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Commentaire de jean

sur Vincent Peillon peut-il faire perdre François Hollande ?


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jean 5 décembre 2011 23:56

A Mr Barrater et aux autres d’Agoravox


sans procéder à un jugement de valeur sur les personnes qui n’aurait strictement aucun sens, un enseignant du supérieur peut aller enseigner en Primaire et cela peut être intéressant mais un enseignant de Primaire ne pourra pas aller enseigner dans une école doctorale. Pour information, j’ai reçu un collègue russe pendant un mois cet été pour un projet de recherche et il m’a appris que là bas les professeurs d’Université interviennent en supplément le samedi par exemple en collège pour les enfants passionnés dans toutes les disciplines possibles,

Par ailleurs, étant moi-même ingénieur des Ponts et professeur des Universités, l’opposition entre les Grandes Ecoles et l’Université n’a pas de sens authentique. Il y a une forme de complémentarité assez bonne pour l’offre de formation. Quant aux enseignants, l’unité et la collégialité s’effectuent autour des activités de recherche. Il y a beaucoup d’anciens élèves des Grandes Ecoles dans le personnel universitaire, le cloisonnement évoqué n’existe pas réellement.
Quant à l’aspect financier, ce qui est dit dans cet article est assez juste. J’ai pu faire, tout au long de ma carrière, des comparaisons avec mes camarades de promotion des Ponts (qui ont moins de diplômes que moi puisque j’ai en plus un doctorat, une agrégation et une habilitation à diriger des recherches). Mon salaire débutant était en moyenne la moitié du leur, aujourd’hui (25 ans plus tard) ça n’en est plus que le tiers du leur qui est environ celui des professeurs suisses par exemple dont la charge est la même que la nôtre (leur charge d’enseignement est même moindre). D’autant qu’à l’époque on ne cotisait pas pour la retraite avec la bourse de doctorat donc il est impossible d’avoir ses annuités à la fin de sa carrière car on commence sa carrière au plus tôt à 27-28 ans. L’argument de dire que nous n’avons qu’à aller à l’étranger est irresponsable et je n’ai pas honte de dire que j’aime bien mon pays, ma langue, ma culture. je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que nos activités de recherche nous conduisent à de nombreux échanges avec les collègues étrangers. 
 En revanche il y a de grandes disparités avec les collègues médecins ou pharmaciens qui ont un revenu multiplié par deux par leur pratique hospitalière (qui disparait à la retraite) ou par ceux de droit qui ont un cabinet d’avocat en ville par exemple. Il était d’ailleurs assez amusant lors de la dernière réforme des universités de voir les collègues de droit souvent .... à droite descendre dans la rue contre la réforme Pécresse car il était question de faire des bilans sur l’activité individuelle de recherche de chaque enseignant chercheur qui, pour eux, est strictement nulle dans la majorité des cas. Ils sont cependant payés pour cela, ne le font pas et perçoivent en plus leurs honoraires dans leur cabinet en ville. Il était question de multiplier alors leur charge d’enseignement par deux (ce qui ne serait pas scandaleux à mon sens) pour compenser leur bilan nulle en termes de recherches et ils n’ont pas du tout apprécié !!!!!
 On sait quand on rentre dans ce métier que la faible rémunération vis à vis des diplômes est le prix à payer pour une certaine liberté dans notre travail. Il y a cependant des limites qui aujourd’hui sont atteintes et il est clair que, si par ailleurs il n’y a plus la liberté, il n’y aura alors plus aucun candidat, en tous les cas plus aucun de valeur.
Je n’attends personnellement rien ni de Peillon ni de Hollande.

Bien à vous tous


(pour info car il n’y a rien à cacher ma (seule) prime annuelle est celle de directeur de département, elle est de l’ordre de 1000€, Pour en voir discuté avec des collègues du collège, c’est un peu moins que celle d’un professeur principal de collège. 


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