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Commentaire de Morgane Lafée

sur Slutwalks : au moins, ça leur fait prendre l'air…


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Morgane Lafée 2 septembre 2011 17:37

Bonjour messieurs.

Que je sache, et à moins que j’ai loupé quelque chose, le viol est un crime puni par la loi. Par conséquent, il n’y a aucune excuse à violer quelqu’un. C’est un acte de violence barbare. Period.

Qu’on soit homme ou femme, on a tous des fantasmes de violence dans la vie. Envers ses collaborateurs, envers ses voisins, envers ses ex. Mais c’est puni par la loi et on se contient. Sinon on encaisse les conséquences, à la mesure de la violence qu’on a infligée à l’autre.
Le viol est peut-être un fantasme, mais un homme civilisé sait parfaitement contrôler ses pulsions, ou alors ça veut dire qu’il y a eu un raté quelque part. En revanche, la drague est quelque chose de naturel et n’a rien d’immoral dès lors que chacun sait ce que signifie un « non ». Au passage, ça s’applique aussi aux femmes, car l’homme n’est pas le seul à « proposer » de nos jours, au cas où cela vous aurait échappé.

Vous-mêmes qui déblatérez sur ce forum en donnant des leçons aux femmes affectionnant les tenues légères et les décolletés, vous n’aimeriez pas être harcélé par une femme. Vous l’avez peut-être déjà été. Croyez-moi, j’ai connu un cas de ce genre dans un boulot : un homme qui s’est montré un peu trop gentil avec une femme, elle s’est méprise et quand il lui a dit non, elle n’a pas compris - il s’est avéré qu’elle était déséquilibrée. Résultat des courses, elle l’a harcelé quotidiennement à coups de rumeurs lancées à leur sujet ou de coups de fil malvenus. Elle me faisait pitié parce que je la connaissais et qu’il était impossible de la raisonner. Elle était myto. Mais même si le pauvre gars s’était peut-être été un peu ambigue au départ, ce qui a manifestement déclenché ce comportement chez elle, il n’avait pas à endurer cela. Il a frôlé la dépression et a dû faire appel à sa responsable hiérarchique pour régler le problème. Cette dernière a parfaitement compris son cas et a menacé, à juste titre, la jeune femme de prendre des sanctions. Au final, la déséquilibrée s’est fait muter dans un autre service. Et à la fin de so contrat, elle n’a bien entendu pas été prolongée.

En d’autres termes, quelque soit le comportement de la « victime » potentielle, no means no. Même si le mec est mignon, bien foutu et qu’il aime les débardeurs sexy (eh oui, ça aussi ça attire le regard !). Puisqu’il faut vous le rappeler, il en va de même dans l’autre sens : une femme qui s’habille sexy fait peut-être un appel à la drague, cherche peut-être à allumer un homme en particulier, mais cela ne veut pas dire que son corps est à disposition de tous les blaireaux de la planète. D’ailleurs, la plupart des hommes savent très bien s’arrêter à temps.

Autre chose : il est parfaitement normal de s’habiller sexy en boîte de nuit. C’est un lieu privilégié pour flirter en dansant de manière rapprochée avec des inconnus. Ce n’est pas de la manipulation de la part de la femme. Ou alors c’est à double sens parce qu’il n’y a pas de raison de déresponsabiliser l’homme en faisant comme s’il était incapable d’avoir un quelconque discernement. Beaucoup de gens font cela, parfois avec plusieurs personne dans la même soirée, sans pour autant coucher avec quelqu’un à l’arrivée. Que je sache, il n’y a aucune « obligation de résultat » quand on commence à flirter avec quelqu’un.

Pour en revenir au sujet de départ, à savoir les « sluts walk », le viol est un crime puni par la loi, donc, et n’appelle AUCUNE justification. Si vous ne comprenez pas cela, c’est qu’il y a eu un raté dans votre éducation civique, pas seulement dans la construction de vos rapports à l’autre sexe quelqu’il soit.
D’autre part, ce qui a déclenché ces sluts wak, c’est aussi le fait que ce soit un flic - soit un représentant de la loi - qui a tenu ces propos, et non pas un blaireau dans une boîte de nuit. Ces « sluts wak » sont parfaitement justifiées et j’ajouterais que l’appellation relève d’un certain sens de l’humour. Un humour qui, je n’en doute pas, échappe totalement aux fervents défenseurs du retour à l’ordre moral - mais qui aimeraient tout de même bien pouvoir continuer à avoir des aventures d’un soir.

C’est vous, messieurs les anti-slut walk, qui voulez le beurre et l’argent du beurre : continuer à profiter de la libération des moeurs, à avoir des aventures sans vous soucier des conséquences (merci la pillule et le préservatif !), mais dès lors que cela signifie qu’il y a des avancées sur le terrain de l’émancipation féminine, alors là non !
Faut pas déconner. Si vous voulez qu’on s’habille en Burka, faudra accepter l’abstinence en dehors du mariage, les gars !


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