Bonjour Macaque
Vous écrivez en me citant :
« Pour en revenir à la réélection de Chirac
en 2002, le résultat aurait été rigoureusement le même en ce qui concerne le
pourcentage des voix obtenu par chacun des deux candidats… »
Ça, c’était si tous
les électeurs de gauche s’étaient abstenus.
Ensuite j’envisageais
le cas (fictif) où, à l’appel du P.S., la totalité des votes de gauche du premier tour
se serait portée sur un vote blanc par la phrase suivante que vous citez
également :
« Et si le P.S.
avait demandé à ses électeurs de voter blanc ? Même chose [...] »
Cela me semble totalement faux. On peut dire que
le vote blanc donne le même résultat en % que l’abstention mais pas qu’un
autre vote.
Je m’explique, si 18% de Le Pen représentant 18 voix, il y avait
donc 82 voix pour Chirac dans les suffrages exprimés (non nuls).
Donc si parmi
les 82 voix de Chirac, mettons 41 avait choisi de voté blanc (ou nul puisque
c’est la même chose). Alors le pourcentage de Le Pen aurait été de 30,5%.
Vos chiffres sont exacts.
En effet, dans votre exemple si 41 voix ont été
des votes blancs, cela signifie que Chirac n’a pas reçu 82 voix mais 41 portées
sur son nom. Il s’ensuit que les résultats sont les suivants :
Votants : 100, Blancs ou nuls : 41, Exprimés : 100-41=59
Chirac obtient donc 41 voix sur les 59, soit 69,5% des
voix
Et Le Pen obtient 18 voix sur 59, soit 30,5%
Nous sommes bien d’accord.
Mais votre exemple correspond à l’éventualité
selon laquelle en gros la moitié des électeurs de gauche n’aurait pas suivi les
consignes du PS de voter blanc au second tour. Pourquoi pas ?
Vous ajoutez enfin :
Donc
soit j’ai loupé un truc et je vous prie de l’expliquer, soit ce qui me
semble être le fond de cet article est faux.
Non, vous n’avez rien loupé, simplement vous avez
envisagé un cas de figure qui n’était pas le mien. Mon exemple était tout autre,
j’indiquais que si la totalité des votes de gauche s’était portée sur
Chirac, à l’appel du P.S. (ce qui ne fut pas le cas et c’est bien là où je voulais en venir) l’intégralité des votes blancs dits de gauche
aurait été non comptabilisée puisque non exprimée. Il s’ensuit que Chirac
aurait eu en gros le même nombre de
votes en quantité (un peu plus de cinq millions de voix sur son nom au premier
tour plus les centaines de milliers de voix venant des autres candidats de
droite), tout comme Le Pen qui lui se serait contenté en gros des mêmes
électeurs ayant voté pour lui au premier tour. La proportion, donc le pourcentage, n’aurait pas changé : 82%
pour l’un et 18% pour l’autre à quelques broutilles près. Et surtout, quelque 20 millions de bulletins
blancs auraient été déclarés nuls, donc non exprimés. Et c’est bien cela que je voulais montrer dans mon exemple : plus de vingt millions de bulletins écartés par le système, donc n’empêchant pas l’élection. C’est tout l’enjeu de la reconnaissance du vote blanc, quand elle surviendra.