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Commentaire de Mordax

sur La Cour des comptes éreinte la gestion des forces de sécurité, le ministère de l'Intérieur est furieux


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Mordax 10 août 2011 15:54

Attention à l’écriture des articles : outre le temps nécessaire à sa rédaction, retrouver des éléments précis, reconstituer un historique, il faut être sûr d’être protégé. Dans la Police, il y a des services de surveillance du web, notamment à la préfecture de Police. J’y avais des amis, ce qui m’a valu de ne pas être inquiété pour une vidéo à l’origine à usage restreint, précisément sur la politique du chiffre, vidéo qui a circulé plus que prévu sur la toile et a plus que contribué à la diffusion de cette expression. 
Il se met aussi en place tout un travail de dénigrement, de présentation de celui qui divulgue comme un menteur, voire un insensé. Système bien rôdé : si celui qui parle s’expose, il est puni , s’il présente des éléments précis , on l’attaque pour atteinte à l’obligation de réserve ( voir l’affaire Pichon, entre autres) . S’il se protège, ne donne pas de détails identifiables, il est présenté comme un affabulateur.
La vraie préoccupation de la hiérarchie en effet , quand il y a un problème, n’est pas « comment résoudre le problème ? » mais : « Qui a parlé ? ». Il y a alors des enquêtes internes interminables, comme je l’ai vu par exemple pour des cas de suicides et dépressions répétés qui étaient apparus dans la presse. Des suspensions parfois, des pressions dans l’entourage de celui qui est suspecté d’avoir parlé.
Les syndicats sont souvent de mèche, malgré des déclarations fracassantes. En fait, ils cautionnent un semblant de démocratie interne. L’administration peut mettre un terme à toute réelle contestation en divisant le syndicat, en y créant un conflit interne, en provoquant le lâchage des militants purs et durs. Chose facile : pour éviter par exemple la création d’un syndicat solidaire entre grades et corps , on barre l’avancement et les mutations de toute une catégorie, par exemple les officiers , tout en privilégiant par exemple les gardiens, ou les administratifs. Ils ont eu ainsi la peau de la FASP, de la CGT police, de FO police, de L’UNSA , de SUD à peine né (qui existe mais disloquée) On donne des jours de détachement hors du quota légal , et on fait comprendre aux pontes installés qu’il faut se débarrasser du gêneur qui fait des recours, présente des idées, dénonce les errements.
Si je suis parti au bout de 20 ans, d’un métier bien payé ( j’étais capitaine et aurais dû être commandant sans cette histoire de syndicalisme) , où j’avais une carrière jusque là très bonne dans divers services de la PJ, avant de m’indigner contre ce qui se passait (là, tout s’est arrêté brutalement pour moi ) , c’est qu’il y avait des raisons lourdes.
A titre personnel, j’ai bien rebondi, pas dans la facilité certes, après la réussite à deux concours (externes et anonymes, eux..) mais je trouve que ce qui se passe constitue une manipulation très grave, a fait passer les services censés être au service de la légalité Républicaine au service privé d’intérêts individuels et politiciens, eux-mêmes au service d’intérêts privés très loin des préoccupations du bien être des citoyens, catégorie dont font partie les polixciers et gendarmes, et à laquelle il me paraît bon qu’ils se sentent intimement appartenir.


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