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Accueil du site > Actualités > Société > L’apprentissage précoce des langues vivantes

L’apprentissage précoce des langues vivantes

Le sujet des langues vivantes véhicule toutes sortes de clichés que l’on voit régulièrement repris dans les médias. Le cliché du jour est l’apprentissage précoce des langues. Il serait très favorable. C’est en tout cas l’opinion de la Commission européenne qui encourage son développement et enjoint les membres de l’Union européenne de le favoriser.

Tout d’abord, un petit problème de définition : qu’entend-on par apprentissage précoce des langues étrangères ?

Le plus souvent, on veut dire par là commencer entre cinq et dix ans, à l’école primaire ou à l’école maternelle.

Les plus convaincus souhaitent également l’enseignement de certaines matières directement dans une langue étrangère tout au long de la scolarité.

PREMIERE PARTIE : un exemple d’une opinion totalement favorable, voire extrême.

Un article de Dominique Groux, de l’IUFM de Versailles (Institut universitaire de formation des maîtres), paru en ligne sur « Le français dans le monde »

http://www.fdlm.org/fle/article/330/groux.php

EXTRAIT :

"De nombreuses études ont suggéré l’existence d’un avantage sur le plan intellectuel lié au développement de la bilingualité. Par exemple, Peal et Lambert (1962) qui ont comparé, à Montréal, les résultats à des tests d’intelligence verbale et non verbale, d’enfants bilingues français-anglais et d’enfants monolingues, âgés de dix ans, ont constaté une certaine supériorité intellectuelle des bilingues qu’ils attribuent à une grande « flexibilité cognitive » résultant de l’habitude de passer d’un système de symboles à l’autre. Ces avantages cognitifs liés au développement bilingue se retrouvent au niveau des tâches créatives, des habiletés métalinguistiques et de la créativité verbale.

On a pu constater aussi que l’introduction d’une langue seconde à un âge précoce entraîne de meilleures performances en langue maternelle à condition que la compétence en langue maternelle soit déjà élevée au moment de l’exposition à la langue seconde (Cummins, 1979)"

COMMENTAIRE :

Cet article est très représentatif des thèses favorables à un enseignement précoce. A noter que les IUFM forment les professeurs des écoles (autrefois appelés instituteurs et institutrices). On notera que les études « suggèrent » mais ne prouvent pas ! Ou constatent une certaine supériorité. Quant à l’étude Cummings de 1979, comment un enfant de maternelle aurait-il déjà une compétence élevée dans sa langue maternelle au moment de l’exposition à sa langue seconde ? Ces conclusions sont d’ailleurs contredites par le récent rapport commandité par l’Europe à un groupe d’experts, qui est détaillé plus loin.

Divers autres rapports disponibles sur le site de l’Union européenne, Europa :

http://ec.europa.eu/geninfo/query/resultaction.jsp

Les études scientifiques et leurs résultats, cités plus haut, sont fragiles et contestables :

"L’argumentaire des militants en faveur de l’apprentissage de l’anglais en jeune âge repose sur l’existence d’études « prouvant » que plus l’enfant est jeune, mieux il apprend. Toutefois, les recherches en question sont rarement citées puisque leur authenticité est contestable. Les trois hypothèses les plus importantes sont celles de la théorie de la plasticité du cerveau de Wilder Penfield (1953), la théorie de la prédisposition biologique de Lenneberg (1964) et la théorie de l’empreinte biologique de Konrad Lorenz (1958). Le problème est qu’aucune recherche scientifique fiable n’est arrivée depuis à valider les hypothèses de ces chercheurs et ceci malgré le fait que ces recherches remontent à plusieurs décennies. Face à cette réalité, il est pertinent de se questionner sur les éléments qui ont conduit le ministère de l’Éducation à favoriser cette option.

Les conclusions d’une recherche de la National Foundation for educational Research in England and Wales sur l’enseignement précoce des langues

En contrepartie, il existe plusieurs recherches démontrant que l’apprentissage des langues secondes se fait de façon beaucoup plus efficiente chez le jeune adulte. Une des études les plus intéressantes par sa rigueur et sa représentativité est celle menée par Clare Burstall, chercheure pour la National Foundation for educational Research in England and Wales. Les résultats de cette recherche ont paru en 1975. La recherche s’est échelonnée sur dix ans auprès de 18 000 élèves apprenant le français langue seconde dans 125 écoles primaires britanniques. Les constats de cette recherche sont clairs : il n’y a pas d’âge idéal pour apprendre une langue seconde et, selon la chercheure, « il n’apparaît pas évident que les enfants plus jeunes seraient plus aptes que leurs aînés à apprendre une langue seconde. Si l’on doit tirer une conclusion, c’est plutôt le contraire qui serait vrai ».

Autre effet majeur d’un apprentissage précoce : environ la moitié des élèves qui ont commencé leur apprentissage du français à huit ans affirment « en avoir assez » de cette langue une fois rendus au secondaire. Des sentiments négatifs sont même exprimés, tels que l’impression d’échec et d’hostilité envers la langue seconde. Pire encore, cette impression négative ressentie par les élèves des écoles d’Angleterre envers le français s’est malheureusement déplacée vers l’apprentissage des langues étrangères en général."

Source : Institut de recherche sur le Québec, article de Sophie Gélinas, Octobre 2004, document pdf, doté d’une large bibliographie :

http://www.adeoq.qc.ca/apprentissage.languessec.pdf

(L’APPRENTISSAGE PRÉCOCE DES LANGUES SECONDES : UN CHOIX POLITIQUE CONTROVERSÉ)

Autre article, du Pr Bibeau, docteur en linguistique, Université de Montreal, qui explique d’où peuvent venir les biais dans les études qui pensent avoir montré que l’apprentissage précoce d’une langue seconde favorisait le développement intellectuel (essentiellement parce que ce sont des enfants qui maîtrisaient déjà bien leur propre langue) :

http://www.mef.qc.ca/docs/anglais.primaire.BIBEAU.htm

2. DEUXIEME PARTIE : l’avis récent de spécialistes.

La Commission européenne a récemment réuni un groupe international d’experts. Leur rapport conclut à l’utilité de l’apprentissage précoce des langues, mais avec un tel luxe de précautions oratoires et de mises en garde que je le considère comme défavorable !

Voici les passages les plus savoureux :

« Toutefois, le fait de commencer tôt ne garantit pas de meilleurs résultats qu’un apprentissage plus tardif » (Ah bon ? Mais alors à quoi sert cet apprentissage précoce ?)

« Les parents doivent bien saisir les objectifs, afin de créer un climat motivant pour les élèves en dehors de l’école. » (Bref : il faut compléter par du soutien extra-scolaire !)

« la fragilité de l’acquisition du langage chez les enfants et la difficulté de le transférer entre les différents contextes » (En clair : les langues, c’est balèze... ardu, veux-je dire)

« Néanmoins, un horaire amélioré ne suffit pas pour garantir des résultats. Les leçons doivent être constamment de bonne qualité » (La Palice, c’est bien en France ?)

« Les enseignants du primaire qui ne sont pas formés à l’enseignement des langues étrangères, et les professeurs de langue des écoles secondaires qui ne sont pas formés à l’enseignement primaire, ne semblent pas réunir toutes les capacités requises »

« La recherche est indispensable pour mettre au point des méthodes d’apprentissage précoce des langues destinées à encourager les élèves en difficulté scolaire et/ou qui viennent de milieux socialement défavorisés. » (S’agit-il là d’une odieuse allusion gauchisante au fait que les autres bénéficient d’un soutien extra-scolaire forcené, nounous et séjours d’été in London ?)

« Des méthodes appropriées et spécifiques doivent être mises au point pour chaque tranche d’âge concernée. » (Est-ce à dire que ces méthodes ne sont pas au point ? On s’interroge.)

« Il a été démontré que si certaines précautions ne sont pas prises, l’apprentissage précoce des langues étrangères peut nuire à la diversité. » (On aurait aimé plus de détails... On peut supposer que cette mise en garde concerne l’anglais précoce, et que les experts ont voulu dire, mais sans le dire, que nous n’avons pas la volonté ou les moyens structurels d’un large choix de langues).

« En tout état de cause, les écoles et/ou les parents peuvent insister sur l’importance des langues »internationales« . Une solution peut consister à sensibiliser les jeunes enfants à la diversité linguistique, au lieu de se fixer sur une seule langue. Il conviendrait de favoriser les langues étrangères parlées localement ou dans les régions voisines. »

Ce petit passage est un véritable fourre-tout : on entérine deux ou trois grandes langues, mais en conseillant également les langues régionales et celles des pays voisins, tout en suggérant une solution radicalement différente, l’initiation à la diversité linguistique, par exemple l’apprentissage de plusieurs alphabets différents, la fin des filières rigides de langues, etc...

« Il faut suffisamment de flexibilité pour permettre de mettre en œuvre et d’évaluer de nouvelles solutions. » (En clair : pas mal, peut faire mieux, faut voir, on va y réfléchir !)

Mais j’avais gardé le meilleur pour la fin, que je vous livre in extenso, sans railleries aucune, c’est le chapitre 10, intitulé - ça ne s’invente pas- : dangers potentiels  !

« L’apprentissage précoce des langues est, sur le plan éducatif, une entreprise inestimable. Néanmoins, s’il est mis en œuvre, dans l’enseignement primaire et pré primaire, sans les ressources et la planification nécessaires pour remplir les conditions précitées, l’expérience peut être vouée à l’échec. De piètres résultats peuvent être source de désillusion envers l’idée même de l’apprentissage précoce des langues. »

Si ça c’est un rapport favorable, on frémit à l’idée de ce qu’eût été un rapport défavorable de la part de ce redoutable collège d’experts !

La version complète du rapport :

http://europa.eu.int/comm/education/policies/lang/key/foreign_fr.html

2. TROISIEME PARTIE : les divers facteurs qui entrent en jeu :

- Les familles bilingues.

Les médias se pâment régulièrement devant les familles bilingues, biculturelles, dont les enfants sont polyglottes très tôt. Soit, mais cette situation n’est pas toujours aussi rose qu’on veut bien nous le dire. Il nous a été rapporté divers exemples moins idéalisés.

Une maman bilingue d’origine étrangère ayant eu un enfant en France voulait l’initier à sa langue et sa culture le plus tôt possible, ce qui est bien naturel. Elle exigea donc, lorsque son jeune fils voulait lui raconter sa journée d’école maternelle et commençait de le faire en français, la voix pleine d’émotion, qu’il lui raconte tout ça dans son autre langue, celle de sa maman. Celui-ci s’exécuta tant bien que mal, avec difficulté car son niveau était nettement plus faible qu’en français, utilisé depuis toujours à l’école et avec son père. Plusieurs jours ou semaines passèrent ainsi. Et qu’arriva-t-il au final ? L’enfant cessa de venir raconter sa journée et se renferma sur lui-même ! Instinctivement, la maman passa outre les beaux discours sur la chance qu’ont les familles biculturelles et se remit à discuter en français avec son petit, se disant avec pragmatisme qu’on verrait plus tard pour la deuxième langue.

Autre exemple : une famille norvégienne bilingue (mère russe) se rendit en Russie pour un contrat de trois ans avec deux enfants jeunes. Les enfants ayant déjà quelques notions de russe, ils allèrent à l’école locale. Les professeurs signalèrent régulièrement les diverses difficultés liées aux insuffisances de leur russe qui ralentissaient leurs acquisitions, à titre simplement informatif pour les parents. Dans le même temps, comme la famille n’était expatriée que pour trois ans, elle s’inquiéta lorsqu’elle se rendit compte que le niveau des enfants en norvégien baissait très vite. Ils durent consacrer plus d’une heure par jour à maintenir ce niveau et à le faire progresser comme celui d’un enfant de leur âge en Norvège, par la lecture, le jeu, des discussions, des exercices, de l’enseignement. Bref, ce ne fut pas une partie de plaisir.

De tels exemples ne sont pas rares, il faudrait ouvrir un forum international pour collecter tous ces précieux témoignages, malheureusement se poserait le problème de la traduction. Il arrive aussi que l’enfant accepte de bon gré ce bilinguisme imposé pendant la petite enfance, mais se rebiffe progressivement à mesure qu’il grandit, pour envoyer tout balader à l’adolescence.

L’interférence entre l’apprentissage des deux langues familiales n’est pas rare non plus. Mais les parents « victimes » de tels problèmes le gardent pour eux, ou n’en parlent que discrètement sur les forums, car ils sont entourés, à l’école et dans les médias, de phrases admiratives et presque envieuses, sur la chance qu’ils ont, eux et leurs enfants !

En outre, on compare deux circonstances très différentes : on a d’un côté une langue familiale avec une relation affective forte, du parent-enseignant avec sa langue et avec l’enfant (on sait que la motivation est un facteur clé dans les langues) ; dans l’autre cas, il s’agit une simple matière scolaire supplémentaire dont l’enfant ne perçoit pas du tout l’utilité, étant donné qu’il n’en voit jamais l’usage dans son quotidien, ni à l’école ni chez lui.

S’il existe effectivement de nombreux exemples de développement bilingue harmonieux (débouchant souvent sur le choix d’un métier en rapport avec les langues), il n’y a aucune raison démontrée de l’étendre à tous les enfants.

- Autre aspect : la dyslexie.

C’est un dysfonctionnement mal connu et multifactoriel, dans lequel la phonétique plus ou moins difficile des langues semble jouer un rôle. Le fait d’étudier deux langues tôt et simultanément, parfois deux langues difficiles (sur le plan phonétique) comme le français et l’anglais, pourrait donc jouer un rôle. Du moins, cette éventualité mériterait des études auprès des orthophonistes et des pédopsychiatres pour savoir de combien d’enfants bilingues ils s’étaient occupés.

- La plasticité cérébrale :

Certains enfants, après un changement brutal de leur situation (orphelins de guerre, adoption), occultent totalement leur langue natale. Et ce, d’une façon radicale, comme si un coup d’éponge avait totalement effacé sur le tableau de leur esprit la moindre connaissance de leur ancienne langue. Cela s’accompagne même d’un refus de l’étudier, ne serait-ce qu’un peu.

Il ne faut pas être grand pédopsychiatre pour conclure qu’il s’agit d’un mécanisme psychique de défense contre le traumatisme de leur passé, et d’une adaptation rapide à leur nouvel environnement, leur nouvelle famille, leur nouveau pays et sa langue nationale. Cette adaptation se fait souvent à une vitesse stupéfiante et on les voit rattraper en quelques mois ou années le niveau moyen de leurs camarades. Etonnante plasticité cérébrale, même chez de grands enfants de 13 ou 14 ans.

Cette plasticité est un contre-exemple qui nous pousse à nous demander : pour quelle raison on devrait s’acharner à commencer précocement les langues, sans même savoir de quelle langue on aura besoin à l’âge adulte - faire le « forcing » en anglais, pour se retrouver à 30 ans à gérer une usine de voitures en Chine en apprenant alors le chinois, quel intérêt ?

La plasticité joue donc dans les deux sens : si le cerveau peut facilement apprendre, il peut aussi facilement oublier, le vocabulaire comme les accents. Contrairement au vélo, les langues s’oublient, et même assez vite, tous les immigrés ou émigrés peuvent en témoigner : s’ils n’entretiennent pas leur langue régulièrement, comme un sportif le fait avec son corps, ils oublient des mots, ou le vocabulaire nouveau, branché ou argotique de leur pays d’origine leur est inconnu.

- Le cerveau de l’enfant est une éponge :

C’est un cliché que l’on peut voir repris sous diverses formes. Mais il ne faut pas être grand ingénieur pour faire remarquer que même une éponge a un maximum d’absorption d’eau ! Variante : les capacités de l’enfant sont illimitées (si, si, je l’ai lu !), il peut apprendre une, deux, trois, quatre langues au même niveau que le natif de son âge ! Ajoutons que s’il peut en apprendre quatre, rien n’empêche qu’il aille jusqu’à cinq ou six simultanément, non, et ainsi de suite ?

- L’oreille :

Là, par contre, il est admis par tous que les enfants ont avant dix ans une bien plus grande plasticité pour l’apprentissage des sons propres aux diverses langues. Mais nombre de familles bilingues ont constaté que lorsque la deuxième langue était peu pratiquée, voire abandonnée à l’adolescence, une fois devenus adultes leur accent était loin de valoir l’accent natif. Pour utiliser au mieux cette plasticité, il n’est pas nécessaire de choisir une langue et de la travailler à fond, on peut aussi initier l’enfant à différents alphabets, aux sons qui n’existent pas dans sa propre langue (exemple : la jota espagnole), pour se faire l’oreille tout en faisant une initiation linguistique large, non spécialisée.

- L’aberration de la spécialisation précoce :

Dans tous les autres domaines - mathématiques, musique, sport - on apprend d’abord les bases générales, avant d’éventuellement se spécialiser plus tard en fonction des goûts et des aptitudes. Pourquoi faire différemment dans les langues ? Imagine-t-on de faire choisir aux parents ou à un enfant de primaire ou maternelle quel sport il veut faire en « premier sport » et de ne pratiquement plus faire que celui-ci, avec éventuellement un « deuxième sport », et obligation de ne faire que ces deux jusqu’à la fin de la scolarité ?

Présenté comme ça, cela paraît absurde, n’est-ce pas ? C’est pourtant ce qu’on fait dans les langues. Si l’on veut un vrai plurilinguisme, il faut déstructurer l’enseignement des langues vivantes, le repenser complètement.

- Le problème de la langue dominante :

On m’a rapporté le cas d’une femme qui connaissait trois langues à un bon niveau mais se trouvait incapable de conserver son poste de secrétaire, car tôt ou tard elle commettait dans un document une faute facilement repérable par un natif, ce qui déconsidérait son entreprise. Son niveau était bon dans les trois langues, mais sans langue dominante du niveau d’un natif cultivé. Elle a changé de métier.

De nombreux polyglottes confirment qu’il n’est pas toujours facile d’éviter les interférences, et qu’il est bon de posséder une langue dominante, d’en maîtriser au moins une comme un natif.

- Le choix de la langue :

Tous ceux qui ont travaillé dans un pays étranger savent qu’il est bien plus efficace sur le plan commercial, d’apprendre la langue du pays : les relations personnelles et professionnelles s’en trouvent considérablement améliorées. Là encore, à quoi bon un apprentissage précoce alors qu’on ignore de quelle(s) langue(s) on aura besoin dans sa vie d’adulte ?

- L’enseignement de certaines matières dans une langue étrangère

Les partisans les plus convaincus de l’apprentissage précoce le prônent. Mais cette langue a de fortes chances d’être l’anglais, ce qui nous fait déboucher sur un autre problème : quelle(s) langues choisir ?

Premier problème, donc : la légitimité de ce choix, si choix il y a...

Deuxième problème : l’efficacité d’un tel enseignement.

Nos enfants devraient apprendre l’histoire en anglais, la géographie en allemand, les sciences en espagnol, etc., de la maternelle au bac, outre dans certaines régions la langue régionale. Est-ce bien raisonnable ? En plus, il faudrait que les enseignants eux-mêmes deviennent de vrais bilingues, faute de quoi ils transmettraient de nombreuses incorrections de langue, grammaire, idiomes, accents. On entend souvent parler, à propos de l’école, de nivellement par le bas - à tort ou à raison ce n’est pas le sujet, - mais c’est ce qu’on suggère pour les langues !

Troisième problème : cela ne peut se faire qu’en option, ce qui veut dire prévoir le même cours en français et dans la langue vivante concernée !

On est là dans de la pure pensée magique, où il suffit de penser à quelque chose pour décréter que c’est faisable à la condition d’en avoir la volonté, et de s’en donner les moyens.

C’est sans doute pour cela que cette opinion extrême n’a connu que peu d’applications pratiques, et que seules les langues régionales utilisent cette méthode directe, sur la base du volontariat. Dans ce cas là, la question du choix de la langue ne se pose pas. Le programme européen EMILE (Enseignement d’une matière intégré à une langue étrangère) est balbutiant, et il ne s’appliquera probablement qu’en fin de scolarité, et uniquement à des volontaires. Néanmoins, certains lycées ont déjà des cursus sur ce principe, parfois pendant tout le secondaire, avec une offre dans une, voire deux LV.

- La logistique, élément crucial et toujours négligé.

L’apprentissage précoce DES langueS, c’est-à-dire un vrai choix autre que l’anglais pour tous, demanderait la création un nombre considérable de postes d’enseignants en LV, alors que la France est terriblement endettée, et que beaucoup veulent moins de fonctionnaires. Et si l’on veut enseigner certaines matières en langue étrangère, ce qui ne peut être envisagé qu’en option, il en faudra encore davantage pour que le même cours puisse être en français !

En outre, si nous n’oublions pas les langues régionales dans cette optique, on voit que ce système deviendrait un véritable casse-tête. A vrai dire, l’enseignement des langues en est déjà un depuis longtemps...C’est sans doute pour cela qu’on veut le compliquer davantage !

Qui pense sérieusement qu’on pourra offrir ne serait-ce que quatre langues étrangères au choix dans toutes les écoles maternelles et primaires, tout au long de la scolarité ?

- Un droit nouveau ? Recevoir l’enseignement dans sa langue maternelle.

On constatera facilement que dans le monde, lorsque existe réellement un enseignement plurilingue, soutenu et précoce, c’est pour des raisons sociologiques liées à la mosaïque ethnique du pays en question. Ce n’est jamais comme l’application raisonnée d’une idée : en clair, il s’agit de pays plurilingues de fait dans lesquels chaque groupe a déjà acquis le droit de recevoir l’enseignement dans sa propre langue (Suisse, Belgique, Québec par exemple). Lorsque ces langues ethniques ont été écrasées, quelle qu’en soient les raisons historiques, cet enseignement précoce est bien plus marginal, et il est en outre souvent freiné par le pouvoir centralisateur comme c’est le cas en France de nos langues régionales.

D’où une question récurrente et sans réponse claire à ce jour : jusqu’où faut-il développer les langues régionales dans l’enseignement : primaire ? Secondaire ? Université ? Toutes les filières, toutes les matières ? Jusqu’à un enseignement totalement dédoublé ? On imagine les difficultés logistiques.

De cette question en naît une autre, que l’Unesco évoque depuis quelques années : l’enseignement dans sa langue « maternelle », reconnu plus efficace (car on pense mieux dans sa propre langue), ne serait-il pas tout simplement un droit ? (exemples : le conflit récent aux USA sur l’espagnol, ou le Pérou qui fit l’essai de reconnaître le quéchua).

Sur ce thème, un excellent article, très documenté, de John Daniel, Sous-Directeur général pour l’éducation. UNESCO :

http://www.aulaintercultural.org/article.php3?id_article=372

La reconnaissance de ce droit aurait d’énormes conséquences en obligeant beaucoup de pays à repenser leur enseignement, le transformant en véritable casse-tête. La définition de « la langue maternelle » n’est d’ailleurs pas toujours facile, car il y a la langue de la mère, du père, la langue régionale, la ou les langues nationales, auxquelles s’ajoutent la ou les langues à vocation internationale, outre les langues des pays voisins dont l’Union européenne recommande l’usage, ce qui fait quand même beaucoup de langues à étudier... On voit ainsi que cet aspect est étroitement lié au thème du plurilinguisme.

- Le lien entre l’apprentissage précoce et le plurilinguisme :

Le plurilinguisme est recommandé par l’Unesco d’une façon générale, et par l’Union européenne comme solution à la Tour de Babel et à la prédominance de l’anglais. L’Unesco a pu proposer le schéma classique langue régionale (les racines), langue nationale, et une langue internationale. Mais ce n’est pas forcément aussi simple : la langue régionale n’est pas toujours celle des racines, du fait de l’augmentation du nombre de migrants, volontaire sous réfugiés. De plus, la langue internationale, oui, mais laquelle ?

- Raisonnement vicié ?

On lit dans la majorité des articles que le plurilinguisme pour tous à un bon niveau est la solution d’avenir à la cacophonie européenne et mondiale. Comme il est difficile de nier que c’est au pire un échec patent, au mieux une situation imparfaite et conflictuelle (Suisse, Belgique, Québec), on en déduit abusivement que l’apprentissage précoce remédiera à ces imperfections, qu’il est la clé d’un avenir radieux. Qu’ils apprennent trois, qutre, cinq langues, et qu’ils en comprennent quelques autres et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes !

En somme, on reporte le problème sur les générations futures, comme on le fait par bien des aspects avec la pollution et la dégradation de la planète, sans se demander si ce beau raisonnement ne serait pas faussé dès le départ.

C’est un autre débat que l’apprentissage précoce pour tous, celui du plurilinguisme pour tous, mais les deux théories (je dirais presque idéologies) sont pourtant clairment liées.

CONCLUSION :

Il me paraît malsain sur le plan éthique que la Commission européenne des langues déclare avec enthousiasme vouloir encourager cet apprentissage précoce alors même que le plus récent rapport de son collège d’experts est plus que précautionneux, et dit du bout des lèvres qu’oui, peut-être, sous certaines conditions et avec moult précautions, ce peut être favorable. A quoi bon demander leur avis ?

Au vu de ce qui précède, mon opinion personnelle est que, hormis les cas particuliers (multiculturalisme familial, pays à plusieurs langues officielles, à nombreux dialectes, parents expatriés, etc.), il est inutile de s’acharner à développer cet apprentissage précoce, très lourd au point de vue logistique, voire impossible si l’on vise un choix élargi de langues autre que l’anglais tout au long de la scolarité.

Les rapports de l’Union européenne constatent à regret que les avancées des divers pays européens dans le sens de l’apprentissage précoce sont très modestes. Il ne semble pas leur venir à l’esprit que ces pays se sont rendu compte de la complexité, du coût et de la difficulté politique de la mise en œuvre de tels programmes. Passer de la théorie à la pratique révèle les difficultés et les incohérences. Le bon sens et le coût réel ont pu freiner les ardeurs : le Pérou avait estimé à 200.000 le nombre d’enseignants supplémentaires nécessaires à l’adoption du quéchua comme deuxième langue nationale, qui serait enseignée et utilisée pour tout document officiel...

Mieux vaudrait, ainsi que plusieurs experts le recommandent, une initiation précoce à plusieurs alphabets (autres que l’alphabet latin), c’est-à-dire une initiation linguistique large, qui permettrait d’apprendre à reconnaître et à prononcer des sons absents de sa langue natale grâce la plasticité reconnue aux enfants de moins de dix ans. On pourrait ensuite organiser un enseignement des langues sous forme de modules, à un âge plus avancé (12 ou 14 ans), dans un système plus souple que les rigides filières actuelles (possibilité déjà expérimentée en France, mentionnée dans le rapport du Sénat).

On a vu plus haut, dans l’article de l’Unesco, que le problème est reconnu plus complexe qu’on ne le dit habituellement.

 

http://www.aulaintercultural.org/article.php3?id_article=372

Histoire de montrer que tous les universitaires et pédagogues n’adhèrent pas au cliché du plurilinguisme précoce pour tous, voici également un article de Philippe Perrenoud, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève, 2000 :

http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_2000/2000_34.html

Et un article québécois :

http://www.irq.qc.ca/Actualites.asp?ContenuNo=139 (résumé)

Finalement, le cliché d’un apprentissage précoce des langues vivantes étrangères présenté dans les médias comme d’un évident intérêt relève plus du dogmatisme et de la manipulation que de l’objectivité scientifique, et du bon sens, ajouterai-je.


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69 réactions à cet article    


  • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 12:15

    Plutôt que de se perdre en questions et conjectures, encore complexifiées par les arguties de soi disant experts et finalement ne rien faire, il vaudrait mieux se rendre à la réalité et en tirer les conséquences de manière réaliste, positive, proactive.

    D’autant plus que cette réalité est si simple, si visible qu’elle en est devenue banale.

    1/ Un jeune enfant (à partir de cinq/six ans) est tout à fait capable d’absorber deux langues, sans « séquelles » L’expérience vécue par les familles bilingues et/où expatriées le démontrent amplement

    2/ L’Anglais est devenue LE vecteur planétaire de communication, et ce phénomène est croissant et irréversible. Il suffit d’avoir un peu circulé dans le monde ces quelques dernières années pour le savoir. Au niveau Européen, quoi que l’on dise, la langue en usage pour travailler est l’Anglais.

    Dès lors, l’apprentissage de l’Anglais dans les pays non anglophones devrait, dès le primaire être la règle, au même titre que la langue nationale, par de vrais enseignants anglophones (et non par des pseudo enseignants non qualifiés et non bilingues comme c’est souvent le cas)

    Apprendre à communiquer avec le reste du monde ne signifie pas abandonner sa culture, ni ses valeurs, bien au contraire. C’est une source d’ouverture de l’esprit, d’enrichissement et souvent de renforcement culturel.

    Qu’il est désolant de refuser la réalité, et d’assister à une résurgence absurde, archaîque des théories sur ....l’espéranto. Juste pour embrouiller un peu plus les esprits, et faire en sorte que rien ne bouge.


    • Romain BOSSUT (---.---.76.99) 9 janvier 2007 13:28

      Il me semble que l’article mettait plus l’accent sur la nécessité de repenser l’apprentissage des langues plutôt que de remettre en cause sa nécessité, qui est évidente.


    • skirlet (---.---.236.164) 9 janvier 2007 13:43

      Il ne s’agit pas de conjectures. La question est de sortir de l’idéologie ambiante, qui fait apologie du bilinguisme, en occultant ses manques et ses problèmes.

      1. L’âge pondu au pif. En plus, aucun consensus là-dessus, même entre les « spécialistes » : pour les uns, tout se joue avant 3 ans, pour les autres de 0 à 5, etc. Quant aux « séquelles », les orthophonistes en savent quelque chose smiley Ainsi que les couples binationaux, il suffit de lire les témoignages.

      2. L’anglais s’écrit avec une minuscule. Maîtriser sa langue maternelle reste encore nécessaire, même quand on fait de l’aplatventrisme devant l’anglais smiley

      Pour le vecteur de communication, c’est pas vraiment vrai :

      http://www.cyberpresse.ca/article/20061224/CPMONDE/612240657/5160/CPMONDE

      « ce phénomène est croissant et irréversible »

      Tiens, j’ai déjà vu ça quelque part... Un certain M. Nerrière, qui fait la promo de « sa » sous-langue, aime répéter que l’anglais est devenu « irréversible ». Mon avis est contraire : l’anglais recule en pourcentage dans plusieurs domaines :

      — population mondiale

      — pages sur la Toile

      — population connectée

      — dynamisme du production de contenu, etc.

      En même temps, l’espagnol et le chinois montent de façon vertigineuse.

      « Dès lors, l’apprentissage de l’Anglais dans les pays non anglophones devrait, dès le primaire être la règle »

      Oui, pour former des parfaits petits consommateurs, capables de comprendre les slogans publicitaires en anglais (ça évite les frais de traduction smiley ) Car on voit déjà, que le bilinguisme parfait anglais - langue nationale n’a jamais été atteint, même dans les pays coloniaux et ceux qui ont fait l’expérience de son apprentissage précoce et soutenu.

      L’Académie suédoise, qui décide aussi du prix Nobel de Littérature, a fait savoir, le 20 décembre, qu’elle attribuait un prix de 50 000 couronnes suédoises (un peu plus de 5000 euros) à Ebbe Vilborg, un espérantiste connu. Son travail pour l’espéranto est particulièrement mentionné dans la motivation du prix, de même que ses ouvrages par rapport au latin et au grec classique. Lors de la même réunion, l’Académie suédoise a souligné le nécessité de défendre la langue suédoise contre l’anglais. Pendant celle-ci, le directeur de l’Académie suédoise, Sture Allén, a fait un discours dans lequel il mit l’accent sur la nécessité de défendre la langue suédoise contre l’anglais. Ensuite, sur le même thème, parla également le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, Horace Engdahl. Sur l’utilisation de la langue anglaise dans l’enseignement universitaire, il dit entre autres :

      "Il est étrange de penser que le passage à une langue que ni les enseignants ni les étudiants ne maîtrisent pleinement puisse aboutir à une amélioration des discussions scientifiques. En tant que Suédois, en anglais on devient plus bête, et la première conséquence, c’est qu’on ne le remarque pas."

      Et tout ça pour rester inférieurs aux anglophones e naissance...

      « Qu’il est désolant de refuser la réalité, et d’assister à une résurgence absurde, archaîque des théories sur ....l’espéranto. Juste pour embrouiller un peu plus les esprits, et faire en sorte que rien ne bouge. »

      Comment - rien ne bouge ?.. L’anglais devient l’unique choix de LV1 dans les établissements scolaires, les enfants du primaire sont désignés volontaires pour l’apprendre, les titres des films sont traduits de moins en moins, la pub destinée aux enfants est truffée d’anglicismes... Reste à se demander : est-ce que la direction, vers laquelle on nous fait bouger, nous convient ou pas.

      Quant à l’espéranto, en quoi est-il archaique ? C’est une langue pus jeune que l’anglais smiley, elle n’est une théorie mais une pratique. Conçue pour faciliter la communication, elle remplit très bien son rôle. Comme on voit déjà, que l’anglais n’a pas réussi à devenir la seconde langue de chacun (même soutenu par la puissance militaire et économique des EUA, la pub constante, la pression des « élites » qui savent ce qu’il est mieux pour le peuple etc.), que le multilinguisme n’est qu’une chimère (et le plus souvent la promotion du même anglais), il est temps de tester une autre solution. Et cette solution a beaucoup d’avantages...


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 14:12

      A Skirlet,

      Tiens encore vous ! Chaque fois qu’un article à trait au langues, vous apparaîssez, toutes griffes dehors.

      Je ne polémiquerai pas. Mes enfants et les enfants de ma famille et de mes amis ont été éduqués en Anglais et Français, sont parfaitement bilingues, et de ce fait n’ont eu aucune difficulté d’emploi.

      Tant mieux qu’en France, il y ait cette résistance, celà ouvre de grandes opportunités aux jeunes qui savent communiquer en Anglais (entre autres langues).

      Merci honorable et distinguée linguiste de contribuer à l’inégalité des chances au profit des « plus égaux que d’autres ».


    • esperantulo (---.---.175.136) 9 janvier 2007 14:27

      Elle a raison de sortir ses griffes, citoyen ordinaire c’est bien vous qui avez fait un coper coller de votre texte sur deux sujets différents.


    • esperantulo (---.---.175.136) 9 janvier 2007 14:34

      Quelqu’un peut-il me prouver que le bilinguisme ca marche partout avec des chiffres. Moi, comme bilingues ou plus sur environs 3000 personnes que j’ai pu rencontrer seulement 7 bilingue, mais par contre beaucoup plus de pseudo bilingue ou bilingue de cuisine. hors ce pseudo bilinguisme c’est pour les affaires et encore, se débrouiller en fesant le language des signes dans la rue. Cordialement


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 14:39

      Le bilinguisme, ç’a marche avec des lettres plutôt qu’avec des chiffres... smiley


    • skirlet (---.---.255.141) 9 janvier 2007 14:46

      A Citoyen ordinaire :

      « Tiens encore vous ! »

      J’aurais pu dire la même chose sur vous smiley Mais je préfère discuter sur le sujet et non sur participants.

      « Mes enfants et les enfants de ma famille et de mes amis ont été éduqués en Anglais et Français, sont parfaitement bilingues, et de ce fait n’ont eu aucune difficulté d’emploi. »

      Tant mieux pour vous. N’étant pas en mesure de vérifier par moi-même, je vous crois sur parole smiley Et vous - êtes-vous aussi un parfait bilingue ?

      On ne sait pas quelle sera la situation dans dix ou vingt ans. Les gens de l’ancienne génération, à qui on répétait des choses sur l’utilité de l’allemand, se sentent aujourd’hui frustrés. Pouvez-vous garantir, que les jeunes de demain ne réprocheront pas à leurs géniteurs de ne pas les avoir mis au mandarin ? smiley

      « Merci honorable et distinguée linguiste de contribuer à l’inégalité des chances au profit des »plus égaux que d’autres« . »

      Très drôle smiley Vu l’étendue de mon pouvoir, je ne pense pas que mon opinion influence tellement l’inégalité de chances. Ceci dit, on peut constater que vous contribuez à une autre inégalité - celle de naissance, car si on demande un « mother tongue », il faut être un natif, sur quoi on n’a aucune incidence (vous ne proposez quand même pas à chaque Français d’épouser une Anglaise, et à chaque Française - un Anglais ? smiley ).

      Dans la situation actuelle, les seuls bacheliers qui maîtisent l’anglais convenablement sont les enfants des familles aisées, qui peuvent payer des cours particulers et les séjours linquistiques. Vu la difficulté de l’anglais, c’est lui qui crée l’inégalité des chances. Et il est certain que les natifs seront toujours plus égaux que les autres...


    • Zalka (---.---.90.225) 9 janvier 2007 15:29

      @Esperantulo : En même temps, deux fois le même article dans la journée, je comprend que certains n’aient pas envie de faire deux réponses différentes. D’ailleurs, je vais plus loin dans le principe : mon commentaire à cette version de l’article est sur l’autre et je ne prendrais pas la peine de le recopier ici !


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 15:43

      A Skirlet,

      Vous dites : « Dans la situation actuelle, les seuls bacheliers qui maîtisent l’anglais convenablement sont les enfants des familles aisées, qui peuvent payer des cours particuliers et les séjours linquistiques... »

      Exact, et c’est ce contre quoi je réagis. Car scandaleux. Il serait plus équitable et pas plus cher que d’enseigner correctement l’Anglais à tous les enfants, avec une stragégie pédagogique de base.

      Oui j’ai la chance d’être bilingue anglais et de me débrouiller en Cantonais et Mandarin.

      Les Asiatiques apprennent l’Anglais avec une grande rapidité, et « l’imprégnation » s’étend même aux couches populaires.

      Nous partageons finalement les mêmes concepts, mais en les exprimant avec un language différent...bien qu’également acéré smiley


    • Krokodilo Krokodilo 9 janvier 2007 15:53

      Citoyen ordinaire :

      Ou devrais-je dire « ordinary citizen » dans mon « broken english » ? Nous ne parlons pas de la même chose : j’ai essayé de faire le point sur l’apprentissage précoce des langues, tandis que vous parlez uniquement de l’apprentissage précoce de l’anglais !

      Je reconnais à votre commentaire un grand mérite : l’absence d’hypocrisie. Vous militez ouvertement pour l’anglais pour tous, au moins c’est clair. Mais ce n’est plus une analyse ni un débat, c’est du militantisme.

      « les arguties de soi disant experts »

      Donc, quand un collège d’experts choisis par la Commission européenne au multilinguisme rend un rapport prudent voire sceptique, ils deviennent de soi-disant experts ! Ne sont des experts que les pro-anglais ? Ou les pro-anglais « proactive », terme qui au passage relève plus de la pub que de la pédagogie.

      « Un jeune enfant (à partir de cinq/six ans) est tout à fait capable d’absorber deux langues, sans « séquelles » L’expérience vécue par les familles bilingues et/où expatriées le démontrent amplement » Je donne justement deux exemples montrant que tout n’est pas toujours si simple.

      « L’Anglais est devenue LE vecteur planétaire de communication, et ce phénomène est croissant et irréversible. »

      Croissant ? Sur Internet, la part de l’anglais décroît, le chinois monte en puissance, l’espéranto se renforce, y compris en France, un des pays les plus réfractaires, nostalgie de la langue diplomatique oblige (ce n’est pas le sujet, mais allez voir la page d’accueil de la ville de Montpellier, ou le Monde diplomatique polyglotte). Une initiation linguistique large au primaire m’irait aussi.

      Irréversible ? N’est-ce pas Jules César qui a dit un jour que l’Empire romain était irréversible ? A moins que ce ne soit Alexandre le grec, le grand, le great ? Napoléon ? Gengis khan ? Les moines copistes en parlant du latin ? La dynastie Ming ? Quoique eux, ils avaient peut-être raison... Donc, l’anglais pour tous est irréversible, si vous le dites ; encore faudrait-il qu’il soit déjà parlé par tous ! A voir le nombre d’interprètes parmi les conférences réunissant le gratin, on peut en douter... Et encore s’agit-il là d’intellectuels, de lettrés, qu’en est-il des peuples ? Au fait, disposez-vous d’une étude sur ce sujet ? Je blague : il n’en existe aucune, les premiers résultats seront (peut-être) disponibles dans 2 ans, soit 8 ans après la création d’une échelle de niveau en langue admise par tous les européens ! Voudrait-on cacher la vérité qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

      « Dès lors, l’apprentissage de l’Anglais dans les pays non anglophones devrait, dès le primaire être la règle, au même titre que la langue nationale, par de vrais enseignants anglophones (et non par des pseudo enseignants non qualifiés et non bilingues comme c’est souvent le cas) »

      Comme je le disais, au moins n’êtes-vous pas hypocrite comme la Commission européenne : l’anglais obligatoire comme en Italie, point barre. Et engageons une foultitude d’enseignants anglophones natifs... Il ne vous suffit pas qu’on finance une télé en anglais sur les deniers français, il faut aussi résorber le chômage en Angleterre ?

      « Apprendre à communiquer avec le reste du monde ne signifie pas abandonner sa culture, ni ses valeurs, bien au contraire. C’est une source d’ouverture de l’esprit, d’enrichissement et souvent de renforcement culturel. »

      Parce qu’apprendre l’alphabet cyrillique ou arabe, ou des idéogrammes, ce ne serait pas une ouverture vers la pluralité du monde ?

      « Qu’il est désolant de refuser la réalité, et d’assister à une résurgence absurde, archaîque des théories sur ....l’espéranto. Juste pour embrouiller un peu plus les esprits, »

      Votre réalité ! L’espéranto n’est pas une théorie mais une langue reconnue par les instances internationales, Unesco et Vatican, entre autres.

      Finalement, je vous remercie de votre intervention, caricaturale, et révélatrice de l’affolement des chantres de l’anglais mondial lorsqu’ils sentent que l’anglais est peut-être à son maximum. Ai-je oublié de rappeler que nombre d’entreprises sont revenues de leurs tentatives de tout-anglais (source, le Figaro, mais je n’ai pas la référence sous la main), ou des publicitaires qui se sont aperçus que faire la même publicité pour le monde entier était catastrophique, vu que personne n’y comprenait rien ! Après le sommet, la descente... So long, good boy, see you later on a new game !


    • Krokodilo Krokodilo 9 janvier 2007 16:01

      Pour trouver un emploi à Barcelone, mieux vaut le catalan ! Pareil dans plein de régions du monde. L’anglais n’est pas le passeport pour le plein emploi que vous décrivez, comme un commercial exagère outrageusement les qualités de son produit !


    • Zalka (---.---.90.225) 9 janvier 2007 16:09

      C’est une constante. Quelque soit la région du monde, il vaut mieux parler la langue qui s’y pratique que l’anglais pour trouver un emploi. Cepandant, l’anglais ouvre la plupart du temps beaucoup de portes.

      Alors que l’esperanto... Les trois quart des gens vous dévisageront en se demandant : « De quoi diable ce type est il en train de parler ? »

      Le dernier quart éclatera de rire.

      Bon, la proportion n’est pas tout à fait juste puisque l’on a tout de même 1 chance de 3000 de tomber sur un esperantiste.


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 16:19

      A l’auteur,

      Il est exact que je milite pour l’apprentissage précoce de l’Anglais, ayant moi même du l’apprendre à l’age adulte donc avec difficulté, pour m’insérer dans les institutions et entreprises (anglophiles) que vous citez et où l’on ne peut prosperer ni même demeurer sans être bilingue Anglais, au moins.

      Mon propos est purement fonctionnel, bien au delà de toute appréciation sur les mérites de telle ou telle langue.

      L’Anglais ne m’interesse pas à titre qualitatif ou sémantique, mais bien à titre purement professionnel.

      Or, l’objectif de l’école, souvent perdu de vue, est de permettre à nos chères « petites têtes blondes » de s’insérer plus tard brillament dans le monde du travail.

      C’est purement dans cette optique que j’ai réagi et maintiens mes propos en tous points.

      Maintenant, que l’Anglais soit ou non irréversible, c’est juste une question d’anticipation fondée sur l’observation du monde international du travail.

      Nos futurs plombiers provinciaux n’auront peut être pas besoin de l’Anglais pour gagner leur vie...Ceux qui gravitent dans le domaine du service, de la finance, de l’industrie, du commerce, eux ont auront besoin.

      J’ajouterai à celà qu’il y a en France un déficit grave, croissant, généralisé (et largement médiatisé) de la maîtrise de la langue Française. Sauf au niveau des élites et de leurs familles.

      Alors, Anglais ou autres langues étrangères, peut être mais évitons d’abord de perdre la notre.

      Merci en tout cas de m’avoir répondu et apporté intelligemment la contradiction.


    • esperantulo (---.---.141.247) 9 janvier 2007 16:35

      Vous connaissez les aéroprts et les comisariat de pays, moi j’ai conue cela, et bien qu’est qu’un a l’air avec notre anglais de merde (je veut dire celuis que l’on connait, ultra mega basique) Si l’anglais est si facile pourquoi autant de polémique pour une langue que seulement 10% du monde peu maitriser. quand je suis tomber malde à l’étranger, j’avait un médecin local et bien pour lui explique ce que j’avais en langue angalis imposible à par pour les médicament où le code est international. Super vive l’anglais. qu’est ce qu’il m’apporte. Bon bien sur je me suis un peu trop écarter du sujet de dépard et je m’en excuse.

      Concernant cet article, il y pas mal de point que je ne savait pas part exemple le mutilinguisme de famille qui peu être dans certains cas un désavantage qu’un avantage. Si certains ont cet avantages qu’ils en profitent, mais qu’ils n’ayent pas crer un désaventage dansles milieu ou cela pourrait se produire


    • Krokodilo Krokodilo 9 janvier 2007 16:35

      Effectivement, on se rapproche de la question de fond. Dans le monde de l’entreprise, vous avez dû voir nombre d’exemples de cadres qui n’osent prendre la parole en anglais de peur de se ridiculiser, de peur de montrer qu’on a compris de travers, ou de gens qui demandent aux copains de leur expliquer telle ou telle circulaire an anglais, etc. Vous savez aussi que la durée et le nombre des interventions de non-anglophones dans les conférences internationales sont nettement inférieurs à ceux des anglophones, pour les mêmes raisons. Vous militez donc pour corriger ceci par un renforcmeent de l’anglais à la maternelle et au primaire. Mais nos gouvernements et l’Union européenne savent bien que c’est inacceptable politiquement dans certaines régions et dans certains pays. Ils le font donc sans le dire !

      La question de fond est bel et bien celle de la communication mondiale entre les gens. Chacun sent qu’avec la mondialisation, il est absurde que l’Humanité ne dispose pas d’un outil de communication efficace, passant au-dessus de la barrière des langues. A croire que nous sommes moins intelligents que nous le croyons. J’ai voulu m’en tenir à l’apprentissage précoce, mais effectivement, ce thème est lié au plurilinguisme, et les deux sujets sont liés à cette communication mondiale - en fait à son absence !


    • Zalka (---.---.90.225) 9 janvier 2007 16:41

      Je vous retourne le raisonnement.

      Si l’esperanto est si extraordinaire, pourquoi tant de polémique ? Pourquoi nous ne le parlons tous depuis longtemps ?

      ah oui j’oubliais... La persécution de la part de tous les types de gouvernements depuis 120ans...


    • esperantulo (---.---.141.247) 9 janvier 2007 16:43

      Pour C Ordinaire . Nous avons bien compris que vous militiez pour l’anglais dans le monde profésionelle , mais tout le monde n’a aps besion de l’angalis dans le profesionnel et mêm cettains ont besion de plus du chinois ou de l’allend que de langalsi. Donc je pense qu’il est très movais de faire uniquement que de l’angalsi en primaire, mais de donner plusieurs choix. Bien qu’il senble que cela soi iréalisable car il existe une idée en dehors de l’anglais point de salue, alors qu’il existe d’autres alternatives Moi je propose les miennes, d’autres d’autres alternatives. Et malhereusement ses autrs alternativent n’ont pas encor réussie à resoudre ce problème des langues. moi j’en propose une mais qui n’est pas mise en place car il existe toujour cette ilusion du multilingisme et du tout à l’anglais.

      Cordialement


    • esperantulo (---.---.141.247) 9 janvier 2007 16:48

      Zalka, juste le « moi je national », les influence politiques, et l’ignorance, voila ce qui fait que ca avance pas. on entend souvent le gens dire mais pas souvent faire, pour les politique c’est la même chose et partout pareil. ceux qui apprennnent l’eo avec moi, ceux là font déjà une première démarche, vous Zalka feriez vous de même

      Cordialement


    • Zalka (---.---.90.225) 9 janvier 2007 17:02

      J’ai dèjà fait cette démarche. Avec l’anglais... Comme bien plus de gens ont franchi cette étape avec cette langue, cela me parait mieux.

      Ah zut, j’oubliais, l’argument numérique ne marche pas avec vous.


    • skirlet (---.---.223.148) 9 janvier 2007 18:14

      « Si l’esperanto est si extraordinaire, pourquoi tant de polémique ? Pourquoi nous ne le parlons tous depuis longtemps ? »

      D’abord il faut qu’on puisse le choisir dans l’enseignement (je souligne - chosir, non imposer). Ensuite on verra, combien de gens le choisiront. Si on ne vous apporte que de la bouillie au petit déjeuner, et si vous n’avez aucune incidence sur le menu, il serait machiavellique de demander « pourquoi ne mangez-vous pas les bananes ? »

      « Il est exact que je milite pour l’apprentissage précoce de l’Anglais, ayant moi même du l’apprendre à l’age adulte donc avec difficulté »

      Tout d’abord, l’apprentissaage précoce n’est pas une gage du succès. Ensuite, vous faites comme un père frustré qui n’a pas réussi dans le sport et qui essaie de faire de son fils un champion, sans se demander, si le fils le veut ou pas. Au fait, petite question : vous avez commencé l’anglais déjà adulte et devenu un parfait bilingue, sans aller vivre dans un pays anglophone ? Chapeau smiley

      « L’Anglais ne m’interesse pas à titre qualitatif ou sémantique, mais bien à titre purement professionnel. »

      L’anglais (avec une minuscule) est loin d’être nécessaire même en dehors du métier de plombier smiley

      « Or, l’objectif de l’école, souvent perdu de vue, est de permettre à nos chères »petites têtes blondes« de s’insérer plus tard brillament dans le monde du travail. »

      Et ensuite, il ira bosser à l’étranger et dira « pourquoi vous m’avez bassiné avec l’anglais, quand j’ai besoin du serbe ? »

      Du point d vue pragmatique, l’espéranto non seulement aide dans l’étude de l’anglais, mais aussi des autres langues. Un enseignement généralisé mais pas long (un an, deux au maximum) donnerait un moyen de communiquer et accéder plus rapidement à une langue dont on pourra avoir besoin plus tard. C’est sans aborder les aspects de la discrimination linguistique...

      « J’ajouterai à celà qu’il y a en France un déficit grave, croissant, généralisé (et largement médiatisé) de la maîtrise de la langue Française. »

      Oui, c’est vrai. Les heures du français à l’école ont été dimunuées et le seront encore, au profit de cette soi-disant « initiation » à l’anglais. Et comme je suis persuadée que la maîtrise de la langue maternelle est essentielle, je ne puis honnêtement pas vous suivre dans votre combat pour l’anglais « précoce » smiley


    • skirlet (---.---.223.148) 9 janvier 2007 18:40

      « Il serait plus équitable et pas plus cher que d’enseigner correctement l’Anglais à tous les enfants, avec une stragégie pédagogique de base. »

      Cela est impossible, tout simplement. Parce que le nombre d’heures ne le permettent pas. Il faudrait enseigner l’anglais aux enfants 8 heures par jour, et quid du français et des autres matières ? Autre solution serait de passer tout l’enseignement à l’anglais, abandonner le français, sauf dans le petit cercle familial. Pour moi ce n’est pas souhaitable.

      « Les Asiatiques apprennent l’Anglais avec une grande rapidité, et »l’imprégnation« s’étend même aux couches populaires. »

      Ah bon ? Les articles ne disent pas la même chose smiley

      Regardez par ici :

      http://english.chosun.com/w21data/html/news/200606/200606220020.html

      "Korean Children Suffer English Fatigue Syndrome Not so long ago, a 38-year-old mother got a call from her third-grade daughter’s instructor saying, « Your child seems distracted in class, please get her to pay attention. » When the mother asked her child what had happened, the child said, « I want to kill English ! » and burst into tears. Not being able to understand what the foreign instructor was saying, her daughter was simply stressed out by the quick pace of the class and her poor test results.

      The English education market in Korea is a US$10 billion industry, but there is also a growing number of children who — sometimes violently — boycott English."

      Lire la suite sur le site.

      Glané sur des forums :

      « Over the years I’ve been here, I’ve been biting the hand that feeds me and always asking any adult students I get, »Do you REALLY need English in your every day life ? Does your kid ? If not, stop wasting your money.«  »

      « I always ask my students »why do you study English ?« It’s quite surprising how many of them answer »for my work« and then say »but I don’t use it at work« . »

      Un ch’tit livre à jeter un oeil : http://www.amazon.com/Hate-English-Blue-Ribbon-Book/dp/0590423045

      Je ne pense pas que tout ceci est souhaitable pour les enfants...

      « Nous partageons finalement les mêmes concepts, mais en les exprimant avec un language différent...bien qu’également acéré »

      Un peu de piment, ça ne fait pas de mal smiley


    • (---.---.84.227) 9 janvier 2007 19:07

      Si on interdisait l’apprentissage de l’Anglais à l’école, Nos élites ne se sauveraient pas aux USA sitôt leurs études payées par les contribuablesterminées(dans le fond, ce n’est pas si bête hein ?)


    • (---.---.38.189) 9 janvier 2007 20:03

      A l’auteur,

      Oui j’ai vu et vois encore tout ceci.

      Ces patrons Français de filiales majeures de grands Groupes faire des interventions publiques en baragouinant un anglais approximatif dans un accent à « c... » le nez collé à leur papier. La honte prend alors le pas sur le rire.

      Ces chefs d’entreprises ou ces politiques qui parlent à leurs interlocuteurs asiatiques et néanmoins anglophones, par traducteurs interposés, car la contrepartie ne comprend pas leur anglais.

      Ces cadres compétents qui tremblent de prendre la parole devant leur pairs dans la langue imposée, l’anglais, et effectivement écourtent l’intervention, la rendant insipide.

      Ces cadres compétents qui moqués, puis sont doucement mais finalement écartés car ils ne parviennent pas malgré leurs efforts à maîtriser l’anglais.

      J’assiste à tout celà d’ou le sens de mes propos.


    • Michel (---.---.160.170) 9 janvier 2007 20:52

      @ citoyen ordinaire

      « Les Asiatiques apprennent l’Anglais avec une grande rapidité, et »l’imprégnation« s’étend même aux couches populaires. »

      bof... vous embellissez les choses, il me semble. Les japonais et chinois avec qui j’ai pu travailler ou que j’ai écouté lors de conférences, et ils sont nombreux, (je suis dans la recherche où l’anglais est la langue de travail) ne m’ont franchement pas impressionné par leur niveau d’anglais. C’est meme assez souvent diffcile à comprendre !

      Cela dit j’ai beaucoup de respect pour leur abnégation à apprendre cette langue qui n’a pas le meme alphabet que le leur.


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 20:57

      Ils l’apprennent, et massivement, c’est ce qui est interessant à noter. Leur niveau n’est généralement pas encore top mais ils parviennent à communiquer en l’utilisant. Si nous en étions au même point ce serait déjà bien.


    • skirlet (---.---.223.148) 9 janvier 2007 21:10

      Apprennent massivement ? Pas de façon aussi massive que vous semblez le dire. La Corée du Sud fait effectivement beaucoup d’efforts pour l’anglais, mais s’il faut le payer avec le stress des enfants, le taux élevé de suicides parmi les étudiants depuis la « mise » à l’anglais (faites une recherche sur la Toile), il est légitime de se poser la question : voulons-nous cela pour nos jeunes ?


    • esperantulo (---.---.90.180) 9 janvier 2007 21:19

      "J’ai dèjà fait cette démarche. Avec l’anglais... Comme bien plus de gens ont franchi cette étape avec cette langue, cela me parait mieux. Ah zut, j’oubliais, l’argument numérique ne marche pas avec vous. "

      oui moi aussi j’ai tenter mais sans succes, j’ai fait la même chose avec l’eo mais avec ce dernier je suis plus à l’aise. l’anglais ne m’a permis de me débrouiller à l’étranger et aussi pour de bon nombres de personnes bien sur en dehors des hotels de luxe, car en pleine savane, adieux anglais.

      Sinon comme premier pas vous pouvez faire le cours en 10 lecons, pas plus de dix heures. 10 heures dans une vie c’est rien, comparer au 400 heures de langues que j’ai perdue car pas assez douer pour les langues, quel gachis

      Cordialement


    • esperantulo (---.---.90.180) 9 janvier 2007 21:21

      corek 4000 heures et pas 400


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 21:35

      Chère skirlet,

      La pression que subissent les enfants en Corée et au Japon, ainsi que dans une moindre mesure en Chine Pop. et à Singapour n’a rien à voir avec l’anglais.

      C’est une pression globale qui s’exerce sur eux par le système parents/enseigants/environnement pour stimuler leur performance.

      Mieux vaut pour...leur « matricule » qu’ils reportent leurs doléances sur l’anglais que sur une matière nationale, leur propre langue par ex. ou sur le système éducatif dans son ensemble...

      Cette pression pour la performance, où les moments de détente sont minutés et où le blâme généreusement dispensé augmente encore le stress, se traduit d’ailleurs par une fréquence anormale de suicides, et n’est pas bonne.

      Elle est malsaine et nous en sommes d’accord.

      Mais l’anglais n’a rien a voir avec ç’a.

      D’autrepart, pour apprendre correctement l’anglais, ce n’est pas huit heures par jour qu’il faut mais huit heures par SEMAINE, avec un prof vraiment anglophone avec bien sûr un peu de pédagogie. C’est amplement suffisant.

      Pas forcèment un prof anglais ! Un prof français périodiquement recyclé en GB fait aussi bien l’affaire. Mais le recyclage on connait pas...


    • Michel (---.---.160.170) 9 janvier 2007 21:41

      @ skirlet

      « le multilinguisme n’est qu’une chimère »

      Ah ? L’« unilinguisme » me semble etre quand meme un problème culturellemnt très ancré en France. Ainsi que dans les pays aux langues « dominantes » (généralement avec un fort passé colonialiste). Il me semble qu’en France, le problème vient du fait qu’on ne veut pas s’investir dans l’apprentissage d’autres langues.

      En Suisse, il y a quatre langues nationales (sans compter les dialectes de suisse allemand qui sont les langues parlées en priorité par les alémaniques) et beaucoup de gens parlent trois, quatre voire cinq langues (anglais compris), ça n’a rien d’une chimère.

      On peut effectivemnt remettre en queston l’hégémonie de la langue anglaise mais si, d’un point de vue « franco-centrique », cette langue ne s’est pas imposée comme « seconde langue » (est-ce un bien ou un tort, je sais pas), d’un point de vue mondial, il est difficle de nier que c’est la langue de communication par excellence. Quand un croate rencontre un japonais, ils parlent rarement français.

      Cela dit, je comprends pas pourquoi on oppose toujours l’apprentissage de la langue nationale à celle des langues étrangères. Les deux sont nécéssaires. IL me semble que c’est plus l’aspect volontariste (d’apprendre ces langues étrangères) qu’il faudrait développer en France. L’age optimum me semble moins important.


    • esperantulo (---.---.90.180) 9 janvier 2007 21:50

      10 000 pour bien se débrouiller et 20 00 pour etre à l’aise donc moi pendant 6 ans fait angalis environ 4 heures par semaine soit au total 2000 heures avec les devoirs maison donc pour avoir au moins 10000 heures je fais *5 donc 20 heures par semaines donc je les cases ou mes cours de physique, de sport, de math et autre. 8 heures par semaine sur 35 heures de cours à monépoque cela fair 25%, bon faut ajouter la 2eme LV donc 8 heures de plus sacahnt que j’en fait deux ans de moi que la LV1 donc je rajoute au moin 1 heure par semaine donc cela fait

      8+9= 17 heures houa plus de la moitier du temps des cours en langue vivante donc soit je vire certains cours pour evite de faire plus de 45 heures de boulot par semaine ou alors je met d’autres ours en angalisn et autre atres langue, de l’histoire en anagalis ca doit etre super, de la géo en italien aussi ; du sport en angalis, heu non ca donne pas assez d’heures de langue. on peut faire cela aussi mais pour l’instant malgrer des éssaies des résultas mitigés Donc on s’en sort pas


    • skirlet (---.---.223.148) 9 janvier 2007 22:09

      A Citoyen ordinaire :

      si je suis d’accord que l’anglais n’et pas la seule composante de cette pression, préntendre qu’il n’a rien à voir est exagéré. Une langue difficile, avec les sons particulièrement ardus pour les Asiatiques (plus encore que pour les Européens) est une source importante de frustration.

      « D’autrepart, pour apprendre correctement l’anglais, ce n’est pas huit heures par jour qu’il faut mais huit heures par SEMAINE, avec un prof vraiment anglophone avec bien sûr un peu de pédagogie. C’est amplement suffisant. »

      Amplement suffisant ? Pour avoir le niveau natif ? Et pendant combien de temps ? Je voudrais connaître vos sources, svp.

      « Un prof français périodiquement recyclé en GB fait aussi bien l’affaire. »

      Voilà ! Si même un prof doit être régulièrement recyclé, ça montre la fragilité des acquis. Si par la suite l’anglais n’est pas pratiqué intensément, ce qui est le plus souvent le cas, tout ce temps est perdu.

      Et il ne faut pas oublier la composante essentielle de l’apprentissage réussi : la motivation. Dans les langues, elle est primordiale. Et tout le monde ne peut pas en avoir une forte. Dire « fokon yaka » ne suffit pas, répéter que c’est « incontournable » ne suggit pas.

      A Michel :

      tout est dans le sons qu’on donne au mot « multilinguisme ». S’il s’agit de baragouiner un peu, alors c’est accessible. Mais même un bilinguisme parfait, autrement dit le même niveau dans deux langues, est une chose rare, alors pour plusieurs langues c’est une chimère.

      « Il me semble qu’en France, le problème vient du fait qu’on ne veut pas s’investir dans l’apprentissage d’autres langues. »

      Autres que l’anglais ? Ou dans les langues en général ? Dans la scolarité, les élèves étudient deux, et parfois trois langues. C’est investir, non ?

      Par contre, ne me faites pas le coup de la Suisse, j’ai lu plein de choses sur leur situation linguistique et j’ai discuté avec les Suisses. Ce n’est pas du tout le paradis linguistique, la maîtrise est insuffisante, rares sont les Suisses aui apprennent l’italien, et pratiquement personne n’apprend le romanche. L’anglais progresse énormément dans ce pays, devenant quasiment la cinquième langue, preuve que le multilinguisme n’est pas facile. Et pourtant, ils essaient depuis fort longtemps...

      « d’un point de vue »franco-centrique« , cette langue ne s’est pas imposée comme »seconde langue"

      Franco-centrique ? Je suis d’origine Russe, et le français n’est pas ma langue maternelle. La majeure partie de ma vie, je l’ai passée dans mon pays de naissance. Je ne pense pas être franco-centrique smiley

      « il est difficle de nier que c’est la langue de communication par excellence »

      C’est la langue de la puissance dominante. Comme outil de communication, elle est très insuffisante.

      « Cela dit, je comprends pas pourquoi on oppose toujours l’apprentissage de la langue nationale à celle des langues étrangères »

      Moi, je ne l’oppose pas. Je pense que les langues étrangères :

      — doivent être commencées, quand la langue maternelle est bien acquise

      — au primaire, il faut faire l’introduction à la linguistique générale (pour cela l’espéranto est particulièrement adapté), en initiant les enfants en parallèle aux sons et aux alphabets différents, en faisant appel aux intervenants extérieurs, aux parents d’élèves d’origine étrangère etc.

      — au collège, proposer un large choix des langues (et non seulement l’anglais).

      C’est pour moi un multilinguisme réaliste et humain.


    • Citoyen ordinaire 9 janvier 2007 22:21

      Ben, avec un tel programme, pourvu que l’on ne vous aie pas un jour comme ministre de la culture...Encore que...les précédents ont dejà bien réussi à démolir le Français, alors pourquoi pas l’espéranto pour se comprendre entre nous, pour faire le joint entre le Français littéraire, celui des cités maighrébines, celui des banlieues, celui des campagnes et celui des sms smiley


    • esperantulo (---.---.90.180) 9 janvier 2007 22:33

      « Ben, avec un tel programme, pourvu que l’on ne vous aie pas un jour comme ministre de la culture...Encore que...les précédents ont dejà bien réussi à démolir le Français, alors pourquoi pas l’espéranto pour se comprendre entre nous, pour faire le joint entre le Français littéraire, celui des cités maighrébines, celui des banlieues, celui des campagnes et celui des sms  »

      Au faut pas s’inquieter la dessus on y est déjà avec l’angalis et les anglisismes, pauvres orthophonistes qui déjà traquent encore plus le dislexie visuaux-oral à cause de l’anglisisme smiley


    • skirlet (---.---.223.148) 10 janvier 2007 00:06

      C’est à moi que vous vous adressez, Citoyen ? smiley Décidément, vous fantasmez beaucoup sur mon influence potentielle smiley

      Donc, une heure d’espéranto par semaine environ pendant un an ou deux, une initiation à plusieurs langues de dix minutes de temps à l’autre, ça menace le français, et 8 heures d’anglais par semaine (vous n’avez pas répondu, pendant combien d’années), à partir du primaire (du début, je présume), c’est anodin et même profitable ? Drôle de logique, si la logique y est.


    • Michel (---.---.160.170) 10 janvier 2007 00:25

      @ skirlet

      « tout est dans le sons qu’on donne au mot »multilinguisme« . »

      tout à fait d’accord. Mais sur ce point vous êtes une pure et dure !

      « S’il s’agit de baragouiner un peu, alors c’est accessible. Mais même un bilinguisme parfait, autrement dit le même niveau dans deux langues, est une chose rare, alors pour plusieurs langues c’est une chimère. »

      Entre « baragouiner un peu » et exiger le meme niveau de langue que la langue maternelle, il me semble qu’il y a un juste milieu.

      « Autres que l’anglais ? Ou dans les langues en général ? »

      Dans les langues en général.

      « Dans la scolarité, les élèves étudient deux, et parfois trois langues. C’est investir, non ? »

      Testez le niveau des éleves en fin de la scolarité, regardez combien poursuivent l’étude de ces deux ou trois langues à l’université ou dans le monde du travail, vous verrez qu’il y a un problème. L’investissemnt a une part étatique (école, université) mais aussi une part (importante) personnel. De mont point de vue, c’est surtout là qu’est le blocage culturel.

      « Par contre, ne me faites pas le coup de la Suisse, j’ai lu plein de choses sur leur situation linguistique et j’ai discuté avec les Suisses. Ce n’est pas du tout le paradis linguistique, la maîtrise est insuffisante, rares sont les Suisses aui apprennent l’italien, et pratiquement personne n’apprend le romanche. L’anglais progresse énormément dans ce pays, devenant quasiment la cinquième langue, preuve que le multilinguisme n’est pas facile. Et pourtant, ils essaient depuis fort longtemps... »

      si, si je vais vous faire le coup de la suisse ! smiley Vous avez « lu », c’est bien, moi j’y vis depuis une dizaine d’années. J’y suis arrivé avec mes connaissances de français moyenen en langues (bon je me débrouillais assez bien en anglais, quoique sur votre échelle à deux niveau « anglais baragouiné » - « anglais shakespearien », je devais quand meme rester sur « anglais baragouiné » !). C’est le contexte suisse qui m’a conduit à étoffer mes connaissances.

      Je n’ai pas dit que c’est un « paradis » linguisitique, j’ai dit et je maintiens, que les suisses maitrisent bien plus de langues que les français. C’est un fait ! Par « maitriser », j’entends qu’ils ont le niveau pour entretenir une discussion, pour passer un entretien d’embauche, pour expliquer leur problème de santé à leur médecin ... Mais bien sur, si pour vous, on « baragouine » une langue si on ne parle l’anglais comme Dickens, l’italien comme Umberto Ecco et l’espagnol comme Cervantes, effectivement le multilinguisme est une chimère ! Dans la vraie vie de tous les jours où l’immense majorité des gens n’est pas linguiste, c’est un peu différent. Heureusement ! Entre toute les communautés linguistiques de suisses, il y a une nécessaire tolérance. Sinon la Suisse éclaterait en morceaux. Les tessinois apprécient que je leur parle italien quand je suis dans leur canton, moi j’apprécie leur bienveillance envers mes erreurs dans cette langue que j’aime ô combien. Le trilinguisme français-allemand-anglais est bien sur le plus courant. Si en France une majorité de Français arrivaient à parler trois lanues, je pense qu’aurait déjà fait d’énormes progrès. Mais les plus forts c’est quand meme les tessinois et les grisons (qui parlent le romanche) parmi lesquels on trouvent ceux qui maitrisent 4 à 5 langues. ça c’est vraiment impressionnant.

      Quant à l’importance de l’anglais en suisse, elle est essentiellement due aux faits que les suisses sont assez doués pour l’apprentissage des langues et qu’ils/elles ont une approche plus pragmatique des langues que la votre. Notez bien que les suisses allemands sont très attachés à leurs dialectes maternels (ils ne sont pas prêts de les abandonner) mais restent réalistes sur les possibilités qu’apportent l’anglais dans les communications internationales.

      « Franco-centrique ? Je suis d’origine Russe, et le français n’est pas ma langue maternelle. La majeure partie de ma vie, je l’ai passée dans mon pays de naissance. Je ne pense pas être franco-centriquesmiley »

      Je parle pas de vous, je parle de la France, en général.

      « C’est la langue de la puissance dominante. »

      ça c’est vrai mais ça change avec l’histoire.

      « Comme outil de communication, elle est très insuffisante. »

      vous pouvez argumenter ?

      "Moi, je ne l’oppose pas. Je pense que les langues étrangères :

      - doivent être commencées, quand la langue maternelle est bien acquise"

      vu votre niveau d’exigence sur les langues, je me demande à quel age on pourrait commencer à apprendre une langue étrangère ! 20 ans ?? smiley Dai, sto scherzando !!

      « - au collège, proposer un large choix des langues (et non seulement l’anglais). »

      Au moins, sur le large choix de langues, je suis bien d’accord avec vous.

      « C’est pour moi un multilinguisme réaliste et humain. »

      Tiens, le multilinguisme n’est plus une chimère ? c’est bien, vous évoluez dans le bon sens smiley

      Cordialement. Michel, qui préfère baragouiner 5 langues plutot qu’en parler deux parfaitement bien smiley


    • skirlet (---.---.223.148) 10 janvier 2007 01:39

      « Mais sur ce point vous êtes une pure et dure ! »

      Pas tellement. Plutôt réaliste smiley

      « Entre »baragouiner un peu« et exiger le meme niveau de langue que la langue maternelle, il me semble qu’il y a un juste milieu. »

      Il n’y a pas de « juste » milieu. Pour être à l’aise, il faut un niveau élevé. Je précise qu’on ne parle pas ici d’un passe-temps (qui est tout à fait honorable), mais de devoir fonctionner face aux natifs. Je connais très bien ce que c’est un handicap linguistique...

      « De mont point de vue, c’est surtout là qu’est le blocage culturel. »

      Alors il est propre à plusieurs peuples smiley

      « Vous avez »lu« , c’est bien, moi j’y vis depuis une dizaine d’années. »

      Vous savez, quand on discute avec les autres immigrés vivant en France, c’est étonnant à quel point nos impressions diffèrent smiley Vous n’accusez quand même pas les Suisses ayant une opinion différente de la vôtre de mensonges ? smiley

      « j’ai dit et je maintiens, que les suisses maitrisent bien plus de langues que les français »

      Oui, ils les apprennent davantage et de façon plus soutenue. Le fait d’avoir plusieurs langues nationales les y oblige. Malgré tout, les frictions existent... Si parler pluseurs langues était facile, elles n’existeraient pas.

      « Mais bien sur, si pour vous, on »baragouine« une langue si on ne parle l’anglais comme Dickens, l’italien comme Umberto Ecco et l’espagnol comme Cervantes, effectivement le multilinguisme est une chimère ! »

      Où ai-je dit cela ?

      « Dans la vraie vie de tous les jours où l’immense majorité des gens n’est pas linguiste, c’est un peu différent »

      Je ne le suis pas non plus.

      « Le trilinguisme français-allemand-anglais est bien sur le plus courant »

      Toutes les langues au même niveau ? smiley Et pourquoi pas le quadrilinguisme, ou le trilinguisme français-allemand-italien ? C’est une langue nationale, que je sache smiley

      « Quant à l’importance de l’anglais en suisse, elle est essentiellement due aux faits que les suisses sont assez doués pour l’apprentissage des langues et qu’ils/elles ont une approche plus pragmatique des langues que la votre »

      Il n’y a pas de peuples plus doués que les autres. Il y a des peuples qui sont obligés de consacrer plus de temps à l’apprentissage des langues. Ceci dit, je ne sais pas ce que vous entendez sous le « pragmatisme » ; par contre, l’abondance des marques à consonnance anglophone vient du fait qu’elles sont perçues comme plus « neutres »... Intéressant, non ? smiley

      « ça c’est vrai mais ça change avec l’histoire »

      Je ne vous contredirai nullement sur ce point smiley

      « vous pouvez argumenter ? »

      Langue difficile, demandant beaucoup de temps, pleine d’expressions idiomatiques, accent tonique mobile, orthographe chaotique, de sorte qu’on ne sais jamais, comment prononcer tel ou tel mot, sons difficiles pour les non natifs, l’énorme avantage aux natifs (ça, ce sera vrai pour n’importe quelle autre langue ethnique)...

      « Dai, sto scherzando !! »

      Кто бы подумал smiley Non, l’âge de 11 ans suffit smiley

      « c’est bien, vous évoluez dans le bon sens »

       smiley smiley

      Ca dépend. Si le bon sens, c’est le quadrilinguisme façon Luxembourg, qui prend presque la moitié du temps scolaire aux enfants au détriment des autres matières, ce sens-là ne me convient pas smiley

      « Michel, qui préfère baragouiner 5 langues plutot qu’en parler deux parfaitement bien »

      C’est votre choix. Enfin, je parle cinq langues plutôt bien, sans qu’elles soient mon métier, mais loin de moi la pensée d’exiger la même chose de tous. Il n’y a pas que les langues dans le monde, aussi bien comme métier que comme loisir smiley


    • ea (---.---.9.37) 12 janvier 2007 16:50

      on se passerait de commentaires comme cela... Dans le fond c est pas bete qu il dit en plus, affligeant meme en ayant de l humour



    • Wàng (---.---.189.130) 15 janvier 2007 15:42

      Encore un anglicisme relevé chez monsieur le coca-collaborateur : opportunité, à la place d’occasion, substitution pour le moins...inopportune. smiley

      Wàng


    • Wàng (---.---.189.130) 15 janvier 2007 16:05

      Effectivement, c’est très intéressant de voir des petits colonisés se ruer en masse sur la langue-qui-va-sauver-le-monde, tout ça pour être « inférieur », « ridicule », « envahi » par la civilisation supérieure et « ponctionné » financièrement et scientifiquement. Que voila un modèle à suivre pour la France. Mazo !

      http://www.esperanto-sat.info/article620.html

      « Le très renommé “Los Angeles Times” (31.03.2002) a signalé pour sa part l’apparition d’un autre phénomène ahurissant en Corée. De plus en plus de parents coréens font subir une opération chirurgicale à leurs enfants de moins de cinq ans pour qu’ils puissent mieux prononcer l’anglais. Cette opération coûte de 230 à 400 dollars. Elle consiste à inciser le frein de la langue afin qu’elle puisse mieux s’allonger et devenir plus souple. Parler l’anglais tourne à l’obsession. Le charlatanisme se porte bien.

      D’après le quotidien coréen “Dong - A”, “L’anglais est en train de faire de l’enfance un enfer”. Selon Jonathan Hills, qui enseigne cette langue sur la chaîne de télévision éducative nationale : “Apprendre l’anglais est devenu la religion nationale”... Il n’est pas rare que des parents coréens contraignent leurs enfants de six mois à rester devant un téléviseur durant des heures pour regarder des cassettes vidéo d’enseignement de l’anglais. »

      Wàng


    • clo (---.---.245.149) 12 mars 2007 22:00

      si vous parlez l’anglais aussi bien que vous ecrivez le francais, je ne suis pas etonnee que cela ne vous serve pas au mieux...


    • Romain BOSSUT (---.---.76.99) 9 janvier 2007 13:25

      Excellent article, complet et sérieux.

      Il me paraît évident et nécessaire que l’on apprenne très tôt non pas deux langues, mais effectivement la morphologie et les sonorités des principales langues. Ces bases permettrait d’aborder plus sereinement par la suite différentes langues.


      • esperantulo (---.---.50.81) 9 janvier 2007 13:42

        Ou du moins mieux comprende la facon de penser d’un natif, sans pour cela tenter d’arriver d’arriver à parler comme lui. En résumer de faire une culture des langues générales. cela peut être une bonne approche des langues Cordialement


      • esperantulo (---.---.50.81) 9 janvier 2007 13:29

        Et comme le dit si bien Kersaudy on apprend une langue en la pratiquant 8 heures pas jour et on ne l’apprend pas en la pratiquent que 1 heure par semaine


        • (---.---.76.99) 9 janvier 2007 13:57

          lol, ouais là ça va faire péter le budget smiley


        • jandelareula (---.---.35.181) 9 janvier 2007 16:51

          Après avoir tenté d’éradiquer les langues autres que le français, occitan, breton... voilà qu’on voudrait imposer un « bilinguisme utilitariste ». Mais vu l’efficacité de l’enseignement des langues dans le pays de « la plus belle langue du monde », il y a peu de chances qu’on y arrive...

          En attendant les Calandretas (écoles associatives occitanes), Diwan (écoles associatives bretonnes), Ikastolak (basques)... obtiennent d’excellents résultats. Même en français smiley mais ça c’est tabou, il ne faut pas en parler.

          Le bilinguisme doit s’appuyer sur une culture véritable, pas une « langue scolaire »...

          A Béziers, le 17 mars 2007, se déroulera une manifestation pour l’occitan.

          http://manifestar.online.fr/

          Seretz los benvenguts, brave monde !


          • faxtronic faxtronic 9 janvier 2007 22:02

            C’est clair que l’anglais est incontournable hors de france. Je suis en Flandre, donc l’anglais me sert tous les jours car je bosse en anglais. Avant j’atais mauvais, je me payais meme des notes negatives en anglais en prepa. Apres 10 ans d’utilisation quotidienne, je parle anglais tres corectement, je comprends et lis l’anglais sans avoir a traduire dans ma tete, sans aucun probleme. Mais bon, j’ai pas mal bourlingué. Dire que les francais parlent pas anglais, c’est une idiotie, dire que le reste du monde parlent bien anglais, c’est aussi une idiotie. Ja’i rencontré moult allemand, espagnol, neelandais, chinois, japonais qui baragouinait a peine l’anglais, et si je ne parlait pas moi-memeun peu le japonais, l’allemand et le neerlandais, je n’aurais rien compris ( par contre je ne panne rien au chinois...., 5 langues, je n’arrive pas a en avaler une sixieme)


            • Mariesg (---.---.107.234) 10 janvier 2007 01:48

              Merci pour cet article et pour tous ses commentaires que je trouve très riches et intéressants (à quelques exceptions près). Je suis moi-même professeur des écoles (vous savez, les nouveaux instits) et doublement concernée par l’apprentissage précoce des langues :

              1. Je suis habilitée en allemand. Ou, plus clairement : j’ai reçu à l’IUFM une formation pour enseigner l’allemand à l’école primaire, et j’ai réussi aux examens d’allemand et de didactique des langues, ce qui m’autorise donc à enseigner l’allemand. Dans notre école, nous sommes plusieurs à être habilités. Tous en anglais, sauf moi. Auparavant, nous avions une collègue hispaniste, mais elle a changé d’école. Je ne sais pas si vous connaissez les programmes actuels de l’école primaire. L’enseignement d’une langue vivante étrangère est obligatoire à partir du CE2, à raison d’une heure trente par semaine (en deux fois 45 minutes). Or la langue apprise par les enfants doit être la même tout au long du primaire. De ce fait, je n’exerce pas en allemand. Cela serait tout bonnement impossible à réaliser dans notre école, sauf à supposer soit que je passe mes journées à donner des cours d’allemand à toutes les classes de CE2, CM1 et CM2, soit qu’aucun élève ne redouble et qu’une classe ne soit pas éclatée durant 3 ans - en gros, on aurait le CE2 anglophone contre le CE2 germanophone, puis le CM1 anglophone contre le CM1 germanophone etc etc... En bref, nous avons retourné le problème dans bien des sens, sans résultat... Sinon que les enfants apprennent tous l’anglais. Je n’ai d’ailleurs personnellement rien contre l’anglais. Je l’utilise quotidiennement ne serait-ce que quand j’écoute un CD ou quand je vais sur le net. Mais bon... Pour la diversité, repassez ! En plus, l’enseignement de ces langues a changé. Avant, il s’agissait essentiellement d’une première approche, beaucoup basée sur le jeu et sur l’oral. Or, de plus en plus, les enfants passent à l’écrit et doivent apprendre des règles de grammaire ou d’orthographe... En somme, on fait en primaire une pré-sixième. Cela ôte de son charme et de son sens à cette introduction précoce des langues. Enfin, je trouve... Il me semble aussi que les enfants doivent choisir en sixième la langue qu’ils ont étudiée en primaire - si ce n’est pas fait, c’est pour bientôt. Du coup, là encore, quel choix et quelle diversité ? De mon point de vue, les enfants devraient plutôt aborder diverses langues en primaire, comme certains l’ont proposé. Découvrir de nouvelles sonorités à un âge où l’oreille n’est pas encore faite et sourde à certains sons. Découvrir divers chants linguistiques, divers alphabets, diverses cultures, quelle richesse ! Bien sûr, cela serait fonction des capacités de chacun des enseignants de l’école, peut-être de l’aide de parents d’origine étrangère qui pourraient animer quelques heures d’initiation ou d’écoute... Bref, on pourrait offrir aux enfants une vraie richesse qui les ouvrirait au monde et leur donnerait suffisamment de bases, de curiosités et de confiance pour tenter ce qu’ils aiment vraiment. J’aurais aimé que nos élèves découvrent tour à tour l’anglais, l’allemand et l’espagnol en primaire, et choisissent ainsi en sixième une langue qu’ils aimeraient vraiment, qu’ils apprendraient donc plus facilement. Et une fois qu’on connaît deux langues, tout le monde le sait, on a acquis une agilité intellectuelle et linguistique qui rend la troisième langue bien plus facile à apprendre. M’enfin, difficile de refaire le monde...

              2. Mon poste me met constamment au coeur de ce sujet, puisque je suis enseignante en Clin (classe d’initiation pour les enfants non francophones nouvellement arrivés en France). En somme, j’enseigne le français langue seconde à des enfants de 6 à 11 ans, pour qu’ils puissent intégrer notre cursus scolaire français le plus rapidement possible. Le tout, à plein temps : les enfants passent 27 heures par semaine dans une école française à suivre des cours en français alors qu’eux-mêmes ne parlent pas cette langue. C’est épuisant pour eux. Moi-même, j’ai failli m’endormir (pas d’ennui mais d’éreintement) après une initiation de 3/4 d’heures en chinois... Alors, est-ce qu’ils apprennent vite ? Surtout les plus petits ? Est-ce qu’ils aiment apprendre le français et progresser ? Difficile à dire. Ca dépend desquels. Pour certains, c’est criant ! Au bout de 3 mois, ils sont totalement autonomes malgré un manque de vocabulaire qui s’atténuera progressivement. Pour d’autres, trois ans ne font rien... Chaque enfant est unique, avec son parcours migratoire à lui, ses projets, ses rêves et ses envies, son désir parfois d’oublier un passé trop dur, mais parfois aussi un rejet de ce pays où il arrive contraint et forcé. Alors comment savoir comment un enfant réagira ?... Alors, si ça n’est pas flagrant pour des enfants qui ont besoin d’apprendre cette deuxième langue pour vivre (ou survivre), qu’est-ce que cela sera pour des enfants qui pratiqueront une deuxième langue artificiellement comme une matière scolaire supplémentaire ? Je ne sais pas, et je suis même plutôt pour l’apprentissage précoce des langues. Mais je me pose quelques questions, c’est tout...


              • Krokodilo Krokodilo 10 janvier 2007 11:17

                Merci de votre témoignage de première main. Effectivement, j’aurais pu ajouter avec la définition de l’apprentissage précoce un lien vers les textes officiels en vigueur en France depuis peu, dès le CE2 comme vous le rappelez.

                « En somme, on fait en primaire une pré-sixième »

                C’est bien dit. Je regarderai mais je ne crois pas que l’obligation de poursuivre dans la même langue soit officielle, car les textes parlent d’initiation. Il est possible que, l’habitude aidant, on calque au primaire les structures rigides du secondaire, alors que le primaire est par nature souple et polyvalent, lieu idéal d’une initiation large telle que certains commencent à le proposer, sans que leurs avis soient pour l’instant relayés dans les IUFM, les Rectorats, les Ministères et les revues professionnelles (sauf peut-être les revues syndicales auxquelles je n’ai pas accès). Ce ne sont même pas des problèmes récents : de mon temps déjà, je n’avais pu choisir espagnol LV2 faute de poste de prof d’espagnol dans mon lycée. Récemment, ma fille n’a eu de choix en 6e qu’entre anglais ou bilingue anglais-allemand, ce qui revient à l’anglais obligatoire, en contradiction avec les textes officiels qui parlent de choix, et avec les recommandations européennes d’étudier la langue du pays voisin (pour nous, 800 km !). Il existe un accord officiel entre la France et l’Allemagne pour soutenir mutuellement leurs langues, chacune en baisse dans les pays respectifs, une preuve de plus de la relativité du choix et de l’importance des décisions administratives.

                Je savais déjà que nombre d’instits (mes parents l’étaient, et je suis attaché à ce vocable) n’avaient guère d’enthousiasme envers cette réforme, pour la bonne raison que sur le terrain, le flou conceptuel qui préside à ces réformes, les problèmes logistiques et l’absence de choix sont évidents. Il faut être dans les nuages de la pédagogie, de la didactique, ou des bureaux ministériels pour l’ignorer. En matière de langues on marche sur la tête, faute d’aborder les vraies questions : initiation/spécialisation, filières/souplesse ou modules, apprentissage de l’anglais ou large choix ? Nous sommes tous un maillon dans une chaîne, ce qui est regrettable, c’est ce refus d’en discuter chez ceux dont justement c’est le rôle ! (sur le site APLV, association des professeurs de langue vivante, quelques professeurs de langue ont critiqué divers aspects suite au CECRL, mais plutôt la succession de réformes ou l’absence de formation que les aspects que vous avez abordés.)


              • skirlet (---.---.36.254) 10 janvier 2007 12:37

                Bonjour Marie, et merci pour votre message. C’est très intéressant de lire le témoignage d’un enseignant smiley Je vois que dans le contexte actuel, les auteurs du rapport avaient raison, et encore, ils ont été gentils en disant « peut nuire à la diversité » - l’apprentissage précoce tel qu’il est nuit déjà !

                J’ai des questions à vous poser :

                — depuis longtemps, je voudrais savoir - pourquoi on remanie les classes chaque année ? Dans mon pays ça ne se faisait pas (à mon époque ; maintenant je ne sais plus du tout, comment ça marche)

                — il est clair que s’il faut continuer la langue commencée, le remaniement des classes rend impossible la diversité, donc tout le monde ne fait que de l’anglais. Existe-t-il des textes officiels qui obligent de continuer la même langue ?

                — vous dites « Or, de plus en plus, les enfants passent à l’écrit et doivent apprendre des règles de grammaire ou d’orthographe... En somme, on fait en primaire une pré-sixième » - est-ce officiel, fixé dans les programmes, ou une tendance non-officielle ?

                — « Il me semble aussi que les enfants doivent choisir en sixième la langue qu’ils ont étudiée en primaire - si ce n’est pas fait, c’est pour bientôt » - non, ce n’est pas encore fait, mais il y a la désinformation des parents. Plusieurs pensent qu’il est obligatoire de continuer la langue du primaire. Vous dites que c’est pour bientôt - existe-t-il une décision officielle déjà prise ou en préparation ?

                — en quoi consiste la formation à l’IUFM qui permet d’enseigner une langue étrangère ?

                — « Alors, si ça n’est pas flagrant pour des enfants qui ont besoin d’apprendre cette deuxième langue pour vivre (ou survivre), qu’est-ce que cela sera pour des enfants qui pratiqueront une deuxième langue artificiellement comme une matière scolaire supplémentaire ? »

                En observant quelques cas, je constate que cette « initiation » donne des résultats proches du zéro. Et qu’en pensent vos collègues du primaire ?

                J’espère que je ne vous ai trop « chargée » avec ma curiosité smiley Merci d’avance.


              • esperantulo (---.---.151.129) 10 janvier 2007 13:23

                j’ai demander à plusieurs enseignats au sujet des langues au primaire, obligation à partir du CE2 et devrait passer des le CP, pricipalemnt angalis car peut d’autres langues possibles et problème avec les collèges. Et point assez important cet apprentissage semble une dilution de la formation en 6eme car en fin de 6eme tout le monde à me même niveau malgré une avance au départ pour ceux qui ont étuder au primaire. Donc on peut se poser la question est ce que cela vaut le coup de faire apprendre un langue en primaire donc plus d’heures de cours pour l’élève pour arriver au même résultat en fin de 6eme Peut etre que je me trompe, à vous de me le dire.


              • skirlet (---.---.36.254) 10 janvier 2007 12:20

                Questions :

                — trilingue en quelles langues, quel niveau ?

                — que signifie au juste votre phrase « j’abondonnerai pas une langue par lavage de cerveau pour moins de 150 000 euros » ?

                — « la meilleure facon de pratiquer c’est d’etre entouré de gens qui ne parle que cette langue » - ceci est vrai, mais pensez-vous que l’on peut assurer de telles conditions pour chaque élève ?

                « L’anglais est LE vecteur incontournable » smiley

                En prenant un voyage organisé, nul besoin d’anglais smiley Avec Pasporta Servo non plus. Et essayez de vous adresser à un autochtone en dehors de l’hôtel - le plus souvent, il ne connait rien en anglais , sauf « hello » smiley


              • skirlet (---.---.195.111) 11 janvier 2007 16:58

                Merci, mais...

                — Vous n’avez pas précisé votre niveau. Votre anglais et votre espagnol, sont-ils au même niveau que votre français ?

                — Et pour 150 millions d’euros, vous auriez accepté ? smiley Je blague smiley De toute façon, c’est impossible techniquement.

                — Ce n’était pas ça la question. Je la repose : pensez-vous que l’on peut assurer de telles conditions pour chaque élève ? Parce que les élites, y font déjà les échanges depuis longtemps.

                « je n’ai encore jamais vu de pays ou le francais (ou espanol, a part les pays parlant francais ou espagnol bien sur) me servent plus que l’anglais »

                Par contre, si on sort de l’hôtel, les trois ont une utilité proche du zéro (sauf la langue du pays smiley )


              • Internaute (---.---.72.45) 11 janvier 2007 12:45

                L’âge de l’apprentissage n’a pas beaucoup d’importance. Il faudrait plus insister sur la 3° langue. L’anglais est bien sûr la deuxième, qu’on le veuille ou non, mais je trouve regrettable que si peu de français parlent l’allemand alors que notre voisin est notre principal partenaire politique et commercial.

                Une solution : donner à l’allemand en troisième langue le même coefficient que l’anglais en première langue au bac.


                • skirlet (---.---.223.100) 11 janvier 2007 13:07

                  Moi pas comprendre :

                  « L’anglais est bien sûr la deuxième »

                  « l’anglais en première langue au bac »

                  Alors, il est premier ou deuxième ?

                  Concernant « qu’on le veuille ou non » - et si c’est non ? smiley On n’est pas obligés de devenir les esclaves volontaires.

                  http://www.francophonie-avenir.com/Index%20SV%20Esclavage%20linguistique.htm


                • Raf (---.---.5.110) 11 janvier 2007 22:30

                  Ayant récemment voyagé en Inde (Sud/Karnataka) ; je me suis aperçu qu’ils sont dotés d’une maitrise des langues très largement à la notre.

                  Mon avis reste très « touristique » mais il me semble que ma plupart des indiens connaissent l’hindi et le tamoul (et une multitude de langues régionales qu’ils apprennent aux grés des leurs rencontres). Il n’est pas rare de recontrer des indiens qui parlent 5 (en plus de dialecte local). L’anglais (basique avec accent bien souvent à couper au couteau smiley) est évidemment très commun (bien plus qu’en France), y compris chez les jeunes enfants.

                  Enfin pour l’anecdote, les tibetains vivant en Inde apprennent le tibetain en plus de l’anglais et de l’hindi (et souvent le tamoul dans les camps en Inde du Sud)

                  Bref tout ça pour dire que soit :
                  - en France nous ne sommes vraiment pas doués (physiologiquement/génétiquement/culturellement .... smiley)
                  - en France nous ne nous donnons pas les moyens d’exploiter le potentiel linguistique propre à la plupart d’entre nous (d’autres préfèreront l’algèbre ou le C ou l’asm x86 smiley)
                  - en Inde ils sont vraiment doués ou super motivés pour apprendre de nombreuses langues et celà semble plus naturel.


                  • skirlet (---.---.231.102) 12 janvier 2007 01:29

                    Après la Suisse et la Belgique (où, comme nous commençons à savoir, la situation n’est pas si idyllique que ça), les paradis linguistiques se déplacent plus loin - En Asie, en Afrique etc. smiley

                    « Je me trouvais à Bologne il y a deux ou trois mois, et j’y ai rencontré une collègue professeur de littérature française. Fille de diplomate, née en Abyssinie, elle avait acquis l’anglais et l’italien en même temps. Puis six ans de poste à Bruxelles, éducation en français. Bilan : elle parle couramment trois langues, et à mon avis de façon très remarquable. Pourtant, elle trouve, de son propre aveu, sa situation inconfortable. « Je suis, dit-elle, mal à l’aise dans les trois langues ». Elle ajoute que beaucoup de ses amis logés à la même enseigne partagent son sentiment, et que certains de leurs enfants - milieux diplomatiques, écoles internationales, etc.- ont éprouvé de véritables blocages, d’abord linguistiques, puis psychologiques, allant jusqu’à des déséquilibres importants. La plupart parviennent certes à les surmonter à l’âge adulte, mais quelques-uns jamais. « Attention », concluait-elle, ne jouez pas trop ou trop vite avec le feu. »

                    http://www.synec-doc.be/francite/rev26/wilmet.html

                    "Effectivement, on est toujours en position d’insécurité, toujours un peu mal assuré dans chacune des langues qu’on est supposé parler couramment et sans aucun problème, toujours à se demander si telle expression n’est pas un calque d’une expression dans l’autre langue, etc. (à cet égard, les prépositions sont particulièrement perfides).

                    (...)Je voulais indiquer que, contrairement à ce que veulent nous faire croire les tenants de la religion polyglotte, tout n’est pas pour le mieux dans le monde bilingue, et que le bilinguisme intégral demande des efforts considérables, même quand on est bilingue « de naissance », notamment si on veut éviter le piège des interférences (véritable obsession des bilingues), et ne pas se laisser aller à privilégier une des deux langues au détriment de l’autre (puisque la pente de l’être humain le porte vers la connaissance et l’emploi d’une seule langue ; le bilinguisme est contre-nature).

                    D’ailleurs, mes enfants sont monolingues, et je n’ai pas voulu leur donner une « éducation bilingue », comme me poussaient à le faire certaines personnes, estimant que la priorité des priorités est une connaissance parfaite, infaillible, de leur propre langue. Quant aux langues étrangères, ils en apprendront (et en apprennent déjà, pour le plus âgé) quelques rudiments à l’école, et il sera encore assez tôt pour les approfondir plus tard, voire d’en acquérir une maîtrise parfaite, s’ils en ont l’envie, la motivation, le talent, ou si cela leur est nécessaire. Ils pourront même en faire leur profession, s’ils en ont le désir, et devenir des médiateurs interculturels, qui sont gens très utiles. Mais j’insiste : ils le feront s’ils le souhaitent, ou s’il y a nécessité réelle. Que cela ne soit pas imposé à toute la population sans discernement.(...)

                    La politique des différents États devrait viser à ce que, dans la mesure du possible, la langue maternelle suffise dans toutes les situations de la vie. L’instauration d’une langue étrangère comme langue de fonctionnement dans les entreprises devrait être formellement interdite. L’enseignement sera dispensé dans la langue du territoire, à l’exclusion de toute autre, et ce jusqu’au plus haut niveau. La recherche scientifique se ferait intégralement dans cette langue, y compris la publication des résultats, sans préjudice de la possibilité de traductions ultérieures dans d’autres langues, s’il y a lieu. Etc."

                    (signé Torsade de Pointe)


                  • skirlet (---.---.231.102) 12 janvier 2007 01:34

                    Et encore, puisqu’il s’agit de l’Inde :

                    "Le recours à une langue étrangère en Inde pour assurer l’enseignement supérieur a causé à la nation un préjudice moral et intellectuel incalculable. Nous sommes encore trop rapprochés de cette période pour mesurer l’énormité du dommage subi. Et c’est un tour de force presque impossible que d’avoir à juger nous-mêmes cette éducation dont nous sommes également les victimes.

                    Il me faut aussi préciser les raisons qui m’ont conduit à poser de telles conclusions. Pour ce faire, le mieux est, je crois, de faire part de ma propre expérience.

                    Jusqu’à l’âge de 12 ans, tout l’enseignement me fut donné en gujarati, qui est ma langue maternelle. J’avais alors quelques rudiments d’arithmétique, d’histoire et de géographie. Puis, j’entrai au lycée où pendant trois années encore, je reçus mon enseignement dans la langue maternelle. Mais le rôle du professeur était de faire rentrer l’anglais dans la tête des élèves par tous les moyens. C’est pourquoi plus de la moitié de notre temps se passait à étudier l’anglais et à maîtriser l’orthographe et la prononciation si arbitraires de cette langue. Je découvris avec tristesse qu’il me fallait apprendre une langue dont la prononciation ne correspondait pas à l’orthographe. Quelle drôle d’expérience que d’avoir à apprendre par coeur l’orthographe des mots. Mais c’est là une parenthèse sans grand rapport avec mon sujet. Donc, quoi qu’il en soit, au cours de ces trois premières années de lycée tout se passa relativement bien.

                    Le supplice commença avec la quatrième année. Il fallait tout apprendre en anglais géométrie, algèbre, chimie, astronomie, histoire et géographie. La tyrannie de l’anglais s’étendait si loin qu’il fallait passer par cette langue et non par la nôtre pour apprendre le sanskrit ou le persan. Si un élève s’exprimait dans sa propre langue, le gujarati, on le punissait. II n’importait nullement au professeur que l’enfant parlât mal l’anglais et qu’il fût incapable de le prononcer correctement ou de le comprendre parfaitement. Pourquoi le maître aurait-il dû s’en inquiéter ? Lui-même parlait un anglais qui était loin d’être parfait. Il ne pouvait pas en être autrement. L’anglais était une langue étrangère aussi bien pour lui que pour ses élèves. Le résultat était catastrophique. On nous donnait à apprendre par coeur beaucoup de choses que nous étions loin de toujours comprendre parfaitement et qu’il nous arrivait même souvent de ne pas comprendre du tout. La tête me tournait quand le professeur s’escrimait à nous faire comprendre ses démonstrations de géométrie. Je n’ai d’ailleurs pas saisi un traître mot de cette discipline avant d’avoir atteint le treizième théorème du premier livre d’Euclide (sic). Et je tiens à avouer au lecteur que malgré tout mon amour pour ma langue maternelle, je ne sais pas encore, arrivé à ce jour, traduire en gujarati les termes techniques de géométrie, d’algèbre, etc. Je sais à présent que si l’enseignement avait pu se faire en gujarati, et non en anglais, il m’aurait suffi largement d’une seule année au lieu de quatre pour en apprendre tout autant en arithmétique, en géométrie, en algèbre, en chimie et en astronomie. La compréhension de ces matières m’aurait paru plus facile et plus claire. Mon vocabulaire en gujarati aurait été plus riche. On aurait pu, chez moi, profiter de ces connaissances. Mais le fait de les avoir acquises en anglais créait une barrière infranchissable entre ma famille et moi, car eux n’étaient pas passés par des écoles anglaises. Mon père ignorait tout de ce que je faisais. Même si j’avais voulu, je n’aurais pu l’intéresser à ce que j’étudiais. Car, malgré sa grande intelligence, il ne savait pas un mot d’anglais. Ainsi, je devenais rapidement un étranger dans ma propre maison. J’étais certainement devenu quelqu’un ! Même dans ma manière de m’habiller il se produisait d’imperceptibles changements. Ce qui m’arrivait là n’avait rien d’exceptionnel. C’était le cas d’un grand nombre de mes camarades.

                    Les trois premières années de lycée ajoutèrent peu à mon bagage de connaissances générales. Elles étaient destinées à nous préparer à recevoir tout enseignement en anglais. Ces lycées étaient des écoles pour la conquête culturelle qu’opéraient les Anglais. Le savoir acquis par les trois cents garçons de mon école correspondait en fait à une conquête limitée. On ne pouvait pas le transmettre à l’ensemble du peuple. Un mot sur la littérature. Nous devions apprendre plusieurs livres de poésie et de prose anglaises. Nul doute que tout ceci était fort beau. Mais ces connaissances ne m’ont été d’aucune utilité pour servir mon peuple ou me rapprocher de lui. Je suis dans l’impossibilité de dire qu’il me manquerait un trésor précieux si j’ignorais tout de la poésie et de la prose anglaises. Si, à la place, j’avais passé ces précieuses sept années à maîtriser le gujarati et si, en même temps, j’avais appris en gujarati les mathématiques, les autres sciences et le sanskrit, il m’aurait été facile de faire profiter mon entourage de mes connaissances. J’aurais pu enrichir le lexique gujarati et qui sait, si avec mon acharnement coutumier et mon amour démesuré pour mon pays et ma langue maternelle, je n’aurais pas réussi à servir les hommes d’une manière plus féconde et plus large ? Il ne faut pas me prêter l’intention de vouloir dénigrer l’anglais ou sa noble littérature. Les colonnes du Harij en témoignent suffisamment en faveur de mon amour de l’anglais. Mais la noblesse de sa littérature ne peut être guère plus utile à la nation indienne que le climat tempéré de l’Angleterre ou son paysage. L’Inde doit s’épanouir sous un climat, dans un cadre et selon une littérature qui lui appartiennent en propre, même si tous trois ne valent pas ceux qu’on trouve en Angleterre. Nous devons, nous et nos enfants, bâtir sur notre propre héritage. Nous l’appauvrissons dans la mesure où nous empruntons à celui d’un autre. Les nourritures qui viennent de l’étranger ne pourront jamais nous faire grandir. Je tiens à ce que le pays parvienne à la connaissance des trésors d’une culture étrangère au moyen de ses langues vernaculaires. Je n’ai pas besoin d’apprendre le bengali pour connaître les beautés de l’oeuvre incomparable de Rabindranath. Je peux y avoir accès grâce à de bonnes traductions. Ceux qui parlent gujarati n’ont pas à étudier le russe pour apprécier les nouvelles de Tolstoy. Ils peuvent en prendre connaissance dans une bonne traduction. Les Anglais se vantent de pouvoir, en une semaine, publier les meilleures productions de la littérature mondiale et les mettre à la disposition de leurs lecteurs traduites dans un anglais facilement accessible. Il est inutile d’apprendre l’anglais si je veux connaître ce qu’il y a de mieux dans la pensée et les écrits de Shakespeare et Milton. Ce serait faire une bonne économie que de mettre à part un groupe d’étudiants dont le travail serait d’apprendre dans les différentes langues du monde ce qu’on peut y trouver de plus précieux, et, ensuite, d’en donner la traduction dans leur langue vernaculaire. Nos maîtres s’y sont mal pris avec nous, et l’habitude aidant, l’anomalie fait figure de norme...

                    Les universités devraient être indépendantes. L’État ne prendrait à sa charge que ceux dont il a besoin pour ses services, et pour le reste, il encouragerait l’initiative privée. Il faudrait aussi, à tout prix et immédiatement, ne plus se servir de l’anglais pour assurer l’enseignement, mais redonner aux langues de chaque province la place qui leur convient. Je préférerais assister à la désorganisation temporaire de l’enseignement supérieur plutôt que de voir se perpétuer jour après jour ce gâchis criminel..."

                    « Donner à des millions une connaissance de l’anglais, c’est les rendre esclaves. »

                    Gandhi


                  • Wàng (---.---.189.130) 15 janvier 2007 16:33

                    //Ayant récemment voyagé en Inde (Sud/Karnataka) ; je me suis aperçu qu’ils sont dotés d’une maitrise des langues très largement à la notre.

                    - > C’est vrai que la situation de l’Inde et des pays colonisés est très enviable (cf Gandhi). On devrait s’en inspirer d’ailleurs, pas seulement pour les langues (bourrage de crâne à l’anglais 10 heures par semaine et remplacement des langues ethniques par l’anglais dans le supérieur), mais aussi pour la protection sociale (on laisse creuver les gens dans la rue, ça fait des économies).

                    //Mon avis reste très « touristique »

                    - > Je le pense aussi. Je refuse un tel modèle colonial, tout comme l’Angleterre a refusé la langue française élitiste durant la guerre de 100 ans (ce qui a été la chance de l’anglais)

                    //mais il me semble que ma plupart des indiens connaissent l’hindi et le tamoul

                    - > Nan. En dehors des régions du centre, y veulent pas de l’Hindi. smiley Et le Tamoul est incompréhensible pour les non dravidiens (seulement 400 millions de personnes parlent hindi, 80 millions tamoul de mémoire, on n’arrive pas à 1 milliard). A Calcutta, on parle bengali. smiley

                    //L’anglais (basique avec accent bien souvent à couper au couteau) est évidemment très commun (bien plus qu’en France), y compris chez les jeunes enfants.

                    - > Want coca cola ? Vive le dialogue interculturel ! On n’a pas besoin d’une langue approximative, imprononçable, limitée et à double sens acquise à grands frais et au détriment de l’indépendance culturelle et du reste, on a besoin d’une langue complète, efficace, précise, puissante et simple.

                    Enfin pour l’anecdote, les tibetains vivant en Inde apprennent le tibetain en plus de l’anglais et de l’hindi (et souvent le tamoul dans les camps en Inde du Sud)

                    //Bref tout ça pour dire que soit : en France nous ne sommes vraiment pas doués (physiologiquement/génétiquement/

                    - > Ca c’est du racisme dégueulasse. Génétiquement on est tous fait pareil sur le plan des cordes vocales/larynx/pharynx/langue/palais/aire de broca. Peut être pensez vous les anglophones mieux foutus génétiquement si vous pensez qu’ils n’ont pas de compte à rendre vis à vis de leur niveau en langues ?

                    //culture llement ....)

                    - > C’est sûr que face au coca cola on est vraiment des nuls de chez nuls. C’est bon le fouet non ?

                    //en France nous ne nous donnons pas les moyens d’exploiter le potentiel linguistique propre à la plupart d’entre nous

                    - > On devrait faire comme taïwan, embaucher des milliers de WASP supérieurs, eux ils sauront exploiter notre potentiel et nous ouvrir l’esprit. smiley

                    (d’autres préfèreront l’algèbre ou le C ou l’asm x86)

                    - > D’ailleurs les anglophones peuvent se concentrer uniquement sur la récupération des travaux des autres. Lisez la mise en place des monopoles du savoir, y dit des trucs intéressants sur les problèmes linguistiques dans les sciences. smiley

                    //en Inde ils sont vraiment doués ou super motivés pour apprendre de nombreuses langues et celà semble plus naturel.

                    - > Juste « semble ». On ne se rend pas compte que derrière il s’agit de rapports de force. Tu parleras anglais pas parce que cette langue est logique, mais parce c’est la langue des meilleurs (situation héritée de la colonisation qui n’a pas bougé), tu te soumettras au nom de la communication. smiley Rien de naturel vu le temps qu’ils passent à se mettre l’anglais dans le crâne.

                    Wàng


                  • Mariesg (---.---.107.234) 16 janvier 2007 20:57

                    @Skirlet

                    Oups, désolée, j’ai été débordée et je n’ai pas reconsulté l’article.

                    Alors, je réponds aux questions dans l’ordre dans lequel elles se présentent...

                    1. Pourquoi remanie-t-on les classes ? Je tiens d’abord à préciser que chaque école tourne à sa façon, et qu’il n’y a aucune obligation de remanier les classes - et que dans les petites écoles comme à la campagne, il n’y a pas de remaniement. Cela étant dit, pourquoi le fait-on là où on le fait ? Pour séparer les petits monstres ou du moins les mélanges explosifs. Eh oui, il y a parfois besoin d’éloigner certains enfants les uns des autres, pour qu’ils s’épanouissent mieux, ne se laissent pas entraîner par les uns ou les autres, ne choisissent pas un bouc émissaire... C’est aussi parfois nécessaire pour avoir des classes plus homogènes les unes par rapport aux autres. Malgré les liens qui existent entre la maternelle et l’élémentaire, ce ne sont pas forcément ceux qu’on croyait qui réussissent le mieux en CP. Du coup, on peut se retrouver avec une classe excellente et une autre qui regroupe tous les enfants en difficulté. Il est donc parfois nécessaire de « casser » un groupe trop en échec pour avoir des classes plus équilibrées, histoire que les collègues aient un travail plus simple à faire. C’est important aussi que les enfants se mélangent, ne restent pas toute leur scolarité entre eux. C’est lourd parfois, de voir tous les jours les mêmes visages. Surtout s’il y en a un dans le tas qu’on n’apprécie pas. Ca peut être bien aussi, pour que le seul redoublant ne soit pas stigmatisé d’entrée comme étant le seul pas comme les autres, issu d’une autre classe etc. Bref, vivre ensemble, oui, mais pas à n’importe quel prix. Ce qui n’empêche pas de construire les classes en fonction de chacun des enfants, de ses affinités et de ses besoins. Et ce qui n’empêche pas, parfois, de garder un groupe au moins deux ans sans le remanier... Tout dépend de tout, en fait...

                    - Dans les programmes officiels (de 2002), on ne précise pas clairement que les enfants doivent apprendre la même langue tout au long du primaire. Mais, d’une part il existe probablement des textes officiels d’application que je ne connais pas (B.O. ou autre), et d’autre part, les objectifs à atteindre en fin de scolarité sont suffisamment approfondis pour qu’il soit nécessaire d’avoir pratiqué la langue durant 3 ans. Donc une seule langue, oui.

                    - Les programmes de 2002 ont changé l’approche des langues. Avant, il s’agissait plus d’une initiation, d’une ouverture de l’oreille, d’une découverte culturelle, bref de tout ce que j’aimerais retrouver. La tendance à faire de la pré-sixième est donc clairement énoncée dans les programmes. On doit faire essentiellement de l’oral, mais l’écrit est aussi très présent. Et on demande aux enfants d’avoir acquis en fin de primaire « le niveau A1 de l’échelle de niveaux de Cadre européen de référence pour les langues » (publié par le conseil de l’Europe). C’est assez exigent, et les enfants passent une évaluation de fin de CM2 qui est finalement assez complexe.

                    - Je ne sais pas quel est le texte officiel pour le choix de la langue en sixième. S’agit-il de désinformation ou pas ? Je ne sais pas. Il semblerait que le projet (mais il a peut-être encore changé) serait à moyen terme : anglais pour tous en primaire (à partir du CE1 l’an prochain, puis du CP), et choix d’une seconde langue en cinquième. Je ne trouve pas ça idiot, d’ailleurs, parce qu’on ne peut pas nier que l’anglais, on l’utilise très souvent... Je crois que le problème actuel est que les programmes du collège ne prennent pas encore en compte le fait qu’une langue est enseignée en primaire - et d’ailleurs, certaines écoles n’ont pas cette initiation linguistique car personne n’y est formé et aucun moyen extérieur n’est mis en oeuvre... Du coup, ceux qui ont déjà appris des choses les revoient en sixième, et perdent un peu leur temps. Par chez nous, les profs de collège essayent de plus en plus de faire des groupes en fonction de l’initiation primaire. C’est d’ailleurs plus valorisant pour nous et surtout pour les enfants.

                    - A l’IUFM, pour enseigner la langue, eh bien, on a des cours de langue. Vocabulaire, structures grammaticales et morpho-syntaxiques, phonétique etc. On travaille aussi sur la culture du pays. Bref, des cours de langue, quoi ! (pas pour débutants : il faut déjà connaître un minimum la langue dont on suit les cours, il s’agit plutôt d’un approfondissement ou d’une remise à niveau). D’ailleurs, actuellement, le concours de recrutement a changé et la langue est obligatoire alors qu’elle n’était qu’optionnelle quand j’ai passé le concours il y 7 ans. Bref, à côté de cela, on a des cours de didactique des langues. Comment enseigner une langue à un enfant au moyen du jeu, du chant, des jeux de rôle et autres comptines. Bref, de la didactique, comme on en a dans toutes les matières.

                    En tout cas, je ne suis pas du tout d’accord pour dire que cette initiation donne des résultats proches de zéro. Les enfants apprennent et retiennent et certains s’en sortent vraiment bien. Ils n’ont pas un haut niveau en langue à la sortie du primaire, mais ils savent se débrouiller pour ce qui concerne le quotidien. C’est déjà pas mal. Maintenant, on sait bien tous que pour avoir un niveau suffisant en langue, il faut être plongé dans un bain linguistique. Conclusion : l’école ne suffira jamais à faire de ces enfants des bilingues. Il faut qu’ils aillent à l’étranger et qu’ils aient de réelles raisons et motivations pour parler leur autre langue (le flirt marche pas mal, je crois... En tout cas, ça peut créer des vocations...). Je crois que, dans ce domaine, le problème de la France est son monolinguisme fondamental. La France s’est historiquement constituée autour de cette langue française. Je dirais qu’une de nos grandes caractéristiques, c’est d’avoir voulu unifier le territoire. Alors, si du coup on peut se comprendre facilement d’un bout à l’autre du pays et que c’est pratique d’avoir tous les mêmes unités de mesure, en revanche, on a beaucoup perdu dans le domaine linguistique. Parce qu’on n’a pas BESOIN de connaître plusieurs langues pour vivre en France, on a du mal à en apprendre d’autres. Dans tous les pays où plusieurs langues sont parlées (ce qui est le cas presque partout ailleurs), les gens apprennent tôt plusieurs langues et ont donc des facilités par la suite, quand ils choisissent une langue supplémentaire. En somme, ce qui a été un progrès à une époque, est aussi un frein et un gros retard... Enfin, je trouve...


                    • Hermes esperantulo 18 janvier 2007 13:10

                      Une petite question, concernant l’apprentissage des langues le plus tot possible, cet apprentissage permet t’il une évolution exponentiel ou logaritmique ou entre les deux de la connaissance des autres langues ?

                      Il a été dit plus haut une « certaine homogénéhisation » vers l’anglais en primaire pour diverses raisons. Si on voulait faire un plurilinguisme ou du moins une découverte de différentes langues d’europes. Pourquoi aller principalement vers l’anglais ?

                      Bon disons et ce qui est vrai, que l’anglais est utilisé partout dans le domaine commercial et hotelerie-tourisme. Que vont pouvoir en faire les jeunes s’ils ne l’utilisent « jamais » dans leur futur vie. Bon on pourrait se dire que cela ouvre à un autre mode de pensée, mais alors pourquoi pricipalement que l’anglais, et pas l’allemand, l’italien, l’espagnol ou autre ?

                      Cordialement


                    • Krokodilo Krokodilo 10 février 2007 10:42

                      Voici des extraits d’un très intéressant rapport du Sénat

                      http://www.senat.fr/rap/r03-063/r03-0631.html#toc14

                      « Les inquiétudes que formulait la mission d’information en 1995 à l’égard des risques d’effets pervers de la politique d’apprentissage précoce des langues vivantes, à savoir le prolongement et la consolidation du « tunnel du tout anglais », se sont vues confirmées, en dépit des harangues du ministère précédent à faire de la diversification le pendant de la généralisation des langues à l’école. (...) Plus de dix ans après le premier bilan de l’EILE établi par l’Inspecteur général Jean Favard en décembre 1992, lequel soulignait que « l’expérimentation n’a pas permis de progresser dans la diversification de l’offre des langues enseignées », le constat reste toujours insatisfaisant, même si la part des autres langues reste plus élevée à l’école qu’en 6ème. (...) Si le Bulletin officiel décline les programmes de langues vivantes à l’école primaire en 8 langues étrangères (chinois, russe, anglais, allemand, espagnol, italien, portugais, arabe) et en langues régionales (basque, breton, catalan, corse, langues régionales d’Alsace et des pays mosellans, occitan-langue d’oc), ce large éventail théorique contraste avec la réalité : à la rentrée 2002, l’anglais est étudié dans 78,6 % des classes de cycle III (soit 82 % des élèves) dans le secteur public, et 89 % des classes (90 % des élèves) dans le secteur privé.

                      L’allemand s’affaiblit d’année en année : dans le public, 16,4 % des classes de cycle III (13,5 % des élèves) l’étudient en 2002, contre 15 % l’année précédente ; dans le privé, l’allemand est implanté dans moins de 8 % des classes, contre 11 % en 2001.

                      Quant aux autres langues, leur part est minime : ( ...) (2) L’« appel de la frontière » : des traductions limitées

                      La prépondérance de l’anglais est écrasante dans l’ensemble des académies : plus de 90 % des effectifs l’étudient dans 29 départements, contre 24 en 2001. Si la répartition des autres langues est généralement liée à la situation géographique, cette influence reste bien fragile pour contrebalancer la part dominante de l’anglais :

                      - si l’allemand conserve encore sa place de leader dans l’académie de Strasbourg (plus de 95 % des effectifs), il se maintient plus difficilement à Nancy-Metz (47,3 %, derrière l’anglais, 51,5 %), ou à Besançon (23,5 %) ;

                      - la proximité de la péninsule ibérique n’attire que 15 % d’hispanisants dans l’académie de Toulouse, environ 8 % à Bordeaux ou Montpellier, l’effet ne se prolongeant pas jusqu’à susciter un intérêt pour le portugais ;

                      - 6 % seulement des CM apprennent l’italien dans l’académie de Grenoble, et 8 % dans l’académie de Nice : mais l’écart existant entre les départements des Alpes-Maritimes (où 16,2 % des élèves étudient l’italien) et celui du Var (seulement 1,9 % des élèves) révèle combien l’effet proximité reste précaire et soumis à des engagements de personnalités locales variables d’un département à l’autre ;

                      - seuls 2 % des élèves optent pour le Néerlandais dans l’académie de Lille, la seule à proposer cet enseignement à l’école primaire ;

                      - quant aux langues régionales, leur part reste faible, excepté en Corse, en Bretagne ou dans l’académie de Bordeaux (basque ou occitan). »

                      A noter que malgré la pertinence et la précision de ce rapport, on trouve une phrase ambiguë comme « la proximité de la péninsule ibérique n’attire que 15 % d’hispanisants dans l’académie de Toulouse ». Rappellons qu’en 2006, certains collèges dans les départements proches de l’Espagne n’offraient aucune possibilité de prendre Espagnol en LV1 ! Malgré les protestations de groupes de parents dans l’Académie de montpellier. Par contre, il était possible de prendre allemand.

                      Mais on y trouve aussi un chapitre de propositions, par exemple : « Supprimer la hiérarchie LV1 - LV2 - LV3 et mettre en place, au lycée notamment, des groupes de performances, aux contenus adaptés aux objectifs des élèves. »


                      • esperantulo (---.---.91.245) 12 février 2007 15:06

                        Oui c’est un rapport que j’ai découvert très réccemment. Ce qui est aussi dommage dans ce rappport que je n’ai pas encore lu à fond, c’est que le fait de faire beaucoup de promo à l’anglais en LV1 et l’espagnol en LV2 provoque une diminution des autres langues proposées (qui n’est pas déjat reluisante malgré la politique sur papier). Donc une baisse des effectifs ,donc des fermetures de classe, donc un interet encore moindre, donc une baisse de fréquentation, donc , ect... Un cercle vicieux en somme. Que peut t’on faire ? Peut être 1 millions de signature pour y même un texte de loie comme le disant quelqu’un(boutade).


                      • cyrsand 16 mars 2007 21:10

                        Merci à l’auteur pour cet article très intéressant pour moi qui m’interroge sur l’impact de l’enseignement précoce des langues. Je suis professeur de FLE, et j’enseigne à Moscou dans une maternelle trilingue français-anglais-russe, aux « petits » (3 à 4 ans) et « tout-petits » (2à 3 ans). L’emploi du temps des enfants est réparti sur 2 semaines, au cours desquelles ils ont 3 matinées ( au total 7h30) de cours en français, 3 en anglais et 4 en russe. Je n’ai que quelques observations à apporter ici, en vrac :
                        - deux de mes élèves ont des mamans qui parlent français et avec qui je m’entretiens régulièrement dans les temps d’accueil... ces deux petites filles, qui par ailleurs sont en classe d’un niveau tout-à-fait honorable, refusent de parler français avec moi devant leurs mamans.
                        - après 6 mois de travail dans cette école, je constate encore de grosses difficultés phonétiques chez certains élèves, et tends donc à penser que l’idée répandue selon laquelle l’apprentissage précoce serait le remède au problème de « l’accent » dans une langue étrangère est à reconsidérer.
                        - pour une réelle efficacité, la charge horaire devrait être bien plus importante:j’ai eu la chance cette semaine d’avoir les deux classes ensemble tous les matins, suite à la démission des profs russe et anglaise, et les progrès que je constate au terme de la semaine sont phénoménaux.
                        - l’absence d’une programmation des apprentissages commune aux 3 langues crée une grande différence entre les enfants d’une même classe : ceux qui apprennent le français peuvent épeler et recopier un mot écrit au tableau, ceux qui n’apprennent que l’anglais et le russe ne peuvent pas même former une lettre sans aide, et je crois que seul un enseignement à niveau égal des trois langues (ou deux s’il y en a deux)est raisonnable. Sur d’autres sujets de votre forum, comme l’apprentissage des langues en France à partir du CE2, j’ai l’année dernière suivi la formation au CRPE de l’IUFM de Perpignan, et vu en stage des enfants qui avaient étudié l’anglais au CE2, l’espagnol au CM1, et de nouveau l’anglais au CM2 ; j’ai par ailleurs posé à mes formateurs la question de la continuité des apprentissages en langue à l’entrée en sixième,réponse : « heu... ». Ben en fait, non, alors qu’il paraît évident qu’on ne va pas réapprendre à compter jusqu’à dix à des enfants qui terminent le primaire,les manuels de langues en sixième sont de niveau débutant complet ! Vous imaginez la motivation pour les élèves... Enfin, et toujours au sujet de l’éducation en France, considérant qu’apprendre une langue c’est( entre tant d’autres chose)apprendre tout un système de représentation du monde, il paraît évident que les professeurs natifs de la langue étudiée soient les mieux placés pour mener à bien cette tâche.


                        • Krokodilo Krokodilo 17 mars 2007 10:36

                          Merci de votre témoignage, c’est toujours intéressant d’avoir des réactions du terrain, car chaque métier a tendance à faire des forums réservés. A noter que nombre de PDE sont réticents vis-à-vis de cette réforme car ils n’ont pas manqué de remarquer les incohérences flagrantes et le manque de réflexion qui a présidé à cette réforme, notamment comme vous le signalez sur l’impossible continuité des apprentissages, si on fait une fois anglais, une fois allemand ou langue régionale !

                          (La discussion sur ce sujet dans un des forums d’instits, suite à une question pour une thèse : forum du site « Enseignants du primaire » : http://edp.ipbhost.com/index.p...)

                          La situation que vous décrivez à Moscou ressemble à celle des enfants de pays officiellement plurilingues, Suisses, Belges, mais dans le cas de ces enfants, on peut se demander ce que ça leur aura apportera s’il y a des interruptions dans leur apprentissage de ces langues.

                          (PS : nouvel article sur le sujet : "comment améliorer l’enseignement des langues, vendredi 9/03)


                        • corsenap corsenap 8 décembre 2007 01:53

                          Bonjour,

                          Suite aux intéractions sur mon article concernant le français au Québce je viens de tomber sur cet article.

                          C’est excellent !!!

                          Enfin un article avec des références... malheureusement les tout en anglais ont l’argent et les médias... on a jamais vraiment entendu parlé de ce rapport européen et on fait souvent passer la Suède pour un pays quasi anglophone ;)


                          • Krokodilo Krokodilo 8 décembre 2007 15:38

                            Merci. En fait, depuis cet article et ce rapport peu enthousiaste, l’UE a commandé une nouvelle étude qui, comme par hasard est davantage favorable à l’apprentissage précoce que la précédente... Du moins devons-nous les croire sur parole car, contrairement au précédent, ce rapport est disponible seulement en anglais... Le « plurilinguisme » ne s’arrange pas !

                            http://europa.eu/languages/fr/document/97/14

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