@ Luc-Laurent SALVADOR :
Bravo à l’auteur pour cette interview... et bravo à vous pour votre commentaire.
Oui, les incohérences pointées par Wesson, Scual et Gaspard Delanuit sont significatives d’un déni de la réalité qui associé au clivage, à la projection et à la paradoxalité sont des mécanismes de défense pré-psychotique. C’est exceptionnellement dangereux et me rappelle une citation de Karl Gustav JUNG : « Lorsque tout va bien les fous sont dans les asiles, en temps de crise il nous gouvernent ».
Les « contradictions » émises par Bruno CLÉMENT sont plus connues en science humaine sous le nom de « double-bind », « contrainte paradoxale », « injonction paradoxale » ou « double contrainte », etc. Elles sont le fruit des recherches d’un certain Gregory BATESON de l’école PALO ALTO qui avec Paul WATZLAWITZ ont pu mettre en évidence le fait que cette forme de communication appartenait au registre de la schizophrénie.
Sur le coup, pour un enseignant à l’IHECS (Institut des Hautes Études de Communication Sociale, Bruxelles) c’est vraiment grave. Je n’ose même pas imaginer l’influence désastreuse qu’un tel individu peu exercer sur ses élèves : avec de tels professeurs, on en vient à fabriquer des schizophrènes à la chaîne.
Mais ce n’est pas tout, votre commentaire met également en lumière les conséquences de cette « paradoxalité » qui est l’auto-censure crasse et puérile telle qu’ont pu la servir les « collabos » au temps du régime de Vichy (vous êtes très indulgent en la qualifiant de « prudente, servile, grégaire et confortable »).
Pour finir (mais non pas pour conclure tant ce sujet affecte de nos jours toute notre société) il semblerait que la plus belle de toutes les contradictions émises par Bruno CLÉMENT dans cette interview soit passée inaperçu :
"Reprochez-vous à Taymans de vous avoir enregistré à votre insu ?
B.C : Je ne vais évidemment pas reprocher à quelqu’un
d’utiliser une méthode qui est la mienne. Néanmoins, en micro ou caméra
cachés, la méthodologie veut que le résultat soit proportionnel. Je
respecte son travail et ne blâme pas son recours à cette pratique, sauf
qu’en principe, la raison pour y recourir doit être motivée par un
intérêt supérieur. Or, ici, je ne le vois pas..."
.../...
Justement. Pourquoi, en dix ans, n’y a-t-il pas eu à la RTBF une
émission d’investigation consacrée aux zones d’ombres du 11 septembre ou
un reportage similaire à celui diffusé récemment sur France 3 ?
B.C : Je n’ai pas vu ce reportage et le regarderai
volontiers. Encore une fois, sur le dossier proprement dit, je ne nie
pas qu’il y ait eu des erreurs dans certaines situations... Mais je
n’apprécie pas du tout les méthodes de TAYMANS. Lorsque je l’ai quitté,
je me suis dit : « si ça se trouve, il m’a filmé et enregistré ».«
A un tel niveau : c’est incurable chez ce garçon qui se permet des méthodes qu’il finit par avouer »ne pas apprécier du tout« dès lors qu’il en est la cible. Si je ne connaissais la destructivité d’une telle attitude, je me tordrais de rire en lisant de telles conneries de la part d’un enseignant... en communication. Mais là, j’avoue en rester »coi« sachant la tâche qui nous attend pour corriger l’impact de cette »folie« .
Pour le dire très simplement car ce sujet est très complexe, la paradoxalité, c’est : »Faites ce que je dis mais pas ce que je fais et surtout puissiez-vous ne rien comprendre à ce que je vous raconte pour qu’en toutes circonstances, quoique vous pensiez, quoique vous disiez ou quoique vous fassiez, je puisse toujours avoir raison".