La Cour des comptes éreinte la gestion des forces de sécurité, le ministère de l’Intérieur est furieux
Dans un rapport publié le 7 juillet, la cour des comptes remet en cause la gestion des forces de sécurité et met en doute la baisse de la délinquance depuis 2002, date de l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Intérieur. Ce faisant elle entraîne la colère du locataire de la place Beauvau. Ces doutes remettent également en cause la politique du chiffre et les conditions de leur recueil.
Dans ce rapport de 250 pages, les sages indiquent avoir mené leur enquête dans une cinquantaine de villes d'Ile-de-France, Rhône-Alpes ou Paca. Ils passent au crible les forces de sécurité publique (SP) qui agissent dans la rue en particulier police et gendarmerie (80.000 fonctionnaires chacune). Nous sommes loin de 105000 gendarmes évoqués il y a quelques années.
Sur la période 2002-2010, écrivent les rapporteurs, l'Etat ''a consacré à la sécurité des moyens croissants budgétaires, technologiques et humains''. Mais, les résultats sont ''contrastés'', si l’on constate un ''recul des atteintes aux biens'' on déplore une ''hausse'' des violences aux personnes.
L’exigence d'une plus grande efficacité de la lutte contre la délinquance, (en référence à la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy dès 2002) doit être satisfaite '' depuis 2009 '' avec des moyens en diminution et une hausse des dépenses de rémunérations. Les sages éreintent l'organisation et la gestion des effectifs de sécurité publiques qui ''se fait par objectifs en fonction des statistiques''.
Le rapport fustige l'état statistique des deux forces, notant au passage qu'en 2009 la reprise à la hausse de la délinquance a été évitée en grande partie par le refus d'enregistrer des plaintes pour escroqueries. La baisse a résulté, selon les sages, du fort recul des vols d'autos et de dégradations de biens privés.
Côté chiffres, la cour des comptes relève une hausse des effectifs sur 2002-2010 suivie d'une diminution égale. Au final,
Le rapport stigmatise le ''rôle grandissant des polices municipales'', (+35% sur la période analysée, beaucoup plus que les forces de l'Etat). Le ''développement rapide mais coûteux'' de la vidéosurveillance est mis en cause.
Dans sa réponse, le ministère de l'Intérieur est particulièrement sévère fustigeant des ''inexactitudes, erreurs d'analyse, oublis, manque ''d'objectivité'' et ''sous-entendus contestables''. Les auteurs sont taxés d’une appréciation sur ''une période limitée'', niant les accusations et mettant en avant l''effort de mobilisation'' de ses troupes ''recentrées sur leur cœur de métier''.
Le 7 juillet, sur RMC-BFM TV, face à Jean-Jacques Bourdin, le ministre de l’Intérieur a confirmé sa colère en termes peu élogieux à l’égard des sages de
Le ministre compare les résultats de 2001 à ceux de 2011 et s’en satisfait. Cette méthode, parfaitement rôdée, qui consiste à comparer ces deux années de référence serait moins attrayante pour lui si l’on faisait une graphique année par année avec les chiffres de la délinquance et ceux des effectifs. On pourrait se rendre compte que depuis quelques temps, avec la casse du service public de sécurité, les statistiques (même à partir de chiffres arrangés) ne seraient pas très avantageuses pour le pouvoir en place et on pourrait comparer l’efficacité en matière de sécurité du ministre Sarkozy par rapport au Président du même nom. Lorsque l’on compare 2010 à 2011 cette tendance se confirme, moins 26,3 % de garde à vue, moins
9 % de faits élucidés et moins 11% de personnes mises en cause.
Soyons sûr que le ministre de l’Intérieur fonde beaucoup d’espoir dans le rapport que doit rendre le Sénat sur les conséquences de
En conclusion l’association gendarmes et citoyens constate, comme d’autres, que
Christian Contini
D’autres éléments sur le site de l’association Gendarmes et citoyens
http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/
et dans son magazine gratuit de juillet :
http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_aout_2011
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