les revues professionnelles (sauf peut-être les revues syndicales auxquelles je n’ai pas accès). Ce ne sont même pas des problèmes récents : de mon temps déjà, je n’avais pu choisir espagnol LV2 faute de poste de prof d’espagnol dans mon lycée. Récemment, ma fille n’a eu de choix en 6e qu’entre anglais ou bilingue anglais-allemand, ce qui revient à l’anglais obligatoire, en contradiction avec les textes officiels qui parlent de choix, et avec les recommandations européennes d’étudier la langue du pays voisin (pour nous, 800 km !). Il existe un accord officiel entre la France et l’Allemagne pour soutenir mutuellement leurs langues, chacune en baisse dans les pays respectifs, une preuve de plus de la relativité du choix et de l’importance des décisions administratives.

Je savais déjà que nombre d’instits (mes parents l’étaient, et je suis attaché à ce vocable) n’avaient guère d’enthousiasme envers cette réforme, pour la bonne raison que sur le terrain, le flou conceptuel qui préside à ces réformes, les problèmes logistiques et l’absence de choix sont évidents. Il faut être dans les nuages de la pédagogie, de la didactique, ou des bureaux ministériels pour l’ignorer. En matière de langues on marche sur la tête, faute d’aborder les vraies questions : initiation/spécialisation, filières/souplesse ou modules, apprentissage de l’anglais ou large choix ? Nous sommes tous un maillon dans une chaîne, ce qui est regrettable, c’est ce refus d’en discuter chez ceux dont justement c’est le rôle ! (sur le site APLV, association des professeurs de langue vivante, quelques professeurs de langue ont critiqué divers aspects suite au CECRL, mais plutôt la succession de réformes ou l’absence de formation que les aspects que vous avez abordés.)


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