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Commentaire de Morgane Lafée

sur Ça y est, c'est la fin du féminisme !


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Morgane Lafée 4 décembre 2011 17:38

@Le Correcteur :

Brandir la violence psychologique des femmes envers les hommes dès qu’on parle de violence physique est juste une parade ayant pour but de détourner le débat en brouillant les cartes. La violence psychologique s’exerce dans les deux sens, ça c’est clair, on peut même dire qu’elle n’a aucun rapport avec le sexe. C’est malheureusement la nature humaine qui est en cause. Heureusement, il y a aussi des lois contre ça, des lois contre le harcèlement. Elles sont imparfaites, mais elles existent.
Cela dit, je vous mets au défi de me démontrer que, dans une société en théorie égalitaire comme la notre, les femmes exerceraient davantage de violence psychologique que les hommes. Pour ce qui est des sociétés où la femme est sous tutelle, je ne donne pas cher de votre tentative de démonstration : il est évident que les hommes ont l’avantage dans tous les domaines de la violence...

Pour en revenir à la violence physique, même dans une société « égalitaire », les hommes sont toujours physiquement avantagés. D’où la nécessité de considérer la violence physique comme un phénomène à part entière. Au passage, la violence physique s’accompagne TOUJOURS de violences psychologiques.
L’inégalité physique est un fait que la loi se doit de prendre en compte afin de protéger les personnes qui ont le plus de chance d’en être victime. Il ne s’agit pas de rétablir une hiérarchie, juste de combattre la loi de la jungle, si vous voulez.

Bref, tout ça pour dire qu’il serait plus pertinent, pour faire avancer le débat, de brandir la violence physique de certaines femmes sur leur homme. Parmi les auteurs de violence conjugales, je soupçonne que les femmes soient largement minoritaires (pour des raisons évidentes d’inégalité physique) mais elles existent bel et bien et pour ma part, j’aimerais bien connaitre la proportion d’hommes battus. J’avoue humblement que je n’en sais rien. En tout cas, cela permettrait d’envisager le phénomène dans son ensemble.
Pour cela, il faudrait que les hommes n’aient plus honte de porter plainte. Les femmes aussi ont honte mais le regard social les reconnait plus facilement comme victime - même si ce n’est pas toujours gagné dès lors qu’il y a violence sexuelle, puisque la « victime », homme ou femme d’ailleurs, est toujours présumée coupable de provocation.

Pour en revenir au sujet, je me suis toujours dit qu’il serait constructif que les campagnes médiatiques contre les violences conjugales diffusent plusieurs spots dont au moins un montrant un homme se faire taper dessus, balancer des objets à la figure, etc. Pour frapper l’imagination en montrant que ça existe, que c’est tout aussi répréhensible que dans l’autre sens. Le but serait de faire sortir de l’ombre les hommes victimes : quand on voit qu’on est pas le seul dans ce cas, c’est toujours moins dur.
Une telle campagne ferait à coup sûr scandale, chez les féministes comme chez les masculinistes, mais elle représenterait un nouveau pas en avant.

Malgré tout, criminaliser les violences physiques des hommes sur les femmes, qui ont le monopole de la banalisation dans le monde entier, est déjà une très bonne chose. Et il y a encore beaucoup de boulot à faire de ce côté-là. L’article inepte d’hommelibre le prouve.


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