Le port de signes politiques et religieux avait déjà été interdit par deux circulaires de Jean Zay, ministre de l’instruction publique. La première du 31 décembre 1936 interdisait le port de signes politiques dans les établissements scolaires et celle du 15 mai 1937 les signes confessionnels.
Depuis le 1er janvier 1906 (date d’application de la loi de séparation des églises* et de l’Etat), les enseignants ont demandé aux élèves de glisser leurs signes religieux sous leurs vêtements pendant leur présence à l’école.
C’est dès 1989 (et non en 2000) que le port d’un « foulard islamique à l’école »a fait l’objet d’articles dans la presse (13 juin 19989 à Epinal, Vosges). Ensuite, c’est à Creil (Oise) à la rentrée de 1989. La loi du 15 mars 2004 a mis fin à la polémique sur ce sujet.
La loi de 1905 ne garantit pas la liberté d’expression, mais la liberté de conscience et le libre exercice des cultes. La liberté d’expression existe depuis la Révolution française avec des périodes d’exception sures aux dictatures (Consulat, 1er Empire, Restauration, 2e Empire, débuts de la 3e République, Etat de français au cours de la dernière guerre) pendant lesquelles il valait mieux ne rien dire.
Le port d’un signe religieux n’est pas une liberté d’expression, c’est un signe de discrimination religieuse touchant en premier lieu les femmes. C’est le contraire même de l’égalité des citoyens devant la loi inscrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, reprise dans les Constitutions des 4e et 5e Républiques. Il n’y a donc pas de contradiction « schizophrène » comme vous l’indiquez.
Si cela a été la religion musulmane qui semble avoir été visée, c’est parce que comme toute idéologie nouvelle (dans un pays) le prosélytisme est plus fort, plus combattif que pour les idéologies déjà installées. Il n’y a pas discrimination particulière : toutes les religions sont visée par la loi de 2004. Les croix et les kippas sont également prohibées dans les écoles.
Ce sont les monothéismes qui développent la discrimination en « marquant » leurs adeptes, en créant des « communautés » qui aboutissent à des conflits ouverts comme aux USA ou en Grande Bretagne, par exemple — conflits souvent mortels.
Dire que la religion est une affaire privée est ce que prévoit la loi de 1905. Une croyance religieuse se passe dans la tête, cela ne doit s’imposer aux autres tout en revendiquant la liberté. Cela doit rester intime comme nos autres pensées. La liberté d’expression religieuse n’est pas prévue par ladite loi mais la liberté d’exercice des cultes. La liberté religieuse revendiquée par les religions est celle d’intervenir en tant que telles dans le débat politique, dans la vie de la cité. Or ce sont les citoyens qui ont droit de cité, pas les religions. La constitution les exclut du débat public.
La laïcité est dévoyée par la pression des religions, du président de la République actuel et ses affidés.
Pour ma part, je ne respecte pas les religions, mais les citoyens, tous les citoyens. Toute croyance est justiciable de la libre critique. Je pense même que les religions sont les pires obstacles à l’émancipation de la pensée. Il suffit de voir la position catholique à propos de la liberté de disposer de son propre corps, par exemple.
* Je ne mets de majuscule qu’aux noms propres.
05/12 20:41 - Peretz
Petit oubli qui me semble important : le foulard ou le voile, sont des signes « (...)
30/11 18:13 - Alois Frankenberger
En quoi le commentaire de Baska infirme ce que je viens de dire ? En RIEN ! C’est donc (...)
30/11 09:41 - Jean J. MOUROT
29/11 23:17 - baska
Oui c’est ça, ce sont les musulmans qui ont enfermé les juifs dans des ghettos avant de (...)
29/11 23:03 - baska
« il faudrait encore prouver que tous les courants politiques et/ou religieux prônent la (...)
29/11 21:42 - ferrassie
Le port de signes politiques et religieux avait déjà été interdit par deux circulaires de Jean (...)
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