Au vu de l’accueil si « positif » que mon article a suscité, un droit de réponse me parait nécessaire. Toutefois, faute de temps, je ne peux répondre à chacun individuellement. Je m’en excuse par avance. Je mets de coté les commentaires du type « cet article est de mauvaise foi », « c’est de la pure propagande sioniste », ou encore « c’est un torchon ». Pas besoin non plus de mentionner les insultes à mon égard ou à l’égard de personnes non impliquées dans l’article (en particulier, le Rav Ron Chaya qui mérite plus de respect) ; invectives qui ne font pas avancer le débat, et qui salissent seulement ceux qui les profèrent. Mon droit de réponse ne se bornera qu’à deux (intéressants) arguments que j’ai pu lire :
1) Le Sionisme serait une insulte / blasphème à la Torah
C’est un argument qui mérite qu’on s’y arrête un instant. Le Sionisme moderne, celui de Hertzl, était résolument politique et non-religieux. C’est pourquoi le monde religieux juif sera dans un premier temps hostile à la démarche d’Hertzl. Pourtant, si l’on prend du recul et que l’on regarde l’Histoire, on arrivera à la conclusion que Sionisme et Religion ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Pour preuve, remontons aux prémices de l’Histoire juive, Histoire qui commença avec Abraham. Celui-ci vivait alors en Irak lorsque D. lui demanda de quitter son pays pour s’installer sur la Terre d’Israël (je résume un peu volontairement). Le projet divin, tel que défini au départ, n’est a priori pas le don de la Torah, mais l’établissement du peuple de l’Alliance sur la Terre d’Israël. Le Sionisme dans son sens historique (c’est-à-dire l’installation des juifs sur la Terre d’Israël) n’est donc pas une insulte ou un blasphème à la Torah. Au contraire, il en est sa concrétisation.
2) La solution au conflit serait la création d’un état de Palestine unique dans lequel vivraient en paix juifs et musulmans.
Aussi séduisant qu’elle puisse être, cette solution pose de nombreux problèmes. Tout d’abord, elle est contraire au principe de « deux peuples deux états » défendu par beaucoup : l’un juif et l’autre arabe. Ensuite, elle se base sur l’idée que les protagonistes veuillent vivre ensemble, ce qui n’est pas le cas actuellement. L’Histoire a montré qu’en général, les peuples préfèrent « jouer solo » plutôt que de fusionner leur destins avec leurs voisins. Les exemples sont nombreux, je citerai : la partition entre l’Inde et le Pakistan (les musulmans indiens préférèrent créer le Pakistan que d’être sous domination indoue), l’explosion de l’ex-Yougoslavie (sous Tito, tout le monde s’entendait bien pourtant), le conflit en Hutu et Tutsi au Rwanda (avec les massacres que l’on sait) ou encore le Soudan (création du Sud Soudan). Le multiculturalisme est une idée très européenne et trop récente pour pouvoir l’appliquer ailleurs. D’ailleurs, beaucoup en Europe reconnaissent les limites (sinon l’échec) du multiculturalisme. De plus, lorsqu’on observe comment les minorités (notamment chrétiennes) sont traitées dans la plupart des pays arabo-musulmans, je doute fort que le multiculturalisme soit une idée très populaire en Terre d’Islam. Mais cela n’est que mon humble avis.