Telle une litanie lancinante, les nouvelles se succèdent et
concourent toutes au même sentiment d’effondrement inéluctable.
Aujourd’hui, ce furent une émission obligataire calamiteuse – cette
fois-ci italienne – la dégradation de la note de la Belgique, ainsi que
celle de banques portugaises et hongroises, succédant à celle de la
Hongrie elle-même. Rien ne semble résister à cet effondrement auquel
rien ne fait obstacle, surtout pas les discours des dirigeants
européens, dépassés et divisés entre eux, qui multiplient à un rythme
effréné et en pure perte les conciliabules en tentant de donner le
change.
« Un écroulement de l’Italie amènerait inévitablement la
fin de l’euro » auraient déclaré, selon un communiqué de la présidence
du Conseil italien, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au cours du
mini-sommet de Strasbourg auquel participait Mario Monti. Comme l’usage
s’en est désormais instauré, la réaction du marché obligataire a été
immédiate et sans équivoque : les marchés ne croient pas au
redressement italien et engagent l’asphyxie du pays, qui doit refinancer
l’an prochain plus de 400 milliards de sa dette. « L’Italie doit faire
face à d’immenses défis », a reconnu Olli Rehn, le commissaire européen.
Pas seulement elle, si l’on en croit pour une fois les dirigeants
allemands et français.
Standard &
Poor’s a abaissé à AA la note de la Belgique, craignant que les
difficultés du secteur financier – on pense en particulier à Dexia, dont
le dossier n’est pas bouclé – ne nécessitent de nouveaux soutiens
publics, la dette pouvant alors dépasser les 100% du PIB. C’est Moody’s
qui a dégradé la note hongroise, le motivant pour des raisons qui
méritent d’être relevées. La politique du gouvernement hongrois
conservateur est en effet sévèrement critiquée pour avoir taxé les
banques, les sociétés d’énergie, de distribution et de télécoms, d’avoir
nationalisé les fonds de pension privé et obligé les banques à partager
le surcoût des crédits en francs suisses qu’elles avaient accordés aux
particuliers, le forint plongeant et le franc suisse explosant. Tous
crimes qui méritent incontestablement châtiment.
Les solutions proposées par la triade Merkel, Monti, Draghi, ne résolvent rien, au mieux gagner du temps avec un coût exorbitant et ne « soignent » que les effets et non la cause.
La panique de la « contagion » augmente aux Etats-Unis, des « stress-tests », pour une trentaine de banques « too big to fail » sont mis en place.
En Europe, tous les établissements financiers, dont britanniques, cherchent à se débarrasser des dettes souveraines, les échanges inter-bancaires sont limités (perte de confiance, risque d’illiquidité)
La garantie théorique de 20% sur les premières pertes sur dettes souveraines offerte par le FESF, sont insuffisantes et ne rassurent pas les marchés. Les CDS (credit default swap) ne sont pas actionnés. Tous retiennent leur respiration.
Enfin, le FESF suscite la méfiance, car l’effet de levier annoncé contribuera à la création d’une pyramide Ponzi et le « special purpose vehicle » n’est qu’un support type subprime. Ces deux dernières solutions ne viendraient-elle pas de Goldman-Sachs, spécialiste en la matière.
TIC TAC TIC TAC TIC TAC