Comme le dit Doctory : « Le médecin n’a pas à se transformer en administrateur de potion mortelle. Ce n’est pas son métier, et une société humaniste ne peut pas envisager que ce soit le métier de qui que ce soit . » Ceci d’autant que le serment originel d’Hippocrate est sans ambiguité de ce point de vue, extrait :« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion."...
Il faudrait avoir à l’esprit que ce serment est clairement un acte à dimension d’engagement social sous une forme de conscience qui a à voir avec la responsabilité collective et un contrat plus général avec la communauté de biens, dont les médecins constituent l’une des parties, ce n’est pas l’autorisation à exercer de façon personnelle et discrétionnaire une activité qui touche directement à la question de la vie et de la mort. La médecine est une science issue de l’histoire humaine pour la prolonger, pour en améliorer la condition générale, pas pour envoyer des gens au cimetière. Même le métier de soldat n’implique pas pour un Etat le droit d’envoyer le moindre homme en uniforme à son service à une mort certaine, même si c’est son métier d’en courir le risque, ce serait jugé comme un crime. Aucune société ne doit s’autoriser le droit de donner la mort. On droit trouver d’autres moyens d’exorciser notre peur de la vie ou d’une destinée promise contre laquelle on ne peut rien : un jour de devoir mourir.