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Accueil du site > Tribune Libre > Le vote blanc, pour quoi faire ?

Le vote blanc, pour quoi faire ?

Le vote blanc reste marginal en France. S'il peut paraître inutile au premier abord, il se révèle opportun pour qui prend la peine de réfléchir à la question électorale dans ce pays. Il représente en effet une solution alternative à l'abstention. Comme elle, il a une valeur. Comme elle, il exprime quelque chose. En effet, ne pas choisir parmi ce qui est proposé, c'est avoir un avis, et c'est l'exprimer que de s’abstenir. Or, le vote blanc le fait tout autant mais à une différence près et de taille : l'électeur s'est déplacé pour le dire. Il a émargé et figure donc sur les registres du scrutin. Il marque ainsi sans contestation possible son attachement au suffrage universel, ce qui lui donne un poids supplémentaire. Or ce n'est pas aussi simple avec les abstentionnistes. Comment faire la part des choses avec eux ? Loin d'être exclusivement un plaidoyer pour le vote blanc, cet article se veut explicatif, et s'il pouvait aider l'électeur lambda quand précisément il ne sait pas pour qui voter, il aurait atteint son but.

Envisageons une élection fictive : imaginez l’auteur de cet article se présentant au scrutin municipal d'une circonscription de cent électeurs inscrits. On sait que ce type de scrutin est un scrutin de liste. Peu importe, restons simple. Il se présente donc devant les électeurs de sa commune mais, chose importante, il est le seul candidat, et ce jour-là tout le monde va voter. Tous les électeurs se déplacent et votent « blanc ». Sauf moi, le candidat, car je me donne ma voix. Pas fou quand même ! 

Quels seront les résultats du scrutin ?

À ce stade, quand on pose la question suivante sous forme d'une devinette — et je l’ai vérifié des dizaines de fois : « le candidat est-il élu ? » — la réponse est toujours affirmative. Bien. Mais l’idée que se font les Français du pourcentage de voix obtenu par ce candidat est fausse. Neuf fois sur dix, la réponse est « un pour cent », les autres répondent « dix pour cent » ou ne savent pas. La bonne réponse n’étant donnée que par un nombre infinitésimal des personnes à qui j’ai posé la question.

Eh bien, amusez-vous à votre tour à présenter ce cas et à poser ensuite la question autour de vous et vous constaterez que la réponse 1% revient quasiment à chaque fois.

Puisqu’il s’agit d’une devinette, continuons à jouer et donnons la bonne réponse, mais dans le cadre de ce que serait la proclamation officielle des résultats :

Nombre d’électeurs inscrits : 100

Nombre de votants : 100

Nombre de votes blancs ou nuls : 99

Nombre de suffrages exprimés : 1

Abstentions : 0

Le candidat est élu avec … ? — et c’est là que c’est intéressant : avec cent pour cent des voix. C’est-à-dire cent pour cent des seuls suffrages considérés comme exprimés. 100 % de un faisant une voix : c’est donc la mienne qui prévaut.

Inutile de dire que mon mandat commencerait très mal et que ma mission d’administrer une commune dans de telles conditions serait évidemment impossible et je devrais démissionner aussitôt, ce qui provoquerait une nouvelle élection.

Cet exemple illustre parfaitement ce que je voulais démontrer : il n’y a pas besoin d’attendre une reconnaissance du vote blanc pour en prouver toute sa valeur et son importance. Le vote blanc est un vote conséquent en lui-même, au sens français du terme, c’est-à-dire qui a une cohérence, par esprit de suite. Un électorat conscient de l’impact de ses suffrages peut faire pression pour peu qu’il ait compris la force du nombre et surtout sa force symbolique. Or c’est précisément le premier argument qui est opposé par les sceptiques : « ça ne sert à rien de voter blanc car ce n’est pas comptabilisé comme vote exprimé ». Mais je viens de montrer le contraire pour peu qu’une masse critique soit atteinte. Sans attendre les 100% ou la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé, on peut raisonnablement avancer qu’un score à deux chiffres créerait une dynamique nouvelle permettant à l’électorat d’évoluer et d’envisager d’autres perspectives. Or, sous la Cinquième République le record est de 6%, atteint au second tour de l'élection de 1995. Je ne parle ici que de la présidentielle.

Ajoutons que, les choses étant ce qu’elles sont actuellement, s’imaginer qu’un jour les hommes politiques pourraient reconnaître la validité du vote blanc relève de l'angélisme. Autant leur demander de voter une diminution de leur indemnité parlementaire. Allons, un peu de bon sens, S.V.P. ! En outre, l’abstention ne les empêche absolument pas d’être élus. Certes, tel un chœur de pleureuses ils affectent une mine contrite lors des soirées électorales ou expriment dans quelque article de presse qu'ils sont affligés par cette abstention. Mais tout cela, c’est de la comédie. Ils sont néanmoins élus, et c'est bien cela le problème — pour nous, les électeurs, cela va de soi. Donc, rien n'avance.

Autre exemple montrant que nos responsables politiques ne veulent surtout pas faire évoluer le système électoral. Nous sommes au soir du 21 avril 2002. Une fois remis du coup reçu sur la tête, que proposèrent les responsables du Parti socialiste ? De voter Chirac. Et pourquoi donc ? Officiellement, c’était pour barrer la route à Le Pen. Certes, en appelant les électeurs de gauche à voter Chirac, cela permettait déjà de réduire le score de Le Pen au second tour. Ce qui fut le cas avec un score inférieur à 20%. 17% exactement. Fort bien. Mais y avait-il d’autres solutions ? Oui. Appeler les électeurs de gauche à s’abstenir comme le PS l’avait déjà fait, par exemple lors du référendum de 1972 organisé par Pompidou sur l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun, comme on disait à l’époque. On sait que de Gaulle s’y est toujours opposé. On sait également que le poids des abstentions rendit cette approbation quelque peu mitigée aux yeux des observateurs.

Pour en revenir à la réélection de Chirac en 2002, le résultat aurait été rigoureusement le même en ce qui concerne le pourcentage des voix obtenu par chacun des deux candidats…

Et si le P.S. avait demandé à ses électeurs de voter blanc ? Même chose, mais à une différence près. L’opinion aurait pris conscience du caractère inique du code électoral : les quelque vingt millions de votes blancs étant déclarés nuls, parce que considérés comme non exprimés. On peut avancer, sans craindre d’être démenti, que cela aurait quelque peu défrayé la chronique et fait parler dans les chaumières. Bref, cela aurait « réveillé » l’électorat. Mais élever la conscience de l’électeur, est-ce bien ce que souhaitent nos politiques, bien à l’aise dans une société basée sur la communication où une contre-vérité répétée cent fois devient une vérité et où ce dont on ne parle pas n’existe pas  ? Un électorat de gauche sensibilisé à cet état de fait n’aurait-il pas fait pression pour que les choses changent aussi dans ce domaine ? Le plus simple, c’était donc d’appeler à voter Chirac et même, pour certains, de faire de la mise en scène : de conseiller de se « pincer le nez » ou « d’enfiler des gants » en rentrant dans l’isoloir… Souvenirs, souvenirs !

Le résultat, je le répète aurait été le même en ce qui concerne les pourcentages (83% pour Chirac et 17% pour Le Pen) mais à deux différences près : un score des votes blancs considérable (une vingtaine de millions) et un sacré message adressé au monde entier. En effet, quelle belle image la démocratie française aurait donnée d’elle-même !

Pour ceux qui ne seraient toujours pas convaincus que nos politiques ne prendront jamais la décision de reconnaître le vote blanc, je m’en vais démontrer que la raison réside dans le fait que cela bloquerait le système, ce qu'ils ne veulent pas. Évidemment.

N.B. : Je précise que je n'ai pas vérifié si dans le projet de Sixième République développé par Arnaud Montebourg la reconnaissance du vote blanc figure ou pas. Mais cela n’a aucune importance ici.

Revenons donc à l’élection présidentielle. Il nous faut remonter à 1995 pour bien comprendre ce qui se serait passé si le vote blanc était reconnu.

Au second tour Jacques Chirac obtint 52,64% des voix et Lionel Jospin 47, 36% (j’arrondis ici les chiffres recueillis sur Wikipédia). Or, cette année-là le vote blanc atteignit le chiffre record de 6%. Ce qui aurait entrainé de fait, s’il était reconnu, la réduction du pourcentage de chacun de 3%. On aurait donc assisté à la chose suivante : M. Alain Dumas, Président du Conseil constitutionnel, annonçant devant micros et caméras :

(…) ont obtenu au second tour de scrutin : M. Jacques Chirac 14 811 953 voix, soit 49,65% des suffrages, et M. Lionel Jospin 13 149 570 voix soit 44,35% des suffrages. La majorité absolue des voix étant requise au second tour, le Conseil constitutionnel déclare que M. Jacques Chirac n’est pas élu Président de la République et qu’en conséquence il y a lieu d’organiser un troisième tour de scrutin (…)

Arrêtons ici la fiction et mesurons simplement le poids qu’auraient eu les électeurs ayant voté blanc sur chacun des deux candidats amenés à repartir en campagne et à revoir leur copie…

J’en ai fini avec ce que je voulais démontrer. Voter blanc n'est donc pas une fin en soi, mais une solution qu’il convient de bien peser. Si les électeurs tentés par l'abstention acceptaient de jouer le jeu sans attendre sa reconnaissance, ils contribueraient, sans se renier, à accélérer la survenue de cette dernière.

Un dernier mot qui me semble important. En l’état actuel des choses, à quatre-vingt jours du premier tour, personne, moi le premier, ne sait ce que seront les résultats ce soir-là. Personnellement, je m’attends à une grosse surprise. Pas du type de celle de 2002, mais quelque chose du genre cinq candidats dans un mouchoir de poche. Ce quinté gagnant réunirait donc cinq candidats au coude à coude entre 20-22% et 14-15%. Et dans cette hypothèse, que dire de l’ordre d’arrivée et de la valeur de chaque voix ?

J’ai écrit cet article car « les déçus du sarkozysme » étant très nombreux, je crains qu'une forte proportion de ceux qui ont cru aux belles promesses et qui sont allés voter en 2007, soient tentés de rester à la maison lors de cette élection, par résignation ou par réaction, voire par la pauvreté du message politique. Que l’on se souvienne de la très forte participation de 2007, et aux files d'attente interminables pour aller voter. Comme cette fois-ci, tout le monde, à l'exclusion d'un seul, est d'accord pour nous proposer en gros la continuation de la même politique sur le plan économique et social, d'une part, que le corps électoral sent bien que tout lui échappe, d'autre part, ce jour-là les abstentionnistes potentiels pourraient faire autrement que de simplement rester à la maison. Pour ce qui me concerne, mon choix est fait. Je vous laisse deviner parmi les membres du quinté. Mais attention, pas de confusion, c’est bien pour un homme que je voterai, parce que mon candidat est républicain, lui.

 


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22 réactions à cet article    


  • Bruno Bruno 26 janvier 2012 14:47

    Bonjour,

    Bien sur que le vote blanc devrait être pris en compte c’est bien ce que défend « lemoder »
    Voter blanc c’est aussi s’expimer mais personne ne veut modifier la loi tellement c’est préférable pour nos grands partis pourtant cette prise en compte serait une vraie démocartie !

    Les politiques sont corrompus et n’oeuvrent pas pour une réelle démocratie mais ça nous le savons déjà !

    http://www.lemoder.fr


    • Fergus Fergus 26 janvier 2012 16:13

      Bonjour à tous.

      Je suis moi aussi pour la reconnaissance du vote blanc, mais une reconnaisssance lucide, autrement dit en sachant que voter blanc, c’est voter pour le vainqueur, quel que soit son camp ! Et c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais voté blanc.

      Et pour illustrer ce que je dis, il suffit de reprendre le brillant exemple de l’auteur, élu avec 100 % des voix alors qu’il a été le seul à exprimer son vote contrairement aux 99 autres. Résultat : les 99 votants blanc ont de facto voté pour lui !

      Et si, par hasard, l’auteur avait eu un adversaire obtenant 2 voix exprimées, les 97 votants auraient de facto voté pour cet adversaire !!!

      Amusant, non ? C’est pourquoi j’appelle tous ceux qui font une différence, fût-elle modeste, entre deux candidats, à voter pour le moins mauvais des deux à défaut de pouvoir voter pour le meilleur.


    • macaque 26 janvier 2012 19:53

      L’exemple de l’auteur est pipé car un seul candidat a recueilli des votes.
      Voter blanc ou nul (donc ne pas différencier les erreurs/pbs de votes de ceux qui indiquent ne pas vouloir voter) c’est d’une certaines façon diviser son vote selon la répartition des résultats finaux.
      Si un candidat à 60% et l’autre 40%, alors vous pouvez considérer avoir fait 0.6 vote pour l’un et 0.4 pour l’autre.
      Ce n’est pas particulière voter pour le vainqueur, même s’il est vrai que c’est l’aider à gagner si vous préfériez l’autre.
      Si le vote blanc était vraiment reconnu, votez blanc ferait baisser le pourcentage de chaque candidat, et là ça aurait du poids.


    • roro46 27 janvier 2012 12:14

      Bonjour Fergus,

      "Et pour illustrer ce que je dis, il suffit de reprendre le brillant exemple de l’auteur, élu avec 100 % des voix alors qu’il a été le seul à exprimer son vote contrairement aux 99 autres. Résultat : les 99 votants blanc ont de facto voté pour lui !"

      excusez moi, mais ceci contredit complètement votre post, dans lequel vous dites être POUR la RECONNAISSANCE du vote blanc, donc ça prise en compte dans le pourcentage.

      Mais l’exemple que vous reprenez - celui de l’auteur lui-même - est un exemple de vote blanc NON-RECONNU, justement.
      Si le vote blanc avait été PRIS EN COMPTE dans ce cas, il n’aurait pas été élu, puisque étant légèrement loin de la majorité requise !!!!!!!

      Je dirais que l’exemple de l’auteur démontre au contraire brillamment que le système actuel est complètement faussé, puisqu’il se retrouve élu avec 1 seule voix, 99 autres étant contre lui (jusqu’à preuve du contraire, quand on ne vote pas POUR quelqu’un, c’est qu’on ne partage pas les idées qu’il propose de mettre en place... à moins que je me trompe).


    • non667 26 janvier 2012 15:36

      après lisbonne il y en a encore pour se croire en démocratie ?????????????
      et ne pas voir que les dés sont pipés ???????????????????????????

      si marine ne peut se présenter je fabriquerais un bulletin pour elle (1° et 2° tour ) et j’irais au dépouillement voir la tête des dépouilleurs umps et les comptabiliser ! smiley smiley smiley smiley
      si 90% des électeurs faisaient comme moi les truqueurs oseraient
       ils aller au 2° tours ? 
      et se ramasser 10% à eux 2 contre 90% a une candidate absente ? 

      j ’ajoute : celui qui accepterait de gouverner avec 10% des voix se ridiculiserait aux yeux du monde entier ce ne serait plus « monsieur le président » mais monsieur 10 % "

      tout ceux qui sont pour la publication des parrainages sont anti-démocrates donc les vrais « fachistes »

      à salade

      dommage ça avait bien commencé !

      « Mais attention, pas de confusion, c’est bien pour un homme que je voterai, parce que mon candidat est républicain, lui. »

      soyez franc ! lachez vous on n’est sur av ! dites que marine est une fachiste raciste et qu’elle a des rn et vous rappelle lhlpsdnh ! smiley    smiley    smiley   smiley   plutôt que de faire des allusions fielleuses ! 

      fasciste :
       pour un parti qui respecte depuis sa création (40 ans ) le suffrage universel bien que le scrutin magouillitaire et les fronts ripoublicains lui soient particulièrement défavorable .
      le traiter de fasciste est outrageusement pervers !
      raciste :
      le terme de raciste à la place de xénophobe est une perversion du langage dans un but de propagande
      le fn ne s’en prend pas  aux immigrés personnellement (pas de bruit ,pas d’odeur ! ) marine lp en défend loyalement quand ça se présente . par contre en tant que politique démocrate elle s’en prend aux élus qui ne font pas les lois qu’elle propose (droit du sang ,rétablissement des frontières françaises (+ droit de douanes ) ou n’appliquent pas sérieusement celles existantes ! lois qu’elle soumettrait démocratiquement au parlement ou mieux au référendum dès qu’elle pourra ! (ça vous fait chier hein !!! )

       globalement vous reprenez les vieux argumentaires communistes pour les mettre au service du N.O.M. judéo-mondialo-capitalistes (umpsmodemeelv ) ou autres traitres à la nation : asselineau meluch !

      la seule révolution c’est marine !

      même en le voulant elle ne peut faire pire que les valets du N.O.M.

      alors 2012 défoulez vous  ! préparer 2017 et le printemps français  !

       


      • cilce92 26 janvier 2012 15:47

        Pour ma part, aucun des candidats à l’élection présidentielle ne me convenant, je voterai blanc.

        J’espère que nombre de personnes voteront blanc pour les raisons que vous avez exposées, et que vous avez parfaitement argumentées.

        Ce serait formidable pour faire comprendre aux politiques de tout bord que nous ne sommes pas du bétail et, peut-être, modifier leurs décisions ...


        • Algunet 26 janvier 2012 17:23

          Il faut me dire comment vous ferez pour voter blanc ?

          Si vous mettez un bulletin blanc ou si vous écrivez un nom sur un bulletin(blanc ou pas) votre vote est nul et sera comptabilisé comme tel.

          L’expression des journalistes et commentateurs de dire « nul ou blanc » n’a aucun sens si ce n’est que d’induire en erreur le votant sur le sens du vote blanc. C’est regrettable, mais voter blanc est impossible actuellement et pour longtemps...


        • Catart Catart 27 janvier 2012 11:33

          bonjour
          Rappel de la légalité sur le vote blanc

          Le vote blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne un bulletin sans aucune mention de candidat. Contrairement à l’idée reçue, glisser une enveloppe vide dans l’urne revient à être comptabilisé dans les « votes nuls ». Pour être comptabilisé en « vote blanc », il faut donc bien déposer dans l’enveloppe un papier où il n’y a aucun nom d’inscrit.
          A cet égard, l’article L.66 du code électoral est très clair. Extrait : « ne doit pas être comptabilisé comme suffrages exprimés les bulletins blancs, les bulletins trouvés dans l’urne sans enveloppe, les enveloppes ne contenant aucun bulletin, les bulletins écrits sur du papier couleur, les bulletins avec des commentaires (...) ». Autrement dit, le vote nul est un vote non réglementaire, le vote blanc consiste à mettre un bulletin blanc dans l’enveloppe.
          Dans les deux cas, le vote est comptabilisé dans l’abstention.
          Le vote blanc est connu mais pas reconnu

          En l’assimilant à de l’abstention, le vote blanc n’est pas reconnu. Le chiffre est connu puisque chaque bureau de vote doit comptabiliser les votes blancs, mais il n’est pas reconnu officiellement dans la mesure où il est mélangé avec l’abstention.
          Pourtant, le vote blanc est un moyen d’expression pensé qui a une signification différente du vote nul, c’est-à-dire d’un électeur qui s’est trompé ou qui a mis un commentaire sur le bulletin sans savoir que ça allait l’invalider. Or, si le vote blanc exprime une défiance à l’égard des candidats, il reconnaît la légitimité de l’élection.

          Si nous n’arrivons pas à avoir un leader avec les 500 signatures pour porter haut et fort le mal des français les injustices, les mals logés, la corruption, le cumul des mandats, l’administration mille feuilles etc etc etc...nous appelerons à voter massivement blanc.

          http://www.indigne -je-propose.fr/ 


        • Scual 26 janvier 2012 16:13

          Pourquoi voter blanc alors que Mélenchon pourrait selon les sondages, être élu dès le premier tour !!!

          Vous ne me croyez pas ? 

          C’est pourtant strictement vrai, lisez ceci vous verrez !

          http://www.legrandsoir.info/melenchon-ou-quand-les-theoremes-sondagiers-de-la-manipulation-jouent-au-boomerang.html


          • macaque 26 janvier 2012 19:11

            Je n’ai pas compris la démonstration.
            Vous dîtes :

            Pour en revenir à la réélection de Chirac en 2002, le résultat aurait été rigoureusement le même en ce qui concerne le pourcentage des voix obtenu par chacun des deux candidats…

            Et si le P.S. avait demandé à ses électeurs de voter blanc ? Même chose [...]

            Cela me semble totalement faux. On peut dire que le vote blanc donne le même résultat en % que l’abstention mais pas qu’un autre vote.
            Je m’explique, si 18% de Le Pen représentant 18 voix, il y avait donc 82 voix pour Chirac dans les suffrages exprimés (non nuls).
            Donc si parmis les 82 voix de Chirac, mettons 41 avait choisi de voté blanc (ou nul puisque c’est la même chose). Alors le pourcentage de Le Pen aurait été de 30,5%.

            Donc soit j’ai loupé un truc et je vous prie de l’expliquer, soit ce qui me semble être le fond de cet article est faux.


            • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 27 janvier 2012 12:02

              Bonjour Macaque

              Vous écrivez en me citant :

              « Pour en revenir à la réélection de Chirac en 2002, le résultat aurait été rigoureusement le même en ce qui concerne le pourcentage des voix obtenu par chacun des deux candidats… »

              Ça, c’était si tous les électeurs de gauche s’étaient abstenus.

              Ensuite j’envisageais le cas (fictif) où, à l’appel du P.S., la totalité des votes de gauche du premier tour se serait portée sur un vote blanc par la phrase suivante que vous citez également :

               « Et si le P.S. avait demandé à ses électeurs de voter blanc ? Même chose [...] »

              Cela me semble totalement faux. On peut dire que le vote blanc donne le même résultat en % que l’abstention mais pas qu’un autre vote.
Je m’explique, si 18% de Le Pen représentant 18 voix, il y avait donc 82 voix pour Chirac dans les suffrages exprimés (non nuls).
Donc si parmi les 82 voix de Chirac, mettons 41 avait choisi de voté blanc (ou nul puisque c’est la même chose). Alors le pourcentage de Le Pen aurait été de 30,5%.

              Vos chiffres sont exacts.

              En effet, dans votre exemple si 41 voix ont été des votes blancs, cela signifie que Chirac n’a pas reçu 82 voix mais 41 portées sur son nom. Il s’ensuit que les résultats sont les suivants :

              Votants : 100, Blancs ou nuls : 41, Exprimés : 100-41=59

              Chirac obtient donc 41 voix sur les 59, soit 69,5% des voix

              Et Le Pen obtient 18 voix sur 59, soit 30,5%

              Nous sommes bien d’accord.

              Mais votre exemple correspond à l’éventualité selon laquelle en gros la moitié des électeurs de gauche n’aurait pas suivi les consignes du PS de voter blanc au second tour. Pourquoi pas ?

              Vous ajoutez enfin :

              Donc soit j’ai loupé un truc et je vous prie de l’expliquer, soit ce qui me semble être le fond de cet article est faux.

               

              Non, vous n’avez rien loupé, simplement vous avez envisagé un cas de figure qui n’était pas le mien. Mon exemple était tout autre, j’indiquais que si la totalité des votes de gauche s’était portée sur Chirac, à l’appel du P.S. (ce qui ne fut pas le cas et c’est bien là où je voulais en venir) l’intégralité des votes blancs dits de gauche aurait été non comptabilisée puisque non exprimée. Il s’ensuit que Chirac aurait eu en gros le même nombre de votes en quantité (un peu plus de cinq millions de voix sur son nom au premier tour plus les centaines de milliers de voix venant des autres candidats de droite), tout comme Le Pen qui lui se serait contenté en gros des mêmes électeurs ayant voté pour lui au premier tour. La proportion, donc le pourcentage, n’aurait pas changé : 82% pour l’un et 18% pour l’autre à quelques broutilles près. Et surtout, quelque 20 millions de bulletins blancs auraient été déclarés nuls, donc non exprimés. Et c’est bien cela que je voulais montrer dans mon exemple : plus de vingt millions de bulletins écartés par le système, donc n’empêchant pas l’élection. C’est tout l’enjeu de la reconnaissance du vote blanc, quand elle surviendra.


            • macaque 27 janvier 2012 12:54

              Mais votre exemple correspond à l’éventualité selon laquelle en gros la moitié des électeurs de gauche n’aurait pas suivi les consignes du PS de voter blanc au second tour. Pourquoi pas ?

              Non mon exemple correspond à l’éventualité ou 1/2 des électeurs de Chirac au deuxième tour était des électeurs de gauche qui avaient suivis la consigne du PS.
              Et donc si la consigne avait été de voté blanc, leur vote n’aurait pas été comptabilisé.

              Mon exemple était tout autre, j’indiquais que si la totalité des votes de gauche s’était portée sur Chirac, à l’appel du P.S. (ce qui ne fut pas le cas et c’est bien là où je voulais en venir) l’intégralité des votes blancs dits de gauche aurait été non comptabilisée puisque non exprimée. Il s’ensuit que Chirac aurait eu en gros le même nombre de votes en quantité (un peu plus de cinq millions de voix sur son nom au premier tour plus les centaines de milliers de voix venant des autres candidats de droite), tout comme Le Pen qui lui se serait contenté en gros des mêmes électeurs ayant voté pour lui au premier tour. La proportion, donc le pourcentage, n’aurait pas changé : 82% pour l’un et 18% pour l’autre à quelques broutilles près.

              Si on considère les voies du premier tour pour Chirac et Le Pen, il y aurait eu 6 348 696 pour Chirac et 4 571 138 pour Le Pen. Soit 41% pour Le Pen.
              Même si on répartie les voies des autres candidats de droites uniquement sur Chirac, la proportions pour Le Pen aurai été fortement différente.
              A moins bien sûr que le vote blanc était reconnu et comptabilisé.


            • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 27 janvier 2012 14:35

              Si on considère les voix du premier tour pour Chirac et Le Pen, il y aurait eu 6 348 696 pour Chirac et 4 571 138 pour Le Pen. Soit 41% pour Le Pen.


              Attention, les chiffres en voix que vous donnez sont exacts, mais pour l’édition de 1995 ; pas pour celle de 2002 qui nous intéresse ici, soit respectivement : Chirac : 5 665 855 et Le Pen : 4 804 713.

              Peu importent les chiffres, votre raisonnement est exact. Et c’est évidemment pour éviter cela (un résultat de 40% pour Le Pen) que la gauche appela à voter (en 2002) pour Chirac au second tour. Cela permettait d’espérer ramener le score de Le Pen à ce qu’il fut au final : moins de 20%.

               

              Même si on répartit les voix des autres candidats de droite uniquement sur Chirac, la proportion pour Le Pen aurait été fortement différente.
 

              Oui, et tous les cas de figures sont possibles, mais la proportion de Le Pen ne pouvant que baisser par rapport à celle qu’elle fut au premier tour. Le summum de la réduction du pourcentage de Le Pen étant le résultat de la consigne : un report massif des voix de gauche sur Chirac. 

               

              A moins bien sûr que le vote blanc était reconnu et comptabilisé.

              Mon article a justement pour but de démontrer également cela.

              Dans le système électoral tel qu’il était en 2002 et qui persiste aujourd’hui, les millions d’abstentionnistes et ou de votants blanc restent toujours en dehors du compte final qui sert de base à la répartition des voix. Les uns se sont déplacés, les autres non, mais ils ont en commun de ne pas être pris en considération. Ce dont vous êtes parfaitement conscient comme cela ressort de vos messages.


            • Ptetmai 26 janvier 2012 20:17

              Vu la non comptabilisation du vote blancs réduisant le score des candidats, s’abstenir volontairement après réflexion, c’est s’exprimer


              A chacun de ceux qui en sont conscient de commenter - ici et ailleurs dans les grands médias - les prochains résultats (présidentielles comme législatives) en donnant les pourcentages par rapport aux inscrits , même s’il y a des abstentionnistes involontaires.

              Ça fera peut-être un peu avancer le débat

              «  mon candidat est républicain » : ça c’est du pipeau

              Républicain, république, démocratie, peuple, les Français, communauté internationale, etc., et même « pays des droits de l’Homme », la liste n’étant pas exhaustive, sont des termes creux pour irréfléchis et « veautants »



              • marlisous 27 janvier 2012 11:22

                Vous avez un candidat aux présidentielles Nicolas Dupont-Aignan qui propose que le vote blanc soit considéré dans les élections.

                Pour Marine Le Pen le point inquiétant, au parlement européen en 2009 , elle a voté oui pour le traité transaltantique ce qui est contradictoire par rapport à la protection des frontières !


                • 1984 27 janvier 2012 11:58

                  Je conseil à tous l’excellent livre de José Saramago ; La lucidité.

                  Une interview de l’auteur peu avant sa mort :
                  http://socio13.wordpress.com/2010/06/20/apres-le-deces-de-jose-saramago-retour-sur-une-interview-accordee-par-lecrivain-a-lhumanite-autour-de-sa-fable-politique-la-lucidite/


                  • 1984 27 janvier 2012 11:59

                    « je conseille » ! Toutes mes confuses :)


                  • captain beefheart 27 janvier 2012 12:36

                    En effet je crains que l’abstention sera enorme . Il faut tout faire pour contrer cette tendance et inciter les gens àvoter ,mème blanc. N’oubliez pas que l’UMPS controle les maisons de retraite et fera le plein de votes des anciens.

                    Mon copain le troubadour Olivier d’Icarie distribue localement des tractes pour alerter les gens sur cette facon d’exprimer une volonte de changement.Il propose de voter pour lui ,ou pour soi ,en inscrivant son nom ,ou celui du votant sur le bulletin.

                     http://atelierlemat.com/election2012/election2012_antre-de-atelielemat.php


                    • democradirect democradirect 27 janvier 2012 15:10

                      Il faut obtenir un véritable droit de référendum d’initiative populaire qui permette au peuple de modifier la Constitution. Voir ici pour une revendication à diffuser, et pour l’argumentaire. Une fois ce droit acquis, vous pourrez soumettre en votation populaire la reconnaissance du vote blanc.

                       


                      • Kiren 27 janvier 2012 16:26

                        Exemple trop simpliste : avec 99% de votes blancs ou nul, l’élu ne le serait que par défaut, soit juste légitime.

                        On ne gouverne pas avec 1% des voix ou c’est le bordel assuré.

                        On dit la même chose...


                        … Mais je viens de montrer le contraire pour peu qu’une masse critique soit atteinte...

                        - cela créera un électro-choc chez le politiques c’est sûr ! Mais feront-ils en sorte que le vote blanc devienne légitime pour autant ?


                        … Sans attendre les 100% ou la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé, on peut raisonnablement avancer qu’un score à deux chiffres créerait une dynamique nouvelle permettant à l’électorat d’évoluer et d’envisager d’autres perspectives…

                        - Là je crois l’opinion à déjà bien compris l’impact du vote blanc : ce que vous nous proposez ne nous convient pas… 

                        C’est bien là la crainte des politiques : envisager de nouvelles perspectives...


                        • herope herope 28 janvier 2012 02:54

                          Voter blanc c’est faire parti du cirque électoral, vous allez à l’isoloir puis émargez le cahier !

                          L’abstention est le rejet pur et simple du système. Il n’y a aucun arrangement c’est non !

                          www.fa-heropelyon.fr.gd


                          • Louise D Louise D 24 mars 2012 21:27

                            Juste pour signaler que sur Yahoo on peut proposer des idées soumises aux votes des internautes en vue de l’élection présidentielle.

                            J’ai soumis la reconnaissance et comptabilisation du vote blanc. Vous pouvez voter pour l’idée (« liker ») ici : http://cherpresident.yahoo.fr/idee/21084/
                            Ca permettra que l’idée remonte dans le classement.

                            Merci !

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