Grands dieux ! Mais qu’est-ce que
la Vertu ?
Que se lève celui qui la connaîtrait
dans son absolu et de plus la pratiquerait sans faille, et qu’il
jette donc dans l’arène la première pierre. Où est-il donc, ce
pur, cet « innocent » qui en notre siècle et notre
société ne saurait toujours pas que la notion de vertu évolue au
fil des siècles et selon la culture à laquelle on appartient.
Dans certaines d’ailleurs, n’est-il pas
vrai, plus on « possède » d’épouses et plus on est
« vénérable », en même temps cela dit que l’adultère
(!) y est puni de mort. (MDR !)
On voit rapidement que là, dans ces
sociétés, l’adultère ne peut être que commis par une femelle
propriété d’un mâle.
Et on n’en meurt même pas de rire,
quoi qu’on puisse en penser sous nos latitudes.
Dans nos sociétés industrielles et
civilisées quoiqu’à peine moins patriarcales, les mâles n’ont
acquis que depuis peu un droit paritaire à l’accusation d’adultère.
Il y a encore quelques décennies, tout juge (forcément mâle à
l’époque) d’un cas de divorce accordait volontiers une
confraternelle absolution à un époux victime de d’une incontrôlable
libido. Quel mâle ne l’aurait absout ?
Tout écrivain a toujours eu le droit
de tremper sa plume dans l’encrier qui l’inspirait le mieux.En est-il autrement de l’écrivain de
l’Histoire ? Je parle ici des hommes politiques dernièrement
soupçonnés d’infraction aux bonnes mœurs, que vous ne nommez pas,
mais dont on suppose que c’est à leur cas que vous faites référence.
Si le peuple attend de ceux-ci qu’ils
récrivent son destin (c’est d’ailleurs pour ça qu’ils les ont
élus), certes, peu lui importe qu’ils aient la plume légère et peu
lui chaut l’encrier, légitime ou d’emprunt, dans lequel ils la
trempent, cette plume, l’essentiel étant que son inspiration lui
promette un avenir radieux.
D’où il appert a priori que peu
importe que, en tant que simple citoyen, DSK, Tron et tant d’autres,
aient la plume quelque peu ébouriffée (quel humain pourrait le leur
reprocher ?), ce qui semble grave, c’est qu’en tant que (paraît-il)
représentants du peuple, ces personnes, ces simples citoyens,
montrent si peu de maîtrise de leur libido qu’on peut se demander
jusqu’à quel degré cette faiblesse certes fort humaine ne les
fragilise pas dans leur conduite des affaires publiques. L’Histoire
raconte de magnifiques, émouvantes, destructives et cruelles
histoire de ce type, qui commencent par une romance et finissent
diplomatiquement très mal.
On peut toujours s’interroger sur le
lien entre pouvoir et désir de séduction (tiens, personne ne parle
des abus des femmes de pouvoir, bizarre, seraient-elles naturellement
immunisées, ou touchées en leur féminitude par la grâce divine
?), il n’en reste pas moins que confier le destin d’un pays ou de la
planète à un individu qui ne peut même pas maîtriser ce si petit
appendice... ça fait franchement flipper.
Mais allons plus avant
dans cette interrogation : combien sont-ils dans ce cas à
travers la planète, que le pouvoir fait bander ? Voire
simplement, à petite échelle, la débutante campagne française
pour l’élection présidentielle... Vous ne les voyez pas tous,
bomber le torse à s’en péter la... chemise ? Quelle pantalonnade,
si je puis me permettre...
Que chacun baise ou ne baise pas qui il
veut, alléluia, gloire soit rendue à la Sainte Liberté chérie.
Mais de grâce, déjà qu’on a du mal à s’y retrouver dans le bon
peuple dans le langage sentimental entre amour, passion, tringlage à
la hussarde, c’est combien la turlute, t’as pas mis la capote, tout
ça... quand même, si les édiles, les savants qu’ont fait l’ENA,
ceux qui savent ce qu’est bon pour nous (à c’qu’y disent), savent
pas eux mêmes faire la différence, comment on s’y retrouve, nous,
les humbles ?
Si vous voulez mon avis, on est
franchement mal barrés, mes frères...